L'Inde, un Etat émergent dans la mondialisation
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L'Inde est un géant, une grande puissance
démographique (plus d'1,2 milliard d'habitants),
démocratique, économique et militaire, riche en
ressources naturelles... ce qui en fait donc un acteur mondial
majeur pour les années à venir.
Mais aujourd'hui, quelles sont les conséquences de l'intégration de l'Inde à la mondialisation ? Quels changements cette intégration a-t-elle entraînés dans ce pays immense et riche d'une tradition culturelle millénaire ?
Mais aujourd'hui, quelles sont les conséquences de l'intégration de l'Inde à la mondialisation ? Quels changements cette intégration a-t-elle entraînés dans ce pays immense et riche d'une tradition culturelle millénaire ?
1. Le retour de l'Inde sur la scène
économique internationale
a. 1991, un tournant économique majeur
En 1991, l'Inde a fait le choix de sortir d'une
économie fermée et très
protectionniste mise en place après son
accession à l'Indépendance (1947) et
d'intégrer son
économie à la mondialisation en la
libéralisant. Le gouvernement du
Premier ministre Manmohan Singh a mis fin au
système de permis qui contraignait les entreprises
indiennes à obtenir des
autorisations administratives pour toute
décision importante. Et depuis, l'Inde ne cesse de
monter en puissance.
b. Une croissance économique intense depuis
les années 1990
Depuis ce changement radical de logique
économique, la croissance économique de
l'Inde, selon les années, oscille entre 6 et 8%
(elle était de 1,5 % pour la France en 2010).
- L'Inde possède quelques entreprises d'envergure internationale : l'entreprise Tata, par exemple, au départ géant indien de la sidérurgie, a organisé sa stratégie mondiale autour de trois points forts : la sidérurgie, la construction automobile et l'informatique. C'est la branche automobile qui, ces dernières années, fait le plus parler d'elle, avec la sortie de la Nano, une nouvelle voiture à bas prix.
- L'Inde est un pays dont les échanges de marchandises avec d'autres Etats sont en hausse constante depuis les années 90. En 2005, les exportations indiennes représentaient 1,5 % du total mondial du commerce de marchandises. On estime qu'en 2015, elles en représenteront 3,5 %, ce qui reste modeste. L'Inde est le premier exportateur mondial de services informatiques, de médicaments génériques et de services aux entreprises.
- L'Inde est également un pays considéré comme un Etat à fort potentiel pour les investisseurs étrangers (une démocratie, une main d'œuvre très qualifiée mais moins coûteuse que celle de la Triade...). Cependant, ces investissements ne sont pas aussi importants que ce que le pays attendait (10 fois moins qu'en Chine, par exemple).
- L'Inde possède quelques entreprises d'envergure internationale : l'entreprise Tata, par exemple, au départ géant indien de la sidérurgie, a organisé sa stratégie mondiale autour de trois points forts : la sidérurgie, la construction automobile et l'informatique. C'est la branche automobile qui, ces dernières années, fait le plus parler d'elle, avec la sortie de la Nano, une nouvelle voiture à bas prix.
- L'Inde est un pays dont les échanges de marchandises avec d'autres Etats sont en hausse constante depuis les années 90. En 2005, les exportations indiennes représentaient 1,5 % du total mondial du commerce de marchandises. On estime qu'en 2015, elles en représenteront 3,5 %, ce qui reste modeste. L'Inde est le premier exportateur mondial de services informatiques, de médicaments génériques et de services aux entreprises.
- L'Inde est également un pays considéré comme un Etat à fort potentiel pour les investisseurs étrangers (une démocratie, une main d'œuvre très qualifiée mais moins coûteuse que celle de la Triade...). Cependant, ces investissements ne sont pas aussi importants que ce que le pays attendait (10 fois moins qu'en Chine, par exemple).
