Une exemple de conflit d'usage sur le littoral sud-breton - Maxicours

Une exemple de conflit d'usage sur le littoral sud-breton

1. Pourquoi construire un barrage ?
a. La préoccupation majeure : éviter les inondations de Redon
Le barrage doit servir à protéger les bas quartiers de la ville de Redon des inondations. Situés à moins de 3 mètres d'altitude, ils étaient inondés et à chaque grande marée (aux équinoxes par exemple).
Grâce au barrage, la ville est désormais isolée des marées et les eaux douces du fleuve sont stockées dans une retenue. Les vannes sont ouvertes à marée basse afin de faire baisser le niveau du lac et de pouvoir stocker à nouveau l'eau à la marée montante suivante. Les bas quartiers de Redon, composés pour l'essentiel de zones industrielles et artisanales, ont été urbanisés au XXe siècle sur une zone fréquemment inondée. Le barrage a donc été construit pour protéger un quartier construit dans une zone inondable !

En 1995 et en 2000, malgré le barrage, ces bas quartiers ont été de nouveau inondés. D'importantes précipitations ont augmenté le débit de la Vilaine qui est restée en crue pendant plus de 2 semaines. La retenue n'a pas pu stocker un tel volume d'eau : le lac a alors débordé, envahissant les nouveaux quartiers de Redon.

b. Les autres raisons
Le barrage implique la création d'un lac de retenue constitué d'eau douce. L'idée est donc venue d'aménager ce lac en base de loisirs pour plaisanciers. Un port y a alors été aménagé. Cela a ainsi permis de renforcer le tourisme fluvial au sud de la Bretagne.
Par ailleurs, tous les étés, la Bretagne connaît une pénurie d'eau douce et a du mal à satisfaire la totalité de la demande lorsque celle-ci augmente avec les arrivées touristiques. Composée de granits imperméables, l'eau s'infiltre peu dans le sol ; les nappes phréatiques sont donc de petite taille. La retenue d'eau douce permettrait après traitement de servir de source d'eau douce d'appoint lors des pics de demande estivaux.
2. Les conséquences socio-économiques du barrage d'Arzal
a. Les activités traditionnelles en difficulté
La conséquence directe du barrage à l'aval a été l'envasement de la portion d'estuaire subsistante. Or cette portion externe est utilisée par les pêcheurs qui y ont établi un port et par les mytiliculteurs qui y possèdent leurs bouchots (parcs d'élevage où les moules grandissent).

L'envasement pose à ces professionnels de gros problèmes :
– le port de Tréhiguier s'envase et n'est plus accessible aux chalutiers des pêcheurs qui ont dû s'installer à l'extérieur de l'estuaire ;
– les zones de bouchots s'envasent. Les plus anciens sont inutilisables, ce qui oblige les mytiliculteurs à en installer de nouveaux à l'extérieur de l'estuaire.

b. Les conflits d'usage se multiplient
La nouvelle répartition des activités causée par l'envasement de l'estuaire est à l'origine de nombreuses tensions entre les différents usagers de l'estuaire. Les territoires, autrefois bien marqués, sont aujourd'hui à redéfinir. Ces conflits liés à différentes utilisations socio-économiques d'un même espace sont appelés conflits d'usage.

– Les conflits entre professionnels voient s'opposer pêcheurs et mytiliculteurs dans la répartition de nouveaux espaces à l'extérieur de l'estuaire, chacun voulant accaparer les zones les plus proches de l'estuaire qui sont les plus riches.

– Les conflits se multiplient entre vacanciers et professionnels.
Autrefois, l'extérieur de l'estuaire était une zone balnéaire réputée (plage de la mine d'or par exemple). Aujourd'hui les bouchots se multiplient et les bateaux de pêche circulent de plus en plus. Cela va à l'encontre du développement du tourisme.

La multiplication des conflits d'usage est consécutive à l'envasement créé par le barrage qui a bouleversé le fragile équilibre naturel et socio-économique de cet espace. Aujourd'hui, les décideurs sont devant un choix de développement : soit ils favorisent les activités pérennes que sont la mytiliculture et la pêche soit ils favorisent l'activité touristique saisonnière. Il est difficile de développer toutes les activités car elles se déroulent sur un même espace.

L'essentiel

L'estuaire de la Vilaine est situé au sud de la Bretagne, non loin de la Vendée. La Vilaine est un fleuve qui prend sa source aux environs de Rennes et se jette dans l'Atlantique après un parcours de plus de 200 kilomètres au travers de la Bretagne. Ce fleuve se jette dans la mer par un estuaire c'est-à-dire une embouchure fluviale où se mêlent eau douce et eau salée qui y pénètre à chaque marée. En 1969, un barrage a été construit dans cet estuaire au lieudit d'Arzal. Avec plus de trente années de recul, on peut maintenant dresser un bilan complet des modifications non seulement sur les équilibres naturels (envasement de l'estuaire) mais aussi sur l'activité humaine (la redistribution de l'espace s'accompagnant de nombreux conflits d'usage).

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