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Pratiques et théories de l'art géométrique

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Objectif 
évoquer les fondements rationalistes de l’art géométrique et de ses ramifications (constructivisme, De Stijl, etc.) et les raisons pour lesquelles il s’est particulièrement bien intégré à l’Allemagne des années 20.
Les différentes ramifications de l’art géométrique (constructivisme, De Stijl, Merz, Progressistes de Cologne, etc.) se retrouvent sur tout un ensemble de théories, de techniques, de pratiques, de mises en œuvre. Plutôt que d’un ensemble hétéroclite, il est alors possible de parler d’un vaste courant esthétique et intellectuel, qui se traduira non seulement en peinture, mais aussi en sculpture, photographie, architecture, poésie, etc. Ce courant sera en effet marqué par une communion d’idées et par son internationalisme, facilités par l’esthétique même de l’art géométrique : simple, rationnel, facilement assimilable et transmissible.
1. Style, techniques, pratiques
Cercles, carrés, triangles ; lignes droites ou courbes, parallèles ou perpendiculaires ; schémas orthogonaux ou en oblique par rapport au cadre du tableau, etc.
Malgré des différences d’ordonnancement et de facture qui permettent de distinguer un artiste géométrique d’un autre, les principes sont les mêmes : la composition d’une peinture géométrique est toujours claire, aérée, réfléchie.

Surtout, celle-ci se déploie sur la surface même du tableau, elle est la surface. Il n’y a pas volonté d’illusionnisme et de suggestion de la profondeur, comme dans la peinture classique ; la peinture n’est plus une fenêtre ouverte sur le monde, mais est juste une surface agencée et colorée de manière rationnelle.

Cette tendance à la rationalité passe aussi par l’effacement de l’artiste, de sa manière, de son expressivité. La matière picturale n’est pas appliquée de façon explicite, visible, comme chez les expressionnistes, mais en aplats stricts, même quand, comme dans certaines œuvres de Moholy-Nagy (tel Z VIII, de 1924), des formes se superposent. Les peintres utilisent en effet fréquemment la peinture à l’huile, appliquée en couches fines et transparentes.

D’autres techniques et médiums sont expérimentés, comme l’aquarelle, la gouache, le dessin à l’encre, la gravure etc. Les artistes géométriques, peintres ou sculpteurs, utiliseront également des techniques et des matériaux plus modernes et originaux : le collage, la peinture sur verre, sur émail, le plexiglas, l’aluminium, l’utilisation du béton comme support, mais aussi la lumière artificielle et le mouvement (grâce à l’emploi de moteurs ou de la technologie du cinématographe), ce qui aboutira à l’élaboration de l’art cinétique. De ce souci de modernité naîtra un art essentiellement abstrait, parfois figuratif (tel celui de Willy Baumeister), mais qui, par ses caractères communs, se répandra comme une traînée de poudre au-delà des frontières, pour se concentrer en Allemagne.
2. Universalisme et rationalisme, facteurs de diffusion
Durant les années 20, l’Allemagne accueille la plupart des artistes produisant de l’art géométrique, qu’ils soient allemands ou viennent d’Europe de l’Est ou du Nord. L’art géométrique s’est développé dans plusieurs pays différents : Hollande avec De Stijl, Russie puis URSS avec le constructivisme, Allemagne dans différents foyers tels Hanovre, Cologne ou Berlin.
Cette dimension internationale du mouvement est très importante, car elle découle directement de la réduction des moyens plastiques, qui conduit naturellement à une neutralité de cet art qui se passe de références locales et traditionnelles.

L’art géométrique se veut universel, compréhensible et adoptable par tous. D’où la référence à un rationalisme qui exclut les interprétations individuelles, les références mystiques, le romantisme propre, notamment, à l’expressionnisme. Le constructivisme, plus particulièrement, ajoute à cela une dimension technologique, économique et sociale, puisqu’un art universel, élaboré scientifiquement, peut-être appliqué à toute société industrialisée et conditionner ainsi son progrès.

