Pouvoir politique et magistère religieux : le calife et l'empereur byzantin au IXe-Xe siècle, approche comparée
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- Comparer deux systèmes politiques médiévaux exerçant tous deux un pouvoir temporel sur leur empire respectif.
- L’empereur byzantin est le « lieutenant de Dieu sur terre », choisi par Dieu pour gouverner les hommes.
- Les califes, successeur de Muhammad, exercent une autorité sur leur empire tant spirituelle que temporelle.
- 5e (histoire) : Thème 1 « Chrétientés et islam : des mondes en contact »
Le Basileus byzantin et le Calife musulman exercent tous deux un pouvoir temporel sur leur empire respectif.
À la mort de l’empereur Théodose le Grand en 395, l’Empire romain est définitivement divisé en deux :
- l’Empire romain d’Occident, dont la capitale est Rome, disparait en 476 ;
- l’Empire romain d’Orient, dont la capitale est Constantinople, ancienne Byzance, que l’on appelle Empire byzantin, perdure jusqu’en 1453.
La période des IXe et
Xe siècles correspond à une
nouvelle expansion de l’Empire byzantin en Orient
avec l’affirmation de la dynastie
macédonienne (867-1056).
L’Empire continue de se considérer comme la
continuité de l’Empire romain et Byzance est
« la nouvelle Rome ».
Pour les Turcs et les Arabes, les Byzantins sont appelés « Rûms ».
L’Empire est soudé par le christianisme,
mais il compte une multitude d’Églises
différentes. Dès lors, c’est
l’Empire qui sert de ciment sous la personne du
Basileus plutôt que la religion.
Le Basileus est considéré comme
« lieutenant de Dieu sur Terre ».
Il tient sur la Terre la place que Dieu tient dans le
ciel.
Le Basileus est donc nommé par Dieu pour gouverner les hommes. La cérémonie du sacre a lieu dans la basilique Sainte-Sophie à Byzance. Le Basileus y siège au centre, sous la coupole, où figure le Christ Pantokrator (« tout-puissant », « qui dirige tout »). Ainsi, quand le patriarche le couronne, il ne fait qu’exécuter la décision divine.
Cependant, en théorie, ce choix de Dieu peut être invalidé si par ses actes le Basileus ne s’en montre pas digne.
En 1071, l’empereur romain Diogène subit une grave défaite à Mantzikert face aux Turcs. L’empereur est capturé. Face au désastre, qui a de lourdes conséquences sur l’influence de l’Empire dans la région, Diogène renonce à toute prétention au trône et se retire dans un monastère après avoir été aveuglé.
Malgré tout, le Basileus dispose d’un pouvoir fort et généralement supérieur à celui des instances religieuses. On a pu parler, au sujet de l’Empire byzantin, de césaropapisme : ce terme désigne le fait que le pouvoir spirituel soit soumis au pouvoir temporel.
Après la dynastie Omeyyade, ce sont les Abbassides qui prennent le contrôle de l’Empire arabo-musulman, avec comme capitale Bagdad.
Ce sont des Qurayshites, issus du clan de Mahomet, mais pas de sa descendance. Leur légitimité est tout de même forte. Ils arrivent au pouvoir par la « révolution abbasside » qui met à bas la dynastie Omeyyade.
Al-Abbas, le premier calife abbasside, utilise ce terme
de « calife » mais également
d’« imam »
(« guide »).
Contrairement à l’Occident chrétien,
il n’y a pas de règle de succession. Les
califes choisissent leurs successeurs au sein de leur
famille, mais selon des combinaisons compliquées
par la polygamie.
Dans le royaume de France, il est appliqué la primogéniture mâle : le fils aîné succède à son père.
Dans l’Empire arabo-musulman, pouvoir spirituel et pouvoir temporel sont mêlés au sein de la personne du calife. Il est garant de la sharia, dirige la prière du vendredi, mais est aussi garant de la paix à l'intérieur et de la guerre à l’extérieur.
Les Abbassides sont au pouvoir de 750 à 1258. Cependant, à partir du XIe siècle, des peuples nouveaux prennent le pouvoir dans l’Empire. Les califes perdent toute autorité, mais ils restent en place : ils symbolisent l’unité du dar-al-islam et restent, aux yeux des contemporains, les successeurs de Mohammad.
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