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Montage à la table

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Objectif :
Dépeindre les principales évolutions du montage réalisé sur pellicule filmique depuis l'invention des machines facilitant cette opération.
Avec la création des premières machines de montage, c'est l'environnement du cinéaste qui se transforme. Ces machines sont encombrantes, elles nécessitent plusieurs accessoires et exigent progressivement le concours et le savoir-faire de techniciens spécialisés qui se répartissent les tâches du travail de montage. Ce travail exige donc son lieu propre, la salle de montage, et gagne grâce à lui son autonomie.
1. Les tables de montage
La première machine est créée à Hollywood en 1922. Il s'agit de la Moviola. Comme toutes les premières machines, elle est verticale (la bande filmique circule dans l'axe vertical). Pour faciliter le choix des coupes et des collures, une loupe grossissante est fixée à l'appareil. Celle-ci améliore la visibilité des photogrammes, mais elle ne peut être utilisée que par une seule personne à la fois.

Cette orientation verticale et cette loupe individuelle donnent à la Moviola une allure particulière appréciée des cinéastes : elles accentuent la matérialité de l'appareil. L'opération de montage se présente comme un corps à corps entre l'homme et la machine où il gagne une dimension sensible décisive.

C'est probablement la sensibilité éprouvée au contact de la machine et de la pellicule qui donne une idée du caractère artistique (ici plastique) du montage. La matérialité de l'opération est soutenue par d'autres propriétés plus gênantes pour réaliser le montage dans de bonnes conditions. La Moviola est très bruyante et abîme les perforations des pellicules filmiques. On peut noter qu'un défileur son synchrone lui est ajouté en 1929.

Un nouveau modèle apparaît en France dans les années 40 : la Moritone. Le défilement est toujours vertical mais, à la différence de la Moviola, cet appareil permet à plusieurs personnes de visionner l'image sur un même écran. En revanche, les problèmes de bruits n'ont pas été réglés, ce qui rend la réalisation des coupes encore difficile (puisque le bruit de la machine couvre les dialogues, il arrive qu'une coupe soit effectuée avant la fin d'une phrase).

Les Prévost et Intercine italiennes d'un côté, et surtout les Steenbeck allemandes seront les premières véritables tables de montage horizontales, les premières tables à plat. On n'utilise alors les modèles verticaux qu'en France et à Hollywood.
Avec la Steenbeck, la visibilité de l'image est inférieure mais la qualité sonore est incomparable et la fluidité du défilement de la pellicule améliorée : il n'y a plus d'effets saccadés. Si le format 35 mm résistait à de tels effets dans les précédents modèles, ce n'est déjà plus le cas des pellicules 16 mm qui cassent immanquablement. Les Steenbeck, grâce à la souplesse de leur mode de défilement, permettent d'assurer le montage du 16 mm aisément.

En France, pour le 16mm et plus encore pour la télévision, on préfèrera utiliser les tables Atlas. Elles disposent de plusieurs écrans (ce qui facilite la vision simultanée pour les tournages à plusieurs caméras) et de plusieurs têtes de lecture du son. Par rapport à la Steenbeck, le travail du monteur est facilité, mais la perte de qualité visuelle et sonore est manifeste.
2. Les accessoires
Parmi les accessoires nécessaires à l'opération de montage figurent notamment :

• Le chutier : râtelier auquel on suspend des fragments de film non conservés au montage (les chutes). Cela permet de retrouver facilement un de ces fragments en cas de besoin pour une scène. Quand elles ne sont pas exposées sur ces chutiers, les chutes sont rangées et classées dans des boîtes de rangement.

• Les crayons gras : pour écrire sur la pellicule et ainsi localiser, par exemple, chaque future coupe sans l'endommager. Ces marques doivent pouvoir s'effacer facilement, sauf celles qui figurent sur les amorces (morceau de pellicule qui précède chaque bobine de film et facilite son introduction dans le projecteur avec une certaine marge de manœuvre) et permettent d'identifier chaque bobine.

• La colleuse à colle : utilisée presque exclusivement au temps de la Moviola. Elle permet de couper la pellicule à l'endroit choisi et de la coller au fragment suivant, avec une perte d'image, légère mais irréversible, due au chevauchement de la jointure.

• La colleuse à adhésif : elle présente un immense avantage par rapport à la colleuse à colle qu'elle a remplacée puisqu'elle ne sacrifie aucune image. Il suffit en effet de juxtaposer (il n'y a donc plus de chevauchement) deux fragments de pellicule et de les scotcher l'un à l'autre. Les collures ainsi réalisées ne résistent cependant pas aux défilements trop saccadés de certaines machines.

• La synchroniseuse : appareil qui permet d'assurer et de conserver le synchronisme de l'image et du son lors de leur défilement en fixant chaque bobine (image et son) dans des couloirs munis d'ergots (mécanisme de blocage). La synchroniseuse est très utilisée à Hollywood au temps des tables verticales. Elle offre au monteur une perception d'ensemble de l'image et du son qui constituent sa matière première.
L'essentiel
Après les premiers montages rudimentaires réalisés à la main et à l'œil (à la loupe), des machines ont été créées pour leur donner plus de précision. Les Moviola, verticales, ont permis aux cinéastes et aux monteurs qui les ont utilisées de sentir que le montage était presque un combat physique consistant à redonner ordre et harmonie à un chaos d'images filmées.

Les tables à plat, et notamment les Steenbeck, ont perdu une grande part de cette matérialité (au regret de certains réalisateurs, les salles de montage ne ressemblaient déjà plus à des ateliers). De puissants bouleversements seront suscités par les apparitions conjuguées du montage vidéo et du montage virtuel, assistés par ordinateur.

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