De cette vocation universelle viendra l’internationalisme du mouvement géométrique, qui se manifestera par la circulation des artistes et de leurs idées, de l’étranger vers l’Allemagne durant les années 20, de l’Allemagne vers le reste du monde à partir de 1933 et de l’arrivée des nazis au pouvoir. Des conférences seront organisées, de nombreux groupes et associations d’artistes formés : Gruppe K à Hanovre en 1924, Abstraits de Hanovre en 1927 pour les plus importants (Hanovre est en quelque sorte le centre névralgique de l’art géométrique).

L’objectivité scientifique de cet art le rendra particulièrement apte à être enseigné : au Bauhaus (surtout à celui de Dessau), à Essen, à Magdebourg, à Francfort, à Breslau, à Berlin. C’est dans ce cadre que se modernisera l’enseignement artistique en général.

• Autre mode de diffusion, l’édition de revues qui permettent de faire connaître et le cas échéant de défendre l’art géométrique : outre Der Sturm, qui traite de tous les arts modernes, il y a les revues De Stijl, organe du mouvement du même nom, Objet… dont s’occupe El Lissitzky, les publications Merz de Kurt Schwitters, la revue G de Ludwig Mies van der Rohe, A bis Z de Heinrich Hoerle, basé à Cologne, etc.

Des livres seront également édités dans le même esprit de propagation d’idées, dont l’un des plus connu sera les Ismes de l’Art (Die Kunstismen), ouvrage écrit et mis en page en 1925 par El Lissitzky et Hans Arp et qui traite de seize tendances de l’art depuis 1914, librement catégorisées par les deux artistes (l’« Abstractivisme », le « Compressionisme », etc.) et parmi lesquelles se trouve, bien entendu, le « Constructivisme ».

Mais les ouvrages les plus remarquables, tant par leurs propos que par leurs mises en page (que l’on doit à Laszlo Moholy-Nagy), qui exposeront les idées du constructivisme et, plus généralement, de l’art géométrique, sont les quatorze Bauhausbücher (les Livres du Bauhaus). La collection, dirigée à Dessau par Walter Gropius et Laszlo Moholy-Nagy, publiée entre 1925 et 1930, comprend des ouvrages sur l’art géométrique, sur l’architecture moderne, sur la photographie et le cinéma, sur la théorie artistique, écrits, entre autres, par Piet Mondrian, Theo van Doesburg, Wassily Kandinsky, Malevitch, Laszlo Moholy-Nagy, etc.

Pour se faire connaître, à défaut de vendre des toiles, les artistes géométriques auront également recours à un mode d’expression éminemment moderne : la publicité (sous forme d’affiches, de stands, de logos), puisque dans l’art géométrique se trouvent les fondements du graphisme tel qu’il existe aujourd’hui. De nombreux artistes recevront ainsi, comme Kurt Schwitters, El Lissitsky ou Herbert Bayer, des commandes de firmes allemandes, soviétiques, etc.
Autre champ d’application et de diffusion : la typographie, qui elle aussi sera radicalement modifiée par les artistes géométriques.
L'essentiel
L’art géométrique est un art à vocation universelle. Le rationalisme, la simplicité et la neutralité formelles qui le caractérisent permettent sa diffusion au delà des frontières géographiques et culturelles.
C’est ainsi que par le biais de revues, de livres, d’enseignements, de conférences, mais aussi grâce aux incessants déplacements des artistes géométriques d’un pays ou d’une ville à l’autre, l’art géométrique et le constructivisme gagneront l’Allemagne dès le début des années 20, depuis la Hollande, l’URSS, la Hongrie, etc.
En retour, l’art géométrique (qui touche désormais la peinture, la sculpture, l’architecture, le photographie, la typographie, etc.) rayonnera depuis l’Allemagne et se fera connaître, à partir des années 30, dans le monde.

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