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El Lissitzky

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Objectif 
évoquer l’œuvre de El Lissitzky (1890-1941), artiste-phare de l’avant-garde russe, qui contribuera à l’introduction du constructivisme en Allemagne à partir de 1922.
Comme de nombreux artistes de son temps, et plus particulièrement les artistes constructivistes, El Lissitzky a cumulé plusieurs modes de création : il a été architecte, peintre, photographe, scénographe d’expositions, typographe.

Né en Russie, dans la région de Smolensk, en 1890, El Lissitzky (de son vrai nom Lazar Markovitch Lisitskii) fera ses études d’architecture à Darmstadt, en Allemagne, entre 1909 et 1914 ; la guerre l’oblige à rejoindre la Russie.

Il se familiarise alors avec l’avant-garde russe, notamment le futurisme de Natalia Goncharova. El Lissitzky participera également au renouveau d’un art séculaire juif russe. Lorsque survient la révolution de 1917, Lissitzky, à l’instar de la plupart des artistes de l’avant-garde russe qui s’est agrégée autour du suprématisme de Kazimir Malevitch, pressent d’extraordinaires opportunités pour l’art moderne.

En 1919, à l’invitation de Marc Chagall, il devient professeur d’architecture et de graphisme à l’Ecole populaire des Beaux-arts de Vibetsk. En 1920, il devient membre de l’Inkhouk, l’Institut pour la culture artistique de Moscou, auquel participe également Wassily Kandinsky. En 1921, il enseigne à Vkhutemas avec Vladimir Tatlin, qui le convainc d’adhérer au constructivisme, à la création duquel ce dernier a largement contribué. Cependant, c’est en Allemagne, où il retourne en 1922, que Lissitzky aura la plus grande influence : il y sert de vecteur à l’introduction du constructivisme.
1. Lissitzky à Berlin
En 1922, l’URSS organise à Berlin la « Première exposition d’art russe » en Occident, à la réalisation de laquelle El Lissitzky est convié et où sont présentées quelques unes de ses œuvres. L’exposition a lieu dans la galerie Van Diemen, sur Unter den Linden, l’avenue la plus fréquentée de Berlin, et elle aura un grand retentissement.
Berlin est alors reconnu comme étant le centre incontesté de l’art est-européen, et Lissitzky choisit d’y rester. A ce moment, à Berlin, se trouvent aussi le sculpteur russe Naum Gabo, le Roumain Arthur Segal, le Hongrois Laszlo Peri.

Dès son arrivée à Berlin, Lissitzky noue des contacts et sollicite la publication de livres et de revues de sa conception, ce qui deviendra une de ses principales activités en Allemagne.
Il publie d’abord, en russe, Histoire de 2 carrés, aux éditions Skythen. Le livre est dédié « à tous, tous les enfants. » En avril paraît la revue trilingue (mais essentiellement rédigée en russe) Objet-Viechtch-Gegenstand, que Lissitzky a lui-même mise en page ; consacrée à l’art moderne russe et occidental, elle ne comptera que deux numéros.

En 1923, a lieu l’importante exposition Grosse Berliner Kunstausstellung (« Grande exposition d’art de Berlin ») qui expose chaque année les œuvres des artistes modernes. El Lissitsky y réalise son Espace Proun (Prounenraum), qui se déploie sur le sol et les murs d’une pièce qui lui est entièrement dédiée.
2. Proun
Proun est le grand projet de l’artiste, auquel il travaille depuis 1919. Proun est l’acronyme de Proyect Outverjdenya Novogo (« projet pour l’affirmation du nouveau »), par lequel il définit son travail sur l’introduction de la dimension spatiale dans le suprématisme. Les formes géométriques s’agencent désormais en trois dimensions, autour d’un axe horizontal dynamique.

Lissitzky conçoit Proun comme une étape intermédiaire entre architecture et peinture. Le but final en est l’intégration de l’art dans son environnement, afin que tout un chacun puisse en profiter. Proun est également caractéristique du passage du suprématisme au constructivisme, d’un art géométrique mais encore porteur de connotations spirituelles et s’appuyant essentiellement sur la peinture, à un art « construit », rationnel, total, utilisant technologies et matériaux modernes.

Cette même année 1923, toujours à Berlin, El Lissitzky met en page et publie en russe le livre de Maïakovsky Dja Golosa (« Pour la voix »).
3. Graphisme et publications
Dja Golosa témoigne d’une réelle inventivité en terme de graphisme et de typographie (le livre reprend le principe des pages à onglet des répertoires) ; la forme de ce livre aura une réelle influence sur les recherches graphiques contemporaines.

A Hanovre, la société d’amateurs d’art Kestner-Gesellshaft inaugure la série des revues artistiques Kestnermappe en éditant le portefeuille de gravures Proun de El Lissitsky et organise une exposition de ses oeuvres. A Hanovre toujours, El Lissitzky publie lui-même son recueil Victoire sur le soleil et, en 1924, réalise un numéro de la revue Merz, en collaboration avec son concepteur Kurt Schwitters, l’artiste emblématique de la ville.

En 1925, il réalise avec l’artiste franco-allemand Hans Arp Les Ismes de l’art (Die Kunstismen), un ouvrage qui se propose de faire le point sur les différentes tendances de l’art moderne. Du constructivisme, il y est dit :

« Ces artistes ne voient le monde qu’à travers le prisme de la technique. Ils ne veulent donner aucune illusion avec de la couleur sur la toile, mais travaillent directement sur fer, bois, verre, etc. Les myopes n’y voient que la machine. Le constructivisme prouve qu’entre la mathématique et l’art […] les limites ne sont pas déterminables. »
4. Muséographie
En 1926, El Lissitzky créé à Dresde sa première scénographie dans le cadre de l’Exposition d’art international. Il choisit de présenter les œuvres de manière aérée sur des parois constituées de lamelles verticales de métal, disposées perpendiculairement à la paroi ; sur chaque mur, des panneaux peuvent coulisser verticalement pour masquer ou dévoiler telle ou telle œuvre.

De retour à Hanovre en 1927, il est chargé par le conservateur du Provinzial Museum d’aménager un Cabinet des abstraits, où il reprend la même disposition avec lamelles de métal ; l’un des murs possèdent plusieurs panneaux de présentation superposés et coulissants. Le spectateur est lui-même acteur de la scénographie : il peut manipuler les différents panneaux, et modifie sa perception de l’ensemble en se déplaçant dans la pièce.

En 1928, El Lissitzky concevra également le stand soviétique à l’Exposition internationale de la presse à Cologne, autour d’un très grand photomontage agencé en une frise de vingt-quatre mètres de long et de trois mètres et demi de hauteur. En 1929 et 1930, il réalisera d’autres stands pour l’URSS.
L'essentiel
Peintre, sculpteur, scénographe, le Russe El Lissitzky sera l’un des artistes les plus importants du constructivisme et de l’art géométrique en général.

Comme tous les artistes de cette tendance, il se rend en Allemagne durant les années 20, où se diffusent et s’échangent les idées nouvelles. À Berlin puis à Hanovre, Lissitzky rencontre tous les artistes géométriques les plus importants. Il publie des ouvrages et des revues, crée et expose, en particulier son Espace Proun à la Grande exposition d’art de Berlin, création géométrique et tridimensionnelle typiquement constructiviste.

Dans le même état d’esprit, moderne et polyvalent, il concevra des scénographies pour des expositions ou des stands promotionnels, contribuant ainsi à la nouvelle dimension utilitaire de l’art, caractéristique du 20e siècle.

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