L'Union européenne, pôle mondial

• Une puissance productive
L’UE est le premier producteur de richesses de la planète avec près de 30 % du PIB mondial (soit 16 250 milliards de dollars), devançant ainsi les États-Unis (25 %), la Chine ou le Japon (10 %). D’ailleurs, 4 de ses pays membres font partie des dix premières puissances mondiales.
Sa puissance économique repose sur son secteur agricole – 25 % de la production mondiale – et la compétitivité de ses firmes transnationales (FTN) qui se situent aux premiers rangs mondiaux, notamment dans le secteur énergétique (Royal Dutch Shell, British Petroleum ou Total). Près d' des 500 plus grandes FTN mondiales sont européennes.

• Une puissance commerciale
L'UE est également la première puissance commerciale avec plus d’des échanges mondiaux (40 %) soit 6 500 milliards de $. Plus des de ses échanges commerciaux se font à l’intérieur de ses frontières car elle constitue le plus grand foyer de population à haut niveau de vie avec 500 millions d’habitants et un PIB par habitant de 30 000 $.

• Une puissance financière
Sa monnaie, l’euro, concurrence le dollar dans les transactions internationales. Portée par cette monnaie forte, l'UE est le premier pôle d’émission et d’accueil des IDE (les Investissements Directs à l'Étranger sont des capitaux investis dans un pays par les entreprises étrangères). En effet, elle attire 36 % des IDE mondiaux.

La richesse de l'Union européenne attire : c’est la première région d’immigration au monde puisqu’elle accueille 3 millions de personnes chaque année, venues notamment de la rive Sud de la Méditerranée, en raison de la proximité géographique, historique et culturelle. Or, même si l’UE a besoin de cette migration car sa population vieillit, ses politiques migratoires sont de plus en plus restrictives.
Par ailleurs, la richesse de son patrimoine historique en fait le premier pôle touristique mondial.
Enfin, comme elle compte 28 universités dans le classement de Shanghai des 100 premières universités, elle attire aussi de nombreux étudiants étrangers.

L’attraction que l’UE exerce sur les touristes et les étudiants étrangers renforce son influence culturelle, ce qui lui permet de diffuser ses valeurs telles que la démocratie ou le respect des droits de l’Homme.

L’UE n’est pas un État fédéral, mais une association d’États souverains et indépendants dont les intérêts peuvent diverger sur des sujets tels que l’immigration, à l’image du différend qui a opposé la France et l’Italie après la révolution tunisienne. En effet, l’île sicilienne de Lampedusa a dû faire face à un afflux de réfugiés tunisiens et lorsque l’Italie leur a accordé des visas leur permettant de circuler librement dans l’UE, la France a menacé de revenir sur la suppression des frontières à l’intérieur de l’espace Schengen.

Par ailleurs, les grandes métropoles européennes se font concurrence. Par exemple, Paris et Londres étaient toutes les deux candidates pour l’organisation des Jeux olympiques de 2012.

Si le traité de Lisbonne en 2004 a instauré un président du Conseil européen et un haut représentant pour la politique extérieure, les États de l’UE ne parviennent pas à mettre en œuvre la politique étrangère de sécurité commune (PESC) pourtant mise en place par le traité de Maastricht en 1992.

En effet, les États de l’UE n’ont ni diplomatie ni armée communes, comme l’a montré l’abstention de l’Allemagne lors du vote de la résolution de l’ONU autorisant une intervention armée contre le régime de Kadhafi en Libye en 2011, à laquelle la France et le Royaume-Uni ont cependant participé au côté des États-Unis.

Certains États de l'UE sont très endettés, notamment dans le Sud et l’Est de l’Europe, et la crise budgétaire ouverte en 2008 menace aujourd'hui l’euro, tout en soulevant la question de l'avenir de l’Union européenne.

En effet, face à la menace de faillite qui pèse sur la Grèce ou l’Espagne, les divisions des États européens qui hésitent entre rigueur (Allemagne) ou solidarité (France) empêchent toute action décisive qui permettrait à la zone euro de sortir de cette crise.