Le Second Empire : la mise en place d'un nouveau régime
Le refus de l'Assemblée de changer pour lui le texte constitutionnel (juillet 1851) le pousse à utiliser la manière forte. S'appuyant sur l'armée, il décrète un couvre-feu, fait arrêter les principaux opposants et dissout l'Assemblée nationale.
Puis, le 20 décembre 1851, il consulte la population par un plébiscite, une question simple soumise aux électeurs et dans laquelle Louis-Napoléon place toute son autorité et son prestige. Le vote massif en sa faveur (7,4 millions de « Oui » contre 650 000 « Non ») permet à Bonaparte de s'octroyer tous les pouvoirs et un titre de prince-président pour dix ans par la Constitution du 14 janvier 1852. Le titre d'empereur lui est accordé en novembre 1852 par un second vote massif en sa faveur (7,8 millions de « Oui » contre 250 000 « Non »). Le Second Empire (1852-1870), régime autoritaire et héréditaire est proclamé le 2 décembre 1852.
Le Corps législatif (Assemblée), élu au suffrage universel, vote les lois mais ne peut rien imposer au chef de l'Etat. De plus, des candidats officiels sont désignés à chaque élection et favorisés par le régime, alors que les opposants sont brimés. Les préfets, relais du pouvoir central dans les départements, surveillent les électeurs. Les membres des deux autres chambres, Sénat et Conseil d'Etat sont désignés directement par Napoléon III, et le pouvoir législatif est divisé.
Pour Napoléon III, les pouvoirs intermédiaires (assemblées, maires, élus de toute sorte) n'ont pas d'importance ni de légitimité réelle. Ce qui compte, c'est le lien direct qu'il entretient avec le peuple lors des plébiscites ou des élections législatives lors desquelles l'emportent toujours ses candidats, et qui légitime son pouvoir. Il s'agit de réduire la démocratie à ce lien qui laisse les mains libres à l'empereur et entretient l'image d'un dirigeant soucieux des intérêts de la population.

La société est étroitement
surveillée. L'administration est épurée,
on pourchasse les opposants républicains (Victor Hugo
est en exil à Guernesey, 30 000 opposants sont
arrêtés et 10 000 déportés
en Algérie et en Guyane) et on empêche les
débats d'idées (presse surveillée, censure
des livres, des spectacles...). La population est
contrôlée par l'administration impériale et
par l'armée qui reste fidèle au chef de
l'Etat.
Mais à partir de 1859, la majorité des
Français n'accepte plus ce régime autoritaire et
Napoléon III doit accepter de démocratiser
le régime. Les opposants au régime profitent de
cette libéralisation de la vie politique. Peu à
peu, ils constituent un groupe de plus en plus influent au
Corps législatif qui voit son rôle
s'accroître à partir de 1860. Thiers, dans
l'opposition, réclame en 1864 les
« libertés nécessaires »
(liberté de pensée, des élections, du
Corps législatif...).
Entre les traditions monarchique et républicaine, la France connaît au XIXe siècle un troisième régime politique original, qui tente la synthèse entre l'autorité, l'ordre et les principes révolutionnaires. Né d'un coup d'Etat en 1851, ce régime plébiscitaire essaie de trouver une légitimité dans la tradition bonapartiste et dans le lien direct entre l'empereur Napoléon III et le peuple français.

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