Développer des agricultures durables ?
- Fiche de cours
- Quiz
- Profs en ligne
- Videos
- Application mobile
Grâce au développement, à partir des
années 60, d’une agriculture productiviste
liée à la seconde révolution agricole dans
les pays du Nord et aux Révolutions vertes dans les pays
du Sud, la planète a pu nourrir, plus ou moins bien,
trois milliards de personnes supplémentaires. Mais ces
agricultures sont source de profondes inégalités
et d’atteintes graves à l’environnement.
Pour nourrir 9 milliards d’hommes, ces systèmes de
production prévus en 2060 doivent impérativement
évoluer en prenant compte, autant qu’il est
possible, de l’objectif de développement
durable.
1. Préserver un environnement naturel
menacé
Dans les pays riches du Nord, comme dans les pays
émergents depuis les années 60, le
développement de l’agriculture moderne a
profondément bouleversé
l’équilibre des milieux naturels.
a. Le sol, l'eau, l'air
Pour gagner en productivité, (le rapport
entre les bénéfices d’une production
et les moyens mis en œuvre pour l’obtenir),
il est nécessaire d’augmenter les
rendements, c’est-à-dire la quantité
produite sur une surface donnée.
Parmi les techniques utilisées, le recours aux produits phytosanitaires, engrais et pesticides, devient indispensable et massif. Leur utilisation participe à la pollution des sols, des nappes phréatiques et des cours d’eau. Réduire les besoins sur ce type de produits est aujourd’hui une priorité. Limiter l’usage des intrants (ce qui entre dans le sol), veiller à l’érosion, à la dégradation ou à la fatigue des sols oblige à repenser les pratiques agricoles et en particulier à revenir sur le choix de la spécialisation des exploitations. Les agricultures spécialisées axent leur activité sur la monoculture ou sur l’élevage intensif. Or elles sont en partie responsables de l’effet de serre et du réchauffement climatique. L’épandage d’engrais azotés, la production de méthane par le système digestif des ruminants ou du dioxyde de carbone émis par les engins mécanique font de l’agriculture le premier émetteur de gaz à effet de serre en France.
Parmi les techniques utilisées, le recours aux produits phytosanitaires, engrais et pesticides, devient indispensable et massif. Leur utilisation participe à la pollution des sols, des nappes phréatiques et des cours d’eau. Réduire les besoins sur ce type de produits est aujourd’hui une priorité. Limiter l’usage des intrants (ce qui entre dans le sol), veiller à l’érosion, à la dégradation ou à la fatigue des sols oblige à repenser les pratiques agricoles et en particulier à revenir sur le choix de la spécialisation des exploitations. Les agricultures spécialisées axent leur activité sur la monoculture ou sur l’élevage intensif. Or elles sont en partie responsables de l’effet de serre et du réchauffement climatique. L’épandage d’engrais azotés, la production de méthane par le système digestif des ruminants ou du dioxyde de carbone émis par les engins mécanique font de l’agriculture le premier émetteur de gaz à effet de serre en France.
b. La faune et la végétation
Le maintien de la biodiversité est
l’un des grands enjeux de l’agriculture
durable. Elle doit permettre de lutter contre la
disparition programmée de nombreuses
espèces animales menacées par
l’arasement des talus, des haies ou
l’utilisation de produits chimiques.
Dans les pays du Nord, la disparition des vers de terres dans les grandes parcelles de culture céréalière ne permet plus par exemple d’aérer les sols et elle participe à leur dégradation.
Au Sud, c’est en particulier le problème de la déforestation qui se pose. La commercialisation des bois exotiques, les défrichements pour la conquête de nouvelles terres font disparaître les espèces des forêts tropicales comme l’orang-outang ou le panda. Cependant, la mise en pratique d’une agriculture durable remédiant efficacement à ces problèmes est délicate car la préservation de l’environnement ne peut se faire sans prendre garde aux besoins des populations.
Dans les pays du Nord, la disparition des vers de terres dans les grandes parcelles de culture céréalière ne permet plus par exemple d’aérer les sols et elle participe à leur dégradation.
