La religion en Inde : marqueur identitaire et dimension politique
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- Comprendre les dimensions politiques de la mosaïque culturelle indienne.
- L’Inde est un État laïc, fondé sur le multiculturalisme.
- L’Inde est majoritairement composée d’hindous mais avec une forte présence musulmane.
- Les tensions religieuses en Inde prennent une dimension politique.
- 1re (HG G SP) : « États et religion, des enjeux géopolitiques, l’exemple de l’Inde et du Pakistan »
L’Inde est une mosaïque ethnique, culturelle et religieuse. Le pays fait le choix du multiculturalisme : il n’y a pas, dans l’histoire indienne, d’ambition d’assimilation. Le pays offre donc une grande diversité culturelle tant que ça ne met pas en péril l’union du pays.
L’Inde se trouve ainsi au confluent de trois
grandes aires culturelles religieuses.
C’est un État laïc, environné de
deux États dont l’islam est religion
d’État (le Pakistan et le Bangladesh). Le
Népal est laïc.
L’Inde est le cœur de cette religion.
Cependant, l’hindouisme n’a pas le statut
de religion d’État en Inde.
Les hindous représentent 78 % de la
population indienne en 2011 (soit -3 points par
rapport à 2001).
L’hindouisme est l’une des plus anciennes religions du monde encore pratiquée. Elle n’a pas de clergé constitué. Elle est fondée sur le respect des Vedas, un ensemble de textes sacrés.
L’islam est dominant à l’ouest
(frontière avec le Pakistan) et à
l’est (frontière avec le Bangladesh).
Les musulmans seraient 14 % en 2011
(+2 points par rapport à 2001).
On les trouve :
- dans l’État du Cachemire avec +90 % de musulmans (frontières pakistanaises) ;
- au niveau de l’axe est-ouest (plaine du Gange) ;
- au niveau de l’axe nord-sud. Dans l’État du Kerala, au sud, on trouve 20 % de musulmans, mais également 20 % de chrétiens.
Le bouddhisme apparait en Inde au VIe siècle avant J.-C. Les adeptes du bouddhisme suivent les enseignements de Siddhartha Gautama, considéré comme un bouddha (« éveillé »). Pourtant, aujourd’hui, le bouddhisme ne représente qu’1 % de la population indienne.
Le pays est aujourd’hui traversé par des
tensions religieuses, cristallisées par
l’État du Cachemire.
Rappelons que lors de la partition de l’Inde en
1947, beaucoup de musulmans sont partis vers le
Pakistan.
Gandhi avait alors essayé de rassembler hindous et musulmans et éviter la partition. Il est mort assassiné par un hindou nationaliste, qui trouvait Gandhi trop « tiède ». Le RSS, sa formation politique, a été interdit pendant plusieurs années.
Le climat de tensions a ensuite été assez
peu conflictuel jusqu’aux années 1980
sur le territoire indien.
Au début des années 1990, les
tensions ont été ravivées dans
l’Uttar Pradesh. Des nationalistes hindous
voulaient construire un temple à
l’emplacement d’une mosquée
désaffectée. Des émeutes
s’en sont suivies, elles ont provoqué
1 700 morts. En 1993, des bombes ont
été posées à Mumbai par une
mafia musulmane.
Avant l’attentat du 11 septembre 2001,
les événements internationaux avaient peu
d’influence sur la gestion interne de ces
tensions. Depuis, l’opposition hindous/musulmans
est régulièrement mise en avant dans les
discours politiques.
L’actuel premier ministre de l’Inde,
Narendra Modi, est membre du RSS, un mouvement
nationaliste de droite. C’est un mouvement
paramilitaire fondé sur des valeurs
traditionnelles.
Son parti politique est le BJP, organe politique du
RSS.
En 2015, son ministre de la Culture a
déclaré : « Il
s’agit de faire une purification culturelle en
Inde ».
Ajoutons que l’hindouisme est la seule religion
ayant une divinité territoriale, la
« mère Inde » (Bharat
Mata). Cette déesse, inventée au
XIXe siècle, n’est pas ancienne, mais
elle est aujourd’hui très populaire. Elle
est parfois représentée avec en fond
l’Inde mais aussi le Pakistan et le Bangladesh.
Cela formerait « la grande Inde »
des origines (largement fantasmée), ce qui plait
beaucoup aux nationalistes. Une image comme celle-ci
sous-entend que la nation indienne ne peut
qu’être hindoue.
On peut donc dire que l’opposition entre les musulmans et les hindous est un argument électoral et politique pour les nationalistes hindous.
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