Le cinéma classique hollywoodien
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Objectif :
Définir le cinéma classique américain du
point de vue du montage et démontrer son influence sur
l'élaboration d'un langage cinématographique.
Le montage est l'opération technique et
artistique qui préside à l'organisation
générale des plans d'un film. Dans une
perspective narrative, il doit favoriser la
progression d'une intrigue jusqu'à sa
résolution en faisant réagir le spectateur (rire,
angoisse, soulagement etc.).
Le cinéma américain s'est rapidement plongé dans ce type de création. La période primitive est le lieu d'expériences jusqu'en 1916-1917. Puis l'œuvre de Griffith, qui découvre les possibilités du montage narratif, marque la fin de cette époque et donne les bases de la période classique (1917-1960).
Le cinéma américain s'est rapidement plongé dans ce type de création. La période primitive est le lieu d'expériences jusqu'en 1916-1917. Puis l'œuvre de Griffith, qui découvre les possibilités du montage narratif, marque la fin de cette époque et donne les bases de la période classique (1917-1960).
1. Le raccord
Il s'agit de raconter une histoire quelle qu'elle soit (du
film d'espionnage au western en passant par tous les genres
fondateurs) avec la meilleure fluidité
possible. Or, une œuvre cinématographique est
toujours fragmentaire,
entre chaque plan s'impose une
rupture. Le raccord consiste
précisément à suturer ces plans de
telle sorte que ces ruptures soient imperceptibles et que
le film gagne en homogénéité :
• Il y a des raccords spatiaux (si on quitte un plan par la droite, alors on rentre dans le suivant par la gauche) utilisés par Griffith et qui deviennent systématiques ;
• Il y a aussi des raccords de geste (un mouvement amorcé dans un plan est poursuivi dans le plan suivant) ;
• Enfin, il existe des raccords de regard assurés notamment par le champ-contrechamp (un plan d'un personnage qui regarde quelque chose puis un plan de la chose regardée).
Ce type de montage est fréquemment utilisé pour filmer des conversations entre deux personnes face-à-face. Des conventions doivent être respectées pour conférer à la scène le maximum de fluidité : la caméra ne doit pas franchir l'axe défini par les personnages et respecter un angle d'au moins 30° entre les deux lignes qu'elle trace en filmant chaque personnage.
On peut comparer le montage fondé sur le raccord à un puzzle. Il faut que chaque partie perde son indépendance et disparaisse dans la constitution de l'ensemble : les fragments sont alors quasiment imperceptibles. D'autres raccords fonctionnent ainsi : par exemple lier des plans contigus par un rythme et une densité similaire, et opérer entre eux des liaisons relativement douces. Tous servent la fluidité du film.
• Il y a des raccords spatiaux (si on quitte un plan par la droite, alors on rentre dans le suivant par la gauche) utilisés par Griffith et qui deviennent systématiques ;
• Il y a aussi des raccords de geste (un mouvement amorcé dans un plan est poursuivi dans le plan suivant) ;
• Enfin, il existe des raccords de regard assurés notamment par le champ-contrechamp (un plan d'un personnage qui regarde quelque chose puis un plan de la chose regardée).
Ce type de montage est fréquemment utilisé pour filmer des conversations entre deux personnes face-à-face. Des conventions doivent être respectées pour conférer à la scène le maximum de fluidité : la caméra ne doit pas franchir l'axe défini par les personnages et respecter un angle d'au moins 30° entre les deux lignes qu'elle trace en filmant chaque personnage.
On peut comparer le montage fondé sur le raccord à un puzzle. Il faut que chaque partie perde son indépendance et disparaisse dans la constitution de l'ensemble : les fragments sont alors quasiment imperceptibles. D'autres raccords fonctionnent ainsi : par exemple lier des plans contigus par un rythme et une densité similaire, et opérer entre eux des liaisons relativement douces. Tous servent la fluidité du film.
2. Des codes
Le fondu enchaîné est assurément
le plus célèbre des raccords (passage d'un
plan à l'autre avec un moment de surimpression).
Il a été principalement utilisé pour
marquer un passage dans le temps, un flash-back par
exemple.
