Développer des agricultures durables ?
Parmi les techniques utilisées, le recours aux produits phytosanitaires, engrais et pesticides, devient indispensable et massif. Leur utilisation participe à la pollution des sols, des nappes phréatiques et des cours d’eau. Réduire les besoins sur ce type de produits est aujourd’hui une priorité. Limiter l’usage des intrants (ce qui entre dans le sol), veiller à l’érosion, à la dégradation ou à la fatigue des sols oblige à repenser les pratiques agricoles et en particulier à revenir sur le choix de la spécialisation des exploitations. Les agricultures spécialisées axent leur activité sur la monoculture ou sur l’élevage intensif. Or elles sont en partie responsables de l’effet de serre et du réchauffement climatique. L’épandage d’engrais azotés, la production de méthane par le système digestif des ruminants ou du dioxyde de carbone émis par les engins mécanique font de l’agriculture le premier émetteur de gaz à effet de serre en France.
Dans les pays du Nord, la disparition des vers de terres dans les grandes parcelles de culture céréalière ne permet plus par exemple d’aérer les sols et elle participe à leur dégradation.
Au Sud, c’est en particulier le problème de la déforestation qui se pose. La commercialisation des bois exotiques, les défrichements pour la conquête de nouvelles terres font disparaître les espèces des forêts tropicales comme l’orang-outang ou le panda. Cependant, la mise en pratique d’une agriculture durable remédiant efficacement à ces problèmes est délicate car la préservation de l’environnement ne peut se faire sans prendre garde aux besoins des populations.
Le débat entre experts fait rage pour savoir si l’agriculture biologique, qui n’utilise pas d’engrais, est en capacité de produire suffisamment pour répondre à la demande. Pour certains, cette agriculture présente des rendements inférieurs de 20 à 30 % en moyenne à ceux de l’agriculture conventionnelle. Comme les rendements sont inférieurs, il faut compenser par des prix plus élevés de 25 à 30 %. Seuls les consommateurs les plus aisés peuvent consommer ce type de produits.
D’autres associations et scientifiques nuancent ce point de vue : ils insistent en particulier sur le fait que dans les pays pauvres, où se concentrent les problèmes de famines et de malnutrition, la différence de rendement disparaît. Dans les régions pauvres en ressources, au Kenya par exemple, la production des agriculteurs biologiques dépasse celle des agriculteurs conventionnels. Par ailleurs, cette agriculture ne porte que sur 1 % des terres agricoles de la planète et il est donc difficile de la comparer à l’agriculture moderne. Pour les pays d’Afrique subsaharienne ou d’Asie, l’agriculture biologique peut présenter une alternative intéressante.
Il convient donc de lutter contre les dérives de l’agriculture capitaliste en s’assurant en premier lieu d’un meilleur partage des revenus liés au travail de la terre. Le rôle des États est primordial : ils doivent, par les lois et règlementations, garantir les prix agricoles. Certaines associations peuvent intervenir dans ce domaine : l’idée de commerce équitable est ainsi née de mouvements citoyens attachés au principe de partage et soucieux de solidarité à l’égard des pays en développement. Le but est de mettre en place un système d’échange visant à assurer des revenus décents aux agriculteurs de ces pays en développement. Les coûts fixés à la consommation tiennent compte des coûts de production humains, sociaux et environnementaux. En 2007, les ventes de produits certifiés équitables ont connu une augmentation de 47 % par rapport à 2006.
Le deuxième axe d’intervention est celui d’un meilleur partage de la terre. Certains États conduisent des réformes agraires pour permettre de réduire les inégalités entre exploitants. Ces réformes ont pour objectif de redistribuer les parcelles et faciliter l’accès à la terre pour les paysans les plus pauvres.
Le développement d’une agriculture durable en plus du partage des richesses doit avoir pour enjeu le souci de la santé des populations. Cela passe, pour les pays du Sud, par des progrès sur la question de la sous-alimentation. La recherche agronomique avec en particulier la mise au point des OGM, organismes génétiquement modifiés, peut contribuer à satisfaire les besoins. La sélection des plantes s’adaptant aux conditions climatiques difficiles peut permettre d’augmenter les productions. Mais ces produits sont contestés car ils pourraient représenter, à long terme, un risque de santé publique.
Les logiques d’intervention sont différentes selon les espaces concernés et les types de problèmes. Il convient de repérer les différents acteurs concernés par un problème, de faire en sorte qu’ils s’entendent, que chacun accepte de faire des sacrifices. Ainsi, pour lutter efficacement contre la déforestation, il ne suffit pas de l’interdire. Il faut, en parallèle, régler la question de l’accès à la terre mais aussi, dans les pays du Nord, faire prendre conscience aux consommateurs que l’achat de bois exotiques alimente la demande et donc l’abattage des arbres.

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