2. Un Etat qui présente encore bien des
caractéristiques des pays du Sud
« Mashoor Amad, 18 ans, barbier, compte sa recette de
la journée : 145 roupies (4 €). Mashoor voit
passer les nouveaux riches qui ont
bénéficié des réformes
économiques du gouvernement. Mais les clients de
Mashoor ne sont pas les jeunes lycéens bruyants et
arrogants qui se pavanent en Levi's et Ray
Ban. Non, ses clients sont souvent les manœuvres
venus de Bihar (au nord-est du pays) qui transportent des
briques sur la tête douze heures par jour pour un
salaire quotidien de 54 roupies (1,3€). S'il est vrai
que des milliers d'emplois nouveaux ont été
créés pour le capsulage des bouteilles de
Coca-Cola ou la conception des logiciels, il n'en reste pas
moins que 70 % des Indiens travaillent durement aux
champs et que leur sort a peu évolué au cours
des derniers siècles. »
Extrait d'un article de The Indépendant cité dans Courrier international, 28 septembre 1994.
Depuis 1991, l'Inde s'est nettement développée. Les conditions de vie d'une partie de la population se sont améliorées. L'ouverture de l'économie indienne à la mondialisation a fait naître une nouvelle classe moyenne qui compte de 50 à 70 millions de personnes, qui a désormais les moyens de consommer, d'avoir, pour certains, accès à la propriété, ou au moins s'acheter un véhicule pour se déplacer, un téléviseur, du matériel électroménager... On peut donc dire que l'intégration de l'Inde dans la mondialisation, en entraînant une croissance sans précédent dans le pays, a largement contribué à améliorer le bien-être d'une bonne partie de ses habitants. En effet, la croissance a généré plusieurs millions de créations d'emplois divers. Cependant, ces progrès qui concernent des millions de personnes n'ont pas pu empêcher que les inégalités s'accroissent entre les plus riches et les 400 millions d'Indiens qui vivent dans la grande pauvreté. Si 35 millions d'Indiens gagnent plus de 1000 dollars par mois, 380 millions d'entre eux survivent avec 1 dollar par jour.
Si les famines ont disparues, la malnutrition, le manque d'accès à l'eau potable et aux soins, la pauvreté continuent d'être très répandues en Inde.
Extrait d'un article de The Indépendant cité dans Courrier international, 28 septembre 1994.
Depuis 1991, l'Inde s'est nettement développée. Les conditions de vie d'une partie de la population se sont améliorées. L'ouverture de l'économie indienne à la mondialisation a fait naître une nouvelle classe moyenne qui compte de 50 à 70 millions de personnes, qui a désormais les moyens de consommer, d'avoir, pour certains, accès à la propriété, ou au moins s'acheter un véhicule pour se déplacer, un téléviseur, du matériel électroménager... On peut donc dire que l'intégration de l'Inde dans la mondialisation, en entraînant une croissance sans précédent dans le pays, a largement contribué à améliorer le bien-être d'une bonne partie de ses habitants. En effet, la croissance a généré plusieurs millions de créations d'emplois divers. Cependant, ces progrès qui concernent des millions de personnes n'ont pas pu empêcher que les inégalités s'accroissent entre les plus riches et les 400 millions d'Indiens qui vivent dans la grande pauvreté. Si 35 millions d'Indiens gagnent plus de 1000 dollars par mois, 380 millions d'entre eux survivent avec 1 dollar par jour.
Si les famines ont disparues, la malnutrition, le manque d'accès à l'eau potable et aux soins, la pauvreté continuent d'être très répandues en Inde.
![]() |
Doc.1. Bidonville en Inde |
3. Le coût social de l'intégration de ce
pays émergeant à la mondialisation
L'Inde serait-elle parvenue à sortir de sa condition
de pays pauvre du Sud sans s'intégrer à la
mondialisation ? Difficile à dire. Ce qui est
certain, c'est que la mondialisation a offert à
l'Inde de véritables opportunités, mais
qu'elle a également creusé les
déséquilibres régionaux ainsi que les
inégalités sociales.
a. Régions intégrées à
la mondialisation et régions
périphériques
Derrière les moyennes de réussites
économiques et financières nationales, il
ne faut pas occulter le fait que la mondialisation a, en
Inde, largement contribué à creuser les
disparités régionales.