Au Sud, c’est en particulier le problème de la déforestation qui se pose. La commercialisation des bois exotiques, les défrichements pour la conquête de nouvelles terres font disparaître les espèces des forêts tropicales comme l’orang-outang ou le panda. Cependant, la mise en pratique d’une agriculture durable remédiant efficacement à ces problèmes est délicate car la préservation de l’environnement ne peut se faire sans prendre garde aux besoins des populations.
2. L'Homme au coeur des enjeux de l'agriculture durable
a. Nourrir une population qui augmente
Près de 3 milliards d’hommes
supplémentaires peupleront la planète en
2050. Pour répondre aux nouveaux besoins, il est
nécessaire d’accroître la production
et les rendements.
Le débat entre experts fait rage pour savoir si l’agriculture biologique, qui n’utilise pas d’engrais, est en capacité de produire suffisamment pour répondre à la demande. Pour certains, cette agriculture présente des rendements inférieurs de 20 à 30 % en moyenne à ceux de l’agriculture conventionnelle. Comme les rendements sont inférieurs, il faut compenser par des prix plus élevés de 25 à 30 %. Seuls les consommateurs les plus aisés peuvent consommer ce type de produits.
D’autres associations et scientifiques nuancent ce point de vue : ils insistent en particulier sur le fait que dans les pays pauvres, où se concentrent les problèmes de famines et de malnutrition, la différence de rendement disparaît. Dans les régions pauvres en ressources, au Kenya par exemple, la production des agriculteurs biologiques dépasse celle des agriculteurs conventionnels. Par ailleurs, cette agriculture ne porte que sur 1 % des terres agricoles de la planète et il est donc difficile de la comparer à l’agriculture moderne. Pour les pays d’Afrique subsaharienne ou d’Asie, l’agriculture biologique peut présenter une alternative intéressante.
Le débat entre experts fait rage pour savoir si l’agriculture biologique, qui n’utilise pas d’engrais, est en capacité de produire suffisamment pour répondre à la demande. Pour certains, cette agriculture présente des rendements inférieurs de 20 à 30 % en moyenne à ceux de l’agriculture conventionnelle. Comme les rendements sont inférieurs, il faut compenser par des prix plus élevés de 25 à 30 %. Seuls les consommateurs les plus aisés peuvent consommer ce type de produits.
D’autres associations et scientifiques nuancent ce point de vue : ils insistent en particulier sur le fait que dans les pays pauvres, où se concentrent les problèmes de famines et de malnutrition, la différence de rendement disparaît. Dans les régions pauvres en ressources, au Kenya par exemple, la production des agriculteurs biologiques dépasse celle des agriculteurs conventionnels. Par ailleurs, cette agriculture ne porte que sur 1 % des terres agricoles de la planète et il est donc difficile de la comparer à l’agriculture moderne. Pour les pays d’Afrique subsaharienne ou d’Asie, l’agriculture biologique peut présenter une alternative intéressante.
b. Garantir un développement
économique et veiller à la santé
publique
Le mode de production doit permettre de faire vivre
correctement des populations. Au Nord, certains
agriculteurs souffrent de la forte concurrence et de la
baisse des prix agricoles. Au Sud, la pauvreté de
la majorité des agriculteurs est encore plus
flagrante. Certains d’entre eux, en Amérique
latine notamment, n’ont même pas de terres
à exploiter car ils sont chassés par les
grands exploitants. Pour subvenir à leurs besoins,
ils doivent parfois se lancer dans des cultures
illégales, plus rémunératrices mais
destructrices pour l’environnement.
Il convient donc de lutter contre les dérives de l’agriculture capitaliste en s’assurant en premier lieu d’un meilleur partage des revenus liés au travail de la terre. Le rôle des États est primordial : ils doivent, par les lois et règlementations, garantir les prix agricoles. Certaines associations peuvent intervenir dans ce domaine : l’idée de commerce équitable est ainsi née de mouvements citoyens attachés au principe de partage et soucieux de solidarité à l’égard des pays en développement. Le but est de mettre en place un système d’échange visant à assurer des revenus décents aux agriculteurs de ces pays en développement. Les coûts fixés à la consommation tiennent compte des coûts de production humains, sociaux et environnementaux. En 2007, les ventes de produits certifiés équitables ont connu une augmentation de 47 % par rapport à 2006.