On a parfois constaté le remplacement des intertitres du muet ou de plans assez lourds (image d'une horloge dont la rotation des aiguilles est accélérée, images d'un calendrier dont les feuilles tombent à toute allure) par de nouvelles conventions. Ces codes ne vont pas jusqu'à donner au cinéma le statut d'une véritable langue. Il est pourtant visible que les correspondances entre un raccord et le sens sont limitées à un faible nombre d'occurrences et que chaque film peut toujours s'en faire le contre-exemple.
On a parfois constaté le remplacement des intertitres du muet ou de plans assez lourds (image d'une horloge dont la rotation des aiguilles est accélérée, images d'un calendrier dont les feuilles tombent à toute allure) par de nouvelles conventions. Ces codes ne vont pas jusqu'à donner au cinéma le statut d'une véritable langue. Il est pourtant visible que les correspondances entre un raccord et le sens sont limitées à un faible nombre d'occurrences et que chaque film peut toujours s'en faire le contre-exemple.
3. Des jeux
Le cinéma classique américain a donc
confirmé l'existence d'un langage
cinématographique susceptible d'assurer à
lui seul la continuité d'un récit. La plupart
des réalisateurs qui ont travaillé aux
États-Unis de 1917 à 1960 ont respecté
les conventions instituées par ce
cinéma.
D'une part, par respect des prescriptions des studios majeurs, d'autre part pour obtenir l'investissement du spectateur dans le drame. D'autres cinéastes, sans transgresser systématiquement ces modèles, ont réussi à marquer l'histoire du montage cinématographique (et plus largement du cinéma) par leur inventivité. Pour tromper les attentes du spectateur et ménager des effets, ils ont joué avec ces règles. Alfred Hitchcock et Orson Welles font partie de ces génies.
D'une part, par respect des prescriptions des studios majeurs, d'autre part pour obtenir l'investissement du spectateur dans le drame. D'autres cinéastes, sans transgresser systématiquement ces modèles, ont réussi à marquer l'histoire du montage cinématographique (et plus largement du cinéma) par leur inventivité. Pour tromper les attentes du spectateur et ménager des effets, ils ont joué avec ces règles. Alfred Hitchcock et Orson Welles font partie de ces génies.
L'essentiel
Le cinéma classique hollywoodien prône le
récit et la continuité. Chaque plan doit rendre
le suivant nécessaire et désirable pour le
spectateur. Un personnage commence quelque chose dans un
plan, puis le quitte : aussi faut-il absolument pouvoir le
retrouver dans le plan suivant afin de suivre le cheminement
de son action. Même le son est mis au service de ce
type d'articulation (un son entendu hors-champ suscite
l'envie d'en voir la source d'émission et donc de voir
le plan suivant capable de la montrer).
Il faut qu'un lien très fort unisse les plans les uns aux autres et que les raccords rendent les transitions imperceptibles. On tourne donc les plans dans cette perspective, et l'association est faite par le montage. Le montage est donc prévu avant le tournage, on y pense au moment du découpage, pendant l'écriture et la description précise de chaque plan (un maximum de plans est néanmoins tourné pour que les producteurs aient toujours la possibilité de les revoir).
La liste de ces cinéastes classiques au service de la production hollywoodienne est presque inépuisable. Entre autres, on citera Cukor, Vidor, Walsh, Curtiz, Lubitsch, Sternberg, Hathaway, Ford, De Mille.
Il faut qu'un lien très fort unisse les plans les uns aux autres et que les raccords rendent les transitions imperceptibles. On tourne donc les plans dans cette perspective, et l'association est faite par le montage. Le montage est donc prévu avant le tournage, on y pense au moment du découpage, pendant l'écriture et la description précise de chaque plan (un maximum de plans est néanmoins tourné pour que les producteurs aient toujours la possibilité de les revoir).
La liste de ces cinéastes classiques au service de la production hollywoodienne est presque inépuisable. Entre autres, on citera Cukor, Vidor, Walsh, Curtiz, Lubitsch, Sternberg, Hathaway, Ford, De Mille.
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