1. Géographie des cyclones
a. Les cyclones
Un cyclone est une violente tempête tropicale qui prend
naissance au-dessus des océans chauds au-delà du
10e degré de latitude nord ou sud,
c'est-à-dire à distance respectable de
l'équateur géographique. En effet, un cyclone
tropical est un puissant tourbillon d'air chaud saturé
d'humidité de 100 à 500 km de diamètre
et dont les flux s'enroulent jusqu'à plus de
10 000 m d'altitude : ils ne peuvent donc pas
être cisaillés par l'inversion de circulation
atmosphérique située justement au passage de
l'équateur géographique. Au centre du cyclone se
trouve une zone de calme absolu (l'œil), tandis qu'à
sa périphérie se développent les vents les
plus puissants et les plus dangereux
(+ 200 km/h) ; le passage d'un cyclone est
agrémenté de pluies intenses agissant sur des sols
saturés d'eau, de sorte que le risque cyclonique
s'accompagne d'un risque hydrologique (lahars, coulées de
boue).
b. Typologie des zones exposées au risque cyclonique
A l'opposé d'une typologie régionale, la
géographie des cyclones est aussi celles des espaces
rencontrés afin de mieux évaluer les
potentialités locales du risque cyclonique : –
plaines littorales (bassin inférieur du
Mississipi) ;
– façades littorales escarpées (côte
est de l'Amérique Centrale, de la Colombie au
Yucatan) ;
– arcs insulaires (Antilles, façade occidentale de
l'archipel indonésien et Mascareignes) ;
– bas plateaux marécageux (Floride et Assam).
2. Le cyclone Mitch, révélateur
de l'inégalité des sociétés face
au risque cyclonique
Le cyclone Mitch (10/11/1998) est le plus violent qui ait
affecté le golfe du Mexique depuis le début des
observations météorologiques.
a. Les effets dévastateurs d'un cyclone : le bilan
d'une catastrophe
Du 21 octobre au 6 novembre 1998, Mitch s'est
engouffré dans la mer des Caraïbes avant d'affecter
le Nicaragua, le Honduras, le Salvador, Le Guatemala, Belize, le
Yucatan et s'est éteint sur Cuba, la Floride et la
côte est des Etats-Unis.
Au total, on enregistre 24 000 morts et 3 millions
de sinistrés. Le cyclone était le plus puissant au
moment où il a atteint le Nicaragua et le Honduras qui
comptent parmi les pays les plus pauvres du continent
américain.
b. L'inégalité des sociétés face
à la prévention du risque cyclonique
Incontestablement, les ravages du cyclone Mitch ont mis en
évidence l'inégalité des
sociétés du golfe du Mexique face au risque
cyclonique. Si la prévision d'une telle masse d'air et de
son déplacement horaire est possible grâce aux
satellites, l'alerte donnée aux populations est tributaire
de la qualité des infrastructures ; leur
déplacement et leur éventuel relogement en
dépendent aussi !
De plus, les crues et les glissements de terrains associés
au passage de Mitch ont déplacé plus de
75 000 mines antipersonnel dans une région
frappée par les guérillas (Nicaragua et
Salvador) ; elles ont coupé l'alimentation en eau
potable de sorte que les endémies tropicales (paludisme,
choléra) sont réapparues et ont aggravé des
situations sanitaires déjà précaires.
En outre, même si une telle catastrophe accroît la
dépendance économique des pays en voie de
développement concernés auprès du FMI et de
la Banque mondiale, les autorités locales doivent se
résoudre à lutter contre le risque associé
au passage d'un cyclone et repenser progressivement
l'aménagement de leur territoire.
L'essentiel
A l'écart d'un débat sémantique opposant
cyclones tropicaux (terme générique),
hurricanes (Floride), ouragans (côte est des
Etats-Unis), typhons (Asie tropicale) et willy-willy
(Australie), termes désignant tous des tempêtes
tropicales de très grande ampleur en des points
variés du globe, un constat s'impose : les
façades tropicales les plus peuplées sont
également les plus exposées au risque cyclonique
(golfe du Mexique, océan Indien, Sud-Est asiatique)... A
l'exception du Sud-Est des Etats-Unis, les cyclones tropicaux
affectent aussi des pays fort démunis (Haïti,
Philippines, etc.).