Le deuxième axe d’intervention est celui d’un meilleur partage de la terre. Certains États conduisent des réformes agraires pour permettre de réduire les inégalités entre exploitants. Ces réformes ont pour objectif de redistribuer les parcelles et faciliter l’accès à la terre pour les paysans les plus pauvres.
Le développement d’une agriculture durable en plus du partage des richesses doit avoir pour enjeu le souci de la santé des populations. Cela passe, pour les pays du Sud, par des progrès sur la question de la sous-alimentation. La recherche agronomique avec en particulier la mise au point des OGM, organismes génétiquement modifiés, peut contribuer à satisfaire les besoins. La sélection des plantes s’adaptant aux conditions climatiques difficiles peut permettre d’augmenter les productions. Mais ces produits sont contestés car ils pourraient représenter, à long terme, un risque de santé publique.
Il convient donc de lutter contre les dérives de l’agriculture capitaliste en s’assurant en premier lieu d’un meilleur partage des revenus liés au travail de la terre. Le rôle des États est primordial : ils doivent, par les lois et règlementations, garantir les prix agricoles. Certaines associations peuvent intervenir dans ce domaine : l’idée de commerce équitable est ainsi née de mouvements citoyens attachés au principe de partage et soucieux de solidarité à l’égard des pays en développement. Le but est de mettre en place un système d’échange visant à assurer des revenus décents aux agriculteurs de ces pays en développement. Les coûts fixés à la consommation tiennent compte des coûts de production humains, sociaux et environnementaux. En 2007, les ventes de produits certifiés équitables ont connu une augmentation de 47 % par rapport à 2006.
Le deuxième axe d’intervention est celui d’un meilleur partage de la terre. Certains États conduisent des réformes agraires pour permettre de réduire les inégalités entre exploitants. Ces réformes ont pour objectif de redistribuer les parcelles et faciliter l’accès à la terre pour les paysans les plus pauvres.
Le développement d’une agriculture durable en plus du partage des richesses doit avoir pour enjeu le souci de la santé des populations. Cela passe, pour les pays du Sud, par des progrès sur la question de la sous-alimentation. La recherche agronomique avec en particulier la mise au point des OGM, organismes génétiquement modifiés, peut contribuer à satisfaire les besoins. La sélection des plantes s’adaptant aux conditions climatiques difficiles peut permettre d’augmenter les productions. Mais ces produits sont contestés car ils pourraient représenter, à long terme, un risque de santé publique.
c. Une ou des agricultures durables ?
Assurer le bien-être des populations est
indissociable de la protection de l’environnement.
De ce fait, il est nécessaire de conduire des
politiques communes pour être efficace.
Les logiques d’intervention sont différentes selon les espaces concernés et les types de problèmes. Il convient de repérer les différents acteurs concernés par un problème, de faire en sorte qu’ils s’entendent, que chacun accepte de faire des sacrifices. Ainsi, pour lutter efficacement contre la déforestation, il ne suffit pas de l’interdire. Il faut, en parallèle, régler la question de l’accès à la terre mais aussi, dans les pays du Nord, faire prendre conscience aux consommateurs que l’achat de bois exotiques alimente la demande et donc l’abattage des arbres.
Les logiques d’intervention sont différentes selon les espaces concernés et les types de problèmes. Il convient de repérer les différents acteurs concernés par un problème, de faire en sorte qu’ils s’entendent, que chacun accepte de faire des sacrifices. Ainsi, pour lutter efficacement contre la déforestation, il ne suffit pas de l’interdire. Il faut, en parallèle, régler la question de l’accès à la terre mais aussi, dans les pays du Nord, faire prendre conscience aux consommateurs que l’achat de bois exotiques alimente la demande et donc l’abattage des arbres.
L'esssentiel
Les excès de l'agriculture productiviste et ses
conséquences négatives sur l'environnement
obligent à repenser les modèles de production.
Ceux-ci doivent prendre en compte de nouveaux objectifs de
développement durable pour plus d'équilibre
social et environnemental.
Vous avez obtenu75%de bonnes réponses !