Les migrations internationales : un accueil des migrants contrasté - Maxicours

Les migrations internationales : un accueil des migrants contrasté

1. Un apport migratoire recherché par un certain nombre d'États
Certains pays, minoritaires, mettent en place des politiques d’immigration en sélectionnant les candidats (souvent sur la base d’une qualification professionnelle élevée).
a. L'accueil des immigrants économiques : une tradition ancienne
• 1945-1970 : une immigration économique encouragée par les États européens
Après la Seconde Guerre mondiale, les pays européens doivent se reconstruire. Ils font alors appel à la main-d'œuvre étrangère venue d'Europe de l'Est et d'Afrique du Nord pour compléter les rangs des ouvriers, insuffisants pour satisfaire toute la demande. La tendance continue jusque dans les années 1970. En effet, dans les pays riches, le vieillissement de la population entraîne des manques conséquents de main-d'œuvre active et les États occidentaux résolvent cet important problème en faisant appel aux travailleurs étrangers.
b. La sélection des nouveaux arrivants par les États
Certains pays, minoritaires, mettent en place des politiques d'accueil des immigrants qui répondent à leurs besoins : ils doivent bénéficier d'une qualification professionnelle élevée ou ciblée.
2. Les flux migratoires illégaux
a. La soif d'un avenir meilleur
Les migrants illégaux sont essentiellement des hommes célibataires, âgés de 15 à 47 ans en moyenne, qui quittent leurs pays, leurs familles, leurs amis et un creuset culturel familier, pour trois raisons principales : le manque d'argent, l'insécurité et l'absence de perspectives d'avenir.

Certains sont prêts à se lancer dans de longs périples dangereux, durant lesquels ils doivent souvent affronter la faim, la soif, le vol, les agressions... Ils sont parfois traqués par la police et arrêtés. Il arrive très souvent qu'ils trouvent la mort au cours du voyage (entre 1997 et 2004, 4 000 clandestins sont décédés au large des côtes marocaines).

Quitter sa patrie illégalement a un coût important pour les expatriés clandestins qui doivent s'offrir les services d'un passeur. Au moins 500 000 immigrés illégaux arriveraient chaque année en Europe et tous, ou presque, ont recours à un passeur.
b. Les zones de passage
La mer Méditerranée et le Rio Grande jouent le rôle de zones de transition entre États pauvres du Sud et États riches du Nord (Union européenne et États-Unis). Les migrants clandestins venus d'Afrique franchissent la Méditerranée pour atteindre la côte espagnole ou les îles italiennes. Le Rio Grande sert de frontière au Mexique et aux États-Unis. Le Mexique constitue le passage clé pour les émigrants qui veulent tenter de s'installer aux États-Unis.

En Europe, les trois plaques tournantes de l'émigration clandestine sont l'Italie, la Turquie et l'Espagne. Leurs lieux de passage sont Tanger, les Canaries, Brindisi, Bucarest, Tirana, Istanbul.
Moscou sert de ville de transition pour les migrants et la Turquie voit transiter sur son territoire des flux massifs d'immigrants clandestins qui la placent en situation délicate vis-à-vis de l'Union européenne à laquelle elle souhaiterait appartenir.

Les migrations entre la Chine et la Russie sont pendulaires et temporaires.
600 000 clandestins chinois ont franchi la frontière russe entre 1992 et 2000.
Dans les pays du Golfe arabe, l'immigration clandestine depuis l'Afrique et l'Asie est favorisée par le pèlerinage à la Mecque qui offre la possibilité de pénétrer dans le pays sans permis de travail.
3. Des réactions de plus en plus hostiles
a. Au niveau des États « accueillants »
Dès la fin du 19e siècle, les États-Unis ont pris des mesures pour limiter l'immigration et mettre en place un accueil plus sélectif des migrants. En 1882, le « Chinese Exclusion Act » interdit aux Chinois d'émigrer sur le territoire des États-Unis. En mai 1921, le Congrès instaura une politique de quotas par nationalités gérée par les ambassades américaines à l'étranger. 

Aujourd'hui, certains États voient dans ce grand mouvement de migrations internationales – et notamment dans les migrations clandestines – une menace et tentent de fermer leurs frontières, voire de les verrouiller, sans parvenir toutefois à stopper totalement ces flux. 
Les gouvernements concernés mettent en place depuis une vingtaine d'années un protectionnisme migratoire. Les politiques sécuritaires se durcissent, les barrières règlementaires sont renforcées et certaines frontières sont militarisées. Les pays d'accueil entendent contrôler les flux migratoires en mettant en place des politiques communes. Par exemple, la convention de Schengen, signée en 1990 par 24 États européens, cherche à favoriser la libre-circulation des ressortissants européens dans l'espace éponyme, tout en renforçant le contrôle aux frontières extérieures.

Pour se prémunir de l’immigration illégale en provenance du Mexique, les États-Unis ont édifié une barrière sur la frontière entre les deux pays et multiplient les patrouilles de surveillance dans la zone frontalière.
b. Au niveau des populations vivant dans les pays « accueillants »
« Le Front national fait de la place des étrangers en France un sujet de campagne incontournable. Pour le parti d’extrême droite, qui a lancé la récente polémique sur la viande halal, "l’immigration non contrôlée est source de tensions dans une République qui ne parvient plus à assimiler les nouveaux Français" et elle représente "un coût important pour la communauté nationale". »
Doc.1. Faut-il restreindre l'immigration?, Jean-Baptiste François,
La Croix, 20 mars 2012.

Aujourd'hui, dans tous les pays d'accueil, l'immigration n'a plus bonne presse. Les pays qui avaient une tradition d'accueil peinent maintenant à intégrer les nouvelles générations nées sur leur sol de parents étrangers.

Dans les pays d’accueil, les migrants suscitent parfois un vif sentiment de défiance et des attitudes d’exclusion ou de rejet.
Les débats à propos des émigrés et de l'émigration, dans l'opinion publique ou entre factions politiques, sont de plus en plus virulents. Les raisons invoquées à leur exclusion et à la fermeture des frontières sont nombreuses : insécurité, défense des salariés autochtones face à des salariés étrangers moins exigeants, refus de devoir s'adapter à de nouveaux modes de vie...
L'essentiel
Certains pays à la population vieillissante (Japon, Canada, Australie...) cherchent à attirer des travailleurs venus d'autres pays, mais se réservent le choix d'ouvrir leurs frontières à des gens qualifiés, dotés des compétences linguistiques et professionnelles qui correspondent aux profils qu'ils recherchent.

La plupart du temps cependant, les pays riches du Nord restreignent les entrées aux frontières. Or, nombre de migrants clandestins, au terme de périples complexes et dangereux, parviennent à pénétrer dans ces États qu'ils considèrent comme des Eldorado.

Qu'il soit légal ou illicite, le phénomène migratoire est aujourd'hui un thème majeur dans les débats politiques des États du Nord qui entendent fermer davantage leurs frontières et sélectionner les migrants qui pénètrent sur leurs territoires. Les flux migratoires constituent alors des enjeux économiques, sociaux, éthiques et religieux importants pour tous les pays concernés, à savoir tous les États de la planète.

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