Une étude de cas : l'énergie éolienne en Europe
En Europe, ce gisement traduit la primauté des littoraux atlantique, de la mer du Nord mais également de certains littoraux méditerranéens. L’Irlande, l’Écosse sont les pays au plus fort potentiel, avec les côtes occidentales de la péninsule scandinave. La France possède des espaces fortement ventés avec les littoraux bretons, normands et picards ainsi que les côtes languedocienne, roussillonnaise et provençale. Sur ces dernières, le mistral, la tramontane et le vent d’autan expliquent les capacités énergétiques. Les montagnes (Massif Central, Jura, Vosges et les parties hautes de la chaîne alpine), par contre, ne constituent pas, sauf exceptions, de gisement intéressant.
Ces parcs continuent à se développer mais priorité est donnée aujourd’hui aux parcs off-shore, installés en pleine mer. Ils bénéficient d’avantages majeurs, celui de force régulière du vent ainsi que celui de l’absence de nuisances pour les populations tout en restant à proximité de la mégalopole européenne. Cependant, les surcoûts à la construction et les difficultés du raccordement aux réseaux constituent de sérieux obstacles.
L’Europe détient la puissance installée la plus forte au monde, plus des trois-quarts du parc éolien mondial. La répartition du parc ne correspond pas néanmoins aux possibilités du gisement. L’Allemagne domine sur le plan des sites équipés avec plus de la moitié des installations européennes. Si l’énergie éolienne demeure encore marginale (1,5 % de la consommation électrique à l’échelle planétaire), le parc éolien devrait progresser d’environ 10 % dans les prochaines années et l’Europe est le continent où les projets sont les plus ambitieux.
Pour l’éolien off-shore, le Danemark domine avec neuf parcs dont le plus grand de la planète. Ce pays est le premier pays producteur d’électricité éolienne au monde : 20 % de l’électricité du pays provient de ce mode de production. La ferme éolienne de Nysted, au sud-est du pays, produit par exemple 165 mégawatts, de quoi alimenter 145 000 habitants.
Mais l’Écosse souhaite disputer au Danemark le record pour l’off-shore. Son projet « Greater Gabbard » table sur une puissance installée en 2011 trois fois plus élevée que la ferme de Nysted. Les côtes de la mer du Nord constituent d’une manière générale des sites d’investissements prometteurs pour les opérateurs. En Allemagne, d’ici à 2030, près de 40 parcs éoliens off-shore devraient être installés en mer du Nord et en Baltique. Ils devraient approvisionner jusqu’à 12 millions de foyers en électricité et créer 30 000 emplois. Berlin, la capitale, veut couvrir d’ici à 2020 25 % de ses besoins annuels en électricité grâce à ce type de production.
Ainsi Alpha Ventus, un parc expérimental au large de l’île de Borkum en mer du Nord, a coûté 250 millions d’euros, 4 fois plus cher qu’un parc installé sur terre ferme. Un deuxième parc, Bard Offshore 1, dont les travaux ont débuté fin 2009, devrait commencer à fournir de l’électricité d’ici 2011 grâce à 80 turbines mais celles-ci sont situées à 90 km au nord de l’île. Les frais engagés sont là aussi énormes : coûts des études, de la mise en place du chantier, du raccordement électrique, de la maintenance… Les mâts des éoliennes, par exemple, doivent être spécialement étudiés pour résister à la force des vagues et du courant. La protection contre la corrosion due à l’humidité et la salinité importantes du fait des embruns doit être renforcée.
Le premier argument sur lequel s’appuient les opposants est que les parcs d’éoliennes sont sources de pollution visuelle et sonore. Beaucoup de projets de parcs terrestres ont ainsi du mal à aboutir à cause du syndrome que les américains nomment NIMBY, c’est-à-dire « not is my backyard » ou « pas dans mon jardin ». Même s’ils s’avèrent utiles et présentent une alternative aux énergies fossiles, les populations ne veulent pas voir de nouveaux équipements s’installer près de chez eux.
Le deuxième argument utilisé est le danger que présenteraient ces parcs, en particulier pour la faune. Les éoliennes sont responsables d’une mortalité d’oiseaux et de chauve-souris à cause de la rotation des pales. Si on ne peut nier cette mortalité, elle n’est en aucun cas supérieure à d’autres aménagements bien plus dévastateurs comme les aéroports et avions, les gratte-ciels ou les centrales au charbon qui, par leurs rejets, tuent bien plus d’animaux.
Au Danemark, la ferme éolienne Nysted, construite sur une voie de migration de canards sauvages, ne provoque la mort « que » de 1,2 canards par an, bien moins que le braconnage. Par ailleurs, ces éoliennes s’équipent désormais dans les espaces à fortes densités d’oiseaux ou de chauve-souris de radars qui détournent les animaux des pales.

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