1848 : une révolution politique et sociale en France
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- Comprendre comment les principes de 1789 aboutissent finalement aux révolutions de 1848 et à la remise en cause du Congrès de Vienne.
- Comprendre en quoi la Révolution de 1848 est l’expression des revendications nationales et libérales en Europe.
- Les révolutions de 1848 marquent l’affirmation en Europe des mouvements libéraux et nationaux. Partout la souveraineté populaire est parvenue à s’imposer.
- Pour la première fois, le suffrage universel masculin a été largement expérimenté, les Constitutions se sont multipliées, illustrant le besoin de démocratie.
- Malgré les échecs, ces expériences politiques marquent profondément les esprits et laissent entrevoir la possibilité d’une Europe des peuples.
En 1848, une flambée révolutionnaire embrase la France et l’Europe occidentale et centrale. Cette révolution remet en cause l’ordre européen, établi au Congrès de Vienne en 1815 par les monarchies victorieuses de Napoléon Ier.
Les principes adoptés au Congrès sont :
- la restauration des monarchies ;
- la défense de celle-ci en cas de danger.
Les frontières sont aussi redessinées. Cette réorganisation politique et territoriale de l’Europe suscite des contestations et des soulèvements en Europe, qui culminent en 1848.
On s’oppose au retour à l’Ancien Régime, à l’oubli des acquis sociaux et politiques ainsi qu’aux nouvelles frontières arbitraires qui bafouent les aspirations nationales des peuples.
Les objectifs divergent parfois selon les pays, mais partout, l’idéal démocratique anime les soulèvements.
Depuis 1846, le contexte de crise économique favorise l’agitation sociale. Le roi Louis-Philippe ne prend aucune mesure pour remédier à l’écrasement des salaires. Le mécontentement grandit également depuis la restriction de la liberté d’expression en 1835.
Le roi Louis-Philippe Ier
Pour manifester leur opposition, les républicains, qui ne peuvent plus se réunir, contournent la loi en organisant des banquets qui donnent lieu à des débats politiques. L’un de ces banquets ayant été interdit, les étudiants et ouvriers parisiens organisent une manifestation le 22 février 1848. Ils sont rejoints le lendemain par la Garde nationale composée de petits bourgeois.
L’alliance entre le peuple, les étudiants et la Garde nationale est consacrée, mais le soir du 23 février, une manifestation dégénère, faisant une vingtaine de morts.
Les barricades se multiplient. Malgré la décision du roi de remplacer son premier ministre François Guizot, très impopulaire, par Adolphe Thiers, le souverain doit se résoudre à abdiquer.
Le 24 février, la monarchie de Juillet est définitivement renversée et un gouvernement provisoire proclame la République. C’est la deuxième depuis 1792.
Ce gouvernement rassemble des républicains modérés comme Lamartine ainsi que des radicaux et socialistes comme Louis Blanc qui souhaitent régler la question sociale. Ils souhaitent prendre en compte les revendications des catégories populaires, qui ont été négligées par le régime précédent.
L’unité est donc fragile, mais les premiers temps de la IIe République sont marqués par une volonté de cohésion. L’esprit de fraternité est effectif les premiers mois : de grandes manifestations populaires spontanées naissent dans les villes. Des arbres de la liberté sont plantés et même bénis par les prêtres, ce qui illustre l’adhésion de ces ecclésiastiques au régime.
Le gouvernement prend des mesures économiques et sociales :
- une assemblée nationale constituante est élue au suffrage universel masculin de 23 avril 1848 ;
- la liberté totale de la presse et des réunions publiques est décidée le 4 mars ;
- la peine de mort en matière politique est supprimée ;
- l’esclavage dans les colonies est aboli ;
- pour satisfaire les socialistes et la population ouvrière, des ateliers nationaux sont créés pour employer les chômeurs. (Prévus pour employer 10 000 personnes, ils en comptent 100 000 en juin 1848 par l’afflux de chômeurs venant de province) ;
- le gouvernement diminue également d’une heure la journée de travail désormais fixée à dix heures.
L'abolition de l'esclavage, François-Auguste Biard, 1849
Le fonctionnement des ateliers nationaux suscite l’opposition des députés et du parti de l’Ordre, favorables à la monarchie, d’autant plus que cette mesure est financée par une hausse des impôts qui mécontente les paysans. Le gouvernement décide alors la fermeture de ces ateliers.
Cette décision provoque la révolte populaire des quartiers de l’est parisien, du 23 au 28 juin 1848.
Le pouvoir, confié au général républicain Cavaignac, décide d’envoyer l’armée pour mater la révolte.
Le Général Cavaignac ǀ © Library of Congress – N. Currier
Paris se couvre de barricades, on en compte plus de 3 000 et les victimes, du côté des insurgés se comptent en milliers. La répression terrible s’accompagne de déportations, sans jugement, de plus de 4 000 révoltés en Algérie.
Le temps de travail journalier est à nouveau augmenté d’une heure. C’est la fin de l’espoir d’une république sociale, symbolisée par l’élection, le 10 décembre 1848, de Louis-Napoléon Bonaparte qui forme un gouvernement très conservateur aux mains des monarchistes.
Louis-Napoléon Bonaparte ǀ Library of Congress
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