L'origine de la résistance des bactéries aux antibiotiques
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- Comprendre comment une bactérie devient résistante à un antibiotique.
- Définir un mode d’action sanitaire pour limiter l’émergence de bactéries multirésistantes.
- Les mutations spontanées sont responsables de l’apparition de gènes de résistance aux antibiotiques.
- L’usage excessif des antibiotiques depuis des décennies a conduit à l’émergence de souches bactériennes résistantes (sélection naturelle).
- Les autorités sanitaires ont restreint l’usage des antibiotiques aux seules infections bactériennes en recommandant la réalisation d’un antibiogramme.
Les bactéries sont des microorganismes
unicellulaires procaryotes.
Elles sont formées d’une membrane
plasmique renfermant un cytoplasme dans lequel
baigne le matériel génétique
libre. La plupart des espèces possèdent en
plus une paroi autour de la cellule.
Le matériel génétique est
constitué d’un seul chromosome
circulaire.

Les bactéries sont des êtres vivants qui se reproduisent par division cellulaire à raison d’une division toutes les 20 minutes. Au cours de chaque cycle cellulaire, la réplication de la molécule d’ADN est soumise à des mutations. Ce sont ces mutations qui conduisent à l’apparition de nouveaux caractères comme la résistance aux antibiotiques.
On cultive en milieu liquide, sans antibiotique, différents lots de bactéries. Puis, on étale les bactéries sur un milieu contenant un antibiotique. On constate l’apparition de colonies résistantes à l’antibiotique. En fonction des boîtes, le nombre de colonies résistantes est très variable.
L’apparition des mutations conduisant les bactéries à résister aux antibiotiques se fait donc de façon aléatoire lors de la multiplication cellulaire. Ainsi, elle n’est pas induite par un contact avec l’antibiotique.
Dans le cas des bactéries, le cycle de division étant rapide, la fréquence d’apparition des mutations est élevée. Cela augmente d’autant la probabilité de voir émerger des bactéries résistantes aux antibiotiques. Lorsqu’une population de bactéries résistantes se retrouve au contact de l’antibiotique, elle se multiplie au détriment des bactéries sensibles qui finissent par disparaître.
Cette forte variabilité génétique qui caractérise les bactéries leur confère donc une importante capacité à s’adapter à des modifications de l’environnement. C’est le principe de la sélection naturelle, un des moteurs de l’évolution des espèces.
Les antibiotiques ont été largement utilisés depuis des décennies pour traiter tous types d’infections. Mais en 1947, on décrit déjà les premiers cas de bactéries résistantes à des antibiotiques. Prenons le cas d’un jeune garçon souffrant d’une méningite. Après identification de l’agent bactérien responsable, l’enfant est traité par un antibiotique, la streptomycine, qui semble efficace. Mais, au bout de trois jours de traitement, l’état du patient s’aggrave. Des analyses montrent que la bactérie est résistante à la streptomycine. Une étude épidémiologique réalisée au Maroc montre clairement qu’il existe une corrélation entre la quantité d’antibiotiques consommée quotidiennement par une population et l’apparition de bactéries résistantes.
En 2010, une bactérie « super-résistante » a même été décrite en Inde. Elle possède une enzyme β-lactamase capable de détruire la plupart des antibiotiques connus, rendant difficile le traitement en cas d’infection par ce type d’agent infectieux.
Aujourd’hui, l’usage systématique des antibiotiques est fortement déconseillé ; « les antibiotiques, c’est pas automatique » est devenu un slogan populaire. Les médecins ne doivent notamment plus prescrire d’antibiotiques en cas d’infections virales puisqu’ils sont totalement inefficaces contre les virus.
L’usage des antibiotiques doit être strictement limité à la lutte contre des infections bactériennes. Le choix de l’antibiotique doit être orienté après la réalisation d’un antibiogramme. Ce test consiste à mettre la souche bactérienne pathogène en présence de pastilles imbibées de différents antibiotiques. Lorsque la bactérie est sensible à l’antibiotique, elle ne se développe pas autour de la pastille. C’est cet antibiotique qui sera choisi pour le traitement du patient. Ainsi, on limite la sélection des bactéries résistantes.
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