- Le dynamisme du Sud du pays et surtout du Sud-Ouest, où se concentre l'industrie, s'amplifie au détriment des autres régions. Le Sud-Ouest est trois fois plus riche que bien des Etats du Nord. L'industrie (textile et sidérurgie) est concentrée à l'intérieur de quatre régions autour de Calcutta, Bombay, Delhi et Bangalore-Madras. L'Etat y a également favorisé le développement d'industries de pointe (informatique, recherche spatiale, nucléaire civil et militaire, biotechnologies...).
- Les régions du centre, quant à elles, sont très densément peuplées, mais demeurent très pauvres. Essentiellement rurales, elles sont en marge de cette mondialisation qui dynamise les grandes métropoles littorales.
De plus, l'essentiel des exportations du pays sont industrielles. Contrairement aux activités agricoles qui se localisent essentiellement en fonctions du climat et de la géographie, les entreprises, elles, sont beaucoup plus mobiles. Leurs propriétaires préfèrent les créer ou les déplacer vers des zones où elles auront le plus d'opportunités commerciales, c'est à dire les grandes métropoles et les littoraux, espaces fortement intégrés à la mondialisation.
Enfin, les impôts n'étant pas nationaux, mais régionaux en Inde, les régions les plus riches ne partagent pas leurs ressources ni les fruits de la croissance avec les régions plus modestes.
- Le dynamisme du Sud du pays et surtout du Sud-Ouest, où se concentre l'industrie, s'amplifie au détriment des autres régions. Le Sud-Ouest est trois fois plus riche que bien des Etats du Nord. L'industrie (textile et sidérurgie) est concentrée à l'intérieur de quatre régions autour de Calcutta, Bombay, Delhi et Bangalore-Madras. L'Etat y a également favorisé le développement d'industries de pointe (informatique, recherche spatiale, nucléaire civil et militaire, biotechnologies...).
- Les régions du centre, quant à elles, sont très densément peuplées, mais demeurent très pauvres. Essentiellement rurales, elles sont en marge de cette mondialisation qui dynamise les grandes métropoles littorales.
De plus, l'essentiel des exportations du pays sont industrielles. Contrairement aux activités agricoles qui se localisent essentiellement en fonctions du climat et de la géographie, les entreprises, elles, sont beaucoup plus mobiles. Leurs propriétaires préfèrent les créer ou les déplacer vers des zones où elles auront le plus d'opportunités commerciales, c'est à dire les grandes métropoles et les littoraux, espaces fortement intégrés à la mondialisation.
Enfin, les impôts n'étant pas nationaux, mais régionaux en Inde, les régions les plus riches ne partagent pas leurs ressources ni les fruits de la croissance avec les régions plus modestes.
b. L'Inde, un pays émergent dans la
mondialisation
![]() |
Doc.2. L'organisation territoriale de l'Inde |
L'essentiel
L'Inde est un pays-continent, une très grande
puissance démographique qui fait maintenant partie des
États émergents. Elle a fait, en 1991,
le choix de sortir d'un mode économique fermé
et, depuis, elle s'intègre au
phénomène de la mondialisation. Ses
entreprises sont très performantes dans les domaines
de l'informatique, des services aux entreprises et des
médicaments génériques. À
côté de cela, elle possède quelques
sociétés d'envergure mondiale. Sa croissance
est, depuis une trentaine d'années, forte et
dynamique. Ce développement économique a fait
reculer la pauvreté et fait naître une classe
moyenne qui a pu se mettre à consommer. Mais
elle n'a pu faire disparaître la misère
rurale qui demeure terrible, ni celle des bidonvilles. De
plus, la croissance économique et l'intégration
de l'Inde dans la mondialisation a largement contribué
à creuser les inégalités entre les
régions riches et développées du Sud et
celles, très en retard, du centre et du Nord.
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