1. Environnement et société : de
l'aménagement contraignant
Si la France ne présente pas de risques naturels
majeurs, des catastrophes sont toujours possibles. De
plus, la récente prise en compte sociale de
l'environnement ne tolère plus les risques
technologiques comme une fatalité : les
aménageurs doivent désormais adapter leur
politique à la gestion des risques.
a. L'approche des risques naturels en France
Si le risque tellurique affecte peu la France
métropolitaine, le risque climatique est en
revanche bien présent (récurrence des
inondations, des tempêtes et des avalanches
meurtrières). Ces risques ont toujours
existé mais il existe un profond clivage entre la
connaissance des risques naturels et leur gestion...
La connaissance historique des catastrophes naturelles
a jalonné la construction des bâtiments
publics ou privés mais les périodes de
forte croissance économique font parfois oublier
la nécessité de gérer les risques.
b. Croissance et environnement
Jusqu'à la fin des années 1960, la
sémantique opposait les deux termes ; force
est de constater que les aménageurs n'avaient
guère pris en compte la protection de
l'environnement et des citoyens dans l'élaboration
de leurs plans d'occupation des sols : des centrales
nucléaires construites sur des failles
tectoniques, urbanisation plus ou moins
contrôlée englobant des sites industriels
jadis périphériques, association
généralisée du binôme
villes/industries, explosion du tourisme de montagne,
etc.
A ce développement contradictoire sont venues se
surimposer les contraintes liées à la
crise économique : dans l'optique d'une
réduction globale des coûts, les
aménageurs se sont lancés dans des
prospectives à court terme qui ne tenaient plus
compte des temps de périodicité des
risques naturels dans la nouvelle logique
économique (construction d'un camping dans le
lit mineur du Borne, torrent soumis aux aléas
climatiques des Alpes). Cette méprise de la
gestion de l'espace et du temps est à l'origine
des catastrophes les plus importantes.
2. De la protection de l'environnement à la
gestion écologique
Depuis les catastrophes du Torrey Canyon en Bretagne
(1967) et de Seveso en Italie (1976), la
société ne veut plus accepter la
définition de la fatalité en matière
de gestion du risque naturel ou technologique.
a. L'écologie : nouvel enjeu politique
Enjeu de société, l'environnement a
entamé une carrière politique en 1974
lorsque René Dumont s'est présenté
à l'élection présidentielle. Si
l'écologie doit être le fait de chaque
citoyen, toute la classe politique française
s'approprie le discours de la protection de
l'environnement qui devient même l'axe central du
septennat Giscard d'Estaing avec la création d'un
ministère de l'Environnement et de la
Qualité de la Vie. Progressivement, des partis
politiques spécifiques (Génération
Ecologie, Les Verts) tentent d'en monopoliser
l'entretien. Régulièrement, les
écologistes participent directement aux
gouvernement.
b. Vers un nouvel aménagement du
territoire ?
La création de la DATAR
(Délégation à l'Aménagement
du Territoire et à l'Action Régionale) en
1962 contenait les premiers investissements politiques de
l'action écologique : redistribuer
l'urbanisation (villes nouvelles) et mieux
répartir l'industrialisation ont des
conséquences directes ou implicites sur la
protection de l'environnement ; la
décentralisation renforcée depuis 1982-1983
confie aux collectivités locales la
responsabilité partielle de cette protection. Le
gouvernement reste toutefois le maître d'oeuvre
majeur avec la publication des lois d'urbanisme (1983),
montagne (1985) et littoral (1986). Il s'agit
désormais de gérer la protection de
l'espace français à l'extérieur des
espaces protégés stricto sensu
(réserves, parcs naturels régionaux et
nationaux) et d'intégrer l'environnement dans la
politique citoyenne et non plus seulement
réservée à des discours
élitistes.
La DIACT créée en 2005, est
l'héritière de la DATAR. Elle
prépare, impulse et coordonne les politiques
d'aménagement du territoire menées par
l'Etat. Le champ d'action de la DIACT est plus large que
celui de la DATAR. Elle doit en effet accompagner les
reconversions industrielles.