1. L'eau sur la planète
a. Les potentialités de l'hydrosphère
La planète dispose d'une quantité
d'eau constante. On désigne par le terme
d'hydrosphère l'ensemble des eaux
marines et continentales existant sur le globe terrestre.
La majeure partie des eaux est salée et
stockée dans les océans et les mers.
L'eau douce, directement utilisable par
l'homme pour la satisfaction de ses besoins vitaux
(consommation, irrigation des cultures notamment),
représente seulement 2,8 % du
potentiel. Les eaux douces les plus
immédiatement accessibles proviennent du
« cycle de l'eau » qui alimente la
majeure partie des eaux de surfaces. Ce cycle se
définit par les transferts des eaux terrestres
mettant en jeu les processus d'évaporation, de
précipitation, de ruissellement et
d'infiltration.
b. Les « châteaux
d'eau » de la planète
Les « châteaux d'eau » sont
des zones de la planète qui disposent du
plus fort potentiel de ressources en eau
douce (en m3 par habitant et par an).
Ces dernières sont particulièrement
importantes dans les ensembles continentaux
suivants : Océanie, Amérique du Nord
et Amérique latine (à l'exception du
Pérou), Russie, Afrique centrale, péninsule
Indochinoise (ex. : Brésil,
6 950 km3/an, Russie,
4 333 km3/an). Toutefois, les
transferts entre ces « châteaux
d'eau » et les régions arides
faiblement dotées s'effectuent assez
irrégulièrement.
2. Les prélèvements : de la
nécessité à l'excès
a. L'augmentation de la consommation au 20e
siècle
A l'échelle mondiale, le
20e siècle est une
période de hausse considérable de
la consommation d'eau : on estime que la
quantité d'eau consommée serait
passée de moins de 800 km3
(début XXe) à plus de
5 000 km3 en 2000. L'Asie
se taille la part du lion avec une consommation qui
dépasse les 60 % de la consommation mondiale.
Les sociétés industrielles ont
développé des modèles
économiques et sociaux où l'eau occupe une
place importante : besoins alimentaires, sanitaires,
domestiques, industriels, agricoles (500 litres sont
nécessaires pour produire 1 kg de blé
et entre 2 000 à 4 000 litres pour
1 kg de riz). La diffusion de ces modèles
à des sociétés qui ne disposent pas
de grandes ressources en eau est à l'origine de
problèmes majeurs.
b. De la consommation à la
surconsommation : les dangers des
prélèvements excessifs
Les problèmes apparaissent surtout pour les Etats
situés dans les zones arides et
semi-arides de la planète. De la
Mauritanie au Pakistan, les besoins sont
supérieurs aux disponibilités de
surface. Certains Etats ont recours à des
méthodes diverses : dessalinisation des eaux
marines, pompages dans les nappes phréatiques et,
plus inquiétant, dans les nappes fossiles qui ne
disposent d'aucune possibilité de recharge
à l'échelle du temps humain. Les pays de la
péninsule Arabique et de l'Afrique du Nord
prélèvent des quantités importantes
de leurs ressources dans des nappes fossiles (82,5 %
de l'eau consommée en Arabie Saoudite).
3. Les outils de la mobilisation de l'eau
a. Les techniques anciennes
Les hommes emploient différentes techniques
pour satisfaire leurs besoins en eau. Les systèmes
élémentaires consistent à
recueillir et à stocker les eaux de pluies dans
des citernes, des puits à poulies ou des
balanciers.
Ensuite, des galeries drainantes
ou des barrages de
dérivation permettent d'acheminer l'eau
vers les lieux de consommation.
Pour satisfaire leurs nombreux besoins, les hommes
recourent également aux
prélèvements dans les nappes
phréatiques (proches de la surface,
rechargées régulièrement par les
eaux pluviales) ou dans les fleuves sont souvent vitaux
(Nil, Euphrate, Indus...). Le prélèvement
dans les nappes fossiles (réserves profondes
constituées lors de périodes climatiques
plus humides) pose le problème du
renouvellement.
Enfin, des usines de dessalement de
l'eau de mer permettent aussi de répondre aux
besoins en eau des sociétés. Mais le
coût élevé de l'opération
restreint souvent cette technique à la
consommation de populations urbaines dans des Etats
très riches (golfe Persique).
b. Les aménagements magistraux
contemporains : les barrages
Les besoins en eau nécessitent la
constitution de stocks importants. Des
barrages réservoirs sont
construits au niveau de la plupart des grands bassins
fluviaux dans le monde : les vallées du Nil,
du fleuve Colorado, de l'Euphrate et dans une moindre
mesure du Rhône... illustrent le rôle
fondamental de ces aménagements dans la
mobilisation de l'eau en tant que ressource. Qu'ils
servent à alimenter les villes, des
périmètres irrigués ou à
produire de l'électricité, ils sont des
outils majeurs du contrôle technique de
l'eau par les sociétés actuelles.