Une étude de cas : l'énergie éolienne en Europe
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Tirant son nom du dieu grec Éole qui
maîtrisait les vents, l’énergie
éolienne a été, depuis
l’Antiquité, une énergie primaire majeure.
Progressivement détrônée par le charbon
puis le pétrole et le gaz, elle réapparaît
depuis une trentaine d’années et constitue une
énergie renouvelable de premier plan. Son retour pose
néanmoins des problèmes de gestion territoriale
et paysagère. Il nécessite la prise en compte de
nombreux paramètres techniques, économiques et
sociaux.
1. Les caractères de l'énergie
éolienne
a. Les capacités : le gisement éolien
Le gisement éolien met en évidence
les espaces où la ressource (le vent) est
suffisante et techniquement exploitable pour mettre en
œuvre des projets d’exploitation.
En Europe, ce gisement traduit la primauté des littoraux atlantique, de la mer du Nord mais également de certains littoraux méditerranéens. L’Irlande, l’Écosse sont les pays au plus fort potentiel, avec les côtes occidentales de la péninsule scandinave. La France possède des espaces fortement ventés avec les littoraux bretons, normands et picards ainsi que les côtes languedocienne, roussillonnaise et provençale. Sur ces dernières, le mistral, la tramontane et le vent d’autan expliquent les capacités énergétiques. Les montagnes (Massif Central, Jura, Vosges et les parties hautes de la chaîne alpine), par contre, ne constituent pas, sauf exceptions, de gisement intéressant.
En Europe, ce gisement traduit la primauté des littoraux atlantique, de la mer du Nord mais également de certains littoraux méditerranéens. L’Irlande, l’Écosse sont les pays au plus fort potentiel, avec les côtes occidentales de la péninsule scandinave. La France possède des espaces fortement ventés avec les littoraux bretons, normands et picards ainsi que les côtes languedocienne, roussillonnaise et provençale. Sur ces dernières, le mistral, la tramontane et le vent d’autan expliquent les capacités énergétiques. Les montagnes (Massif Central, Jura, Vosges et les parties hautes de la chaîne alpine), par contre, ne constituent pas, sauf exceptions, de gisement intéressant.
b. L'exploitation : le parc éolien
Il convient de distinguer deux types
d’installations : les parcs terrestres
installés à l’intérieur des
terres ont été les premiers à
être mis en œuvre. Ils présentent
l’avantage du faible coût à la
construction ainsi que le raccordement facilité
aux réseaux de distribution de
l’électricité.
Ces parcs continuent à se développer mais priorité est donnée aujourd’hui aux parcs off-shore, installés en pleine mer. Ils bénéficient d’avantages majeurs, celui de force régulière du vent ainsi que celui de l’absence de nuisances pour les populations tout en restant à proximité de la mégalopole européenne. Cependant, les surcoûts à la construction et les difficultés du raccordement aux réseaux constituent de sérieux obstacles.
L’Europe détient la puissance installée la plus forte au monde, plus des trois-quarts du parc éolien mondial. La répartition du parc ne correspond pas néanmoins aux possibilités du gisement. L’Allemagne domine sur le plan des sites équipés avec plus de la moitié des installations européennes. Si l’énergie éolienne demeure encore marginale (1,5 % de la consommation électrique à l’échelle planétaire), le parc éolien devrait progresser d’environ 10 % dans les prochaines années et l’Europe est le continent où les projets sont les plus ambitieux.
Ces parcs continuent à se développer mais priorité est donnée aujourd’hui aux parcs off-shore, installés en pleine mer. Ils bénéficient d’avantages majeurs, celui de force régulière du vent ainsi que celui de l’absence de nuisances pour les populations tout en restant à proximité de la mégalopole européenne. Cependant, les surcoûts à la construction et les difficultés du raccordement aux réseaux constituent de sérieux obstacles.
L’Europe détient la puissance installée la plus forte au monde, plus des trois-quarts du parc éolien mondial. La répartition du parc ne correspond pas néanmoins aux possibilités du gisement. L’Allemagne domine sur le plan des sites équipés avec plus de la moitié des installations européennes. Si l’énergie éolienne demeure encore marginale (1,5 % de la consommation électrique à l’échelle planétaire), le parc éolien devrait progresser d’environ 10 % dans les prochaines années et l’Europe est le continent où les projets sont les plus ambitieux.
c. D'ambitieux projets
L’éolien semble parvenir aujourd’hui
à maturité et les projets se multiplient
pour les pays disposant de ressources. C’est le cas
en particulier pour les projets off-shore même si
les parcs de ce type coûtent quatre fois plus cher
qu’un parc sur terre ferme.
Pour l’éolien off-shore, le Danemark domine avec neuf parcs dont le plus grand de la planète. Ce pays est le premier pays producteur d’électricité éolienne au monde : 20 % de l’électricité du pays provient de ce mode de production. La ferme éolienne de Nysted, au sud-est du pays, produit par exemple 165 mégawatts, de quoi alimenter 145 000 habitants.
Mais l’Écosse souhaite disputer au Danemark le record pour l’off-shore. Son projet « Greater Gabbard » table sur une puissance installée en 2011 trois fois plus élevée que la ferme de Nysted. Les côtes de la mer du Nord constituent d’une manière générale des sites d’investissements prometteurs pour les opérateurs. En Allemagne, d’ici à 2030, près de 40 parcs éoliens off-shore devraient être installés en mer du Nord et en Baltique. Ils devraient approvisionner jusqu’à 12 millions de foyers en électricité et créer 30 000 emplois. Berlin, la capitale, veut couvrir d’ici à 2020 25 % de ses besoins annuels en électricité grâce à ce type de production.
Pour l’éolien off-shore, le Danemark domine avec neuf parcs dont le plus grand de la planète. Ce pays est le premier pays producteur d’électricité éolienne au monde : 20 % de l’électricité du pays provient de ce mode de production. La ferme éolienne de Nysted, au sud-est du pays, produit par exemple 165 mégawatts, de quoi alimenter 145 000 habitants.
Mais l’Écosse souhaite disputer au Danemark le record pour l’off-shore. Son projet « Greater Gabbard » table sur une puissance installée en 2011 trois fois plus élevée que la ferme de Nysted. Les côtes de la mer du Nord constituent d’une manière générale des sites d’investissements prometteurs pour les opérateurs. En Allemagne, d’ici à 2030, près de 40 parcs éoliens off-shore devraient être installés en mer du Nord et en Baltique. Ils devraient approvisionner jusqu’à 12 millions de foyers en électricité et créer 30 000 emplois. Berlin, la capitale, veut couvrir d’ici à 2020 25 % de ses besoins annuels en électricité grâce à ce type de production.
2. Un développement qui suscite débats et
polémiques
a. Difficultés techniques et coûts
d'exploitation
Dans de nombreux pays, la loi protège le littoral
et oblige à construire loin des côtes.
C’est ainsi le cas en Allemagne, où les
parcs peuvent se situer jusqu’à 90 km du
continent. Les profondeurs marines atteignent 30 m et
rendent la fixation des éoliennes techniquement
délicate et onéreuse.
Ainsi Alpha Ventus, un parc expérimental au large de l’île de Borkum en mer du Nord, a coûté 250 millions d’euros, 4 fois plus cher qu’un parc installé sur terre ferme. Un deuxième parc, Bard Offshore 1, dont les travaux ont débuté fin 2009, devrait commencer à fournir de l’électricité d’ici 2011 grâce à 80 turbines mais celles-ci sont situées à 90 km au nord de l’île. Les frais engagés sont là aussi énormes : coûts des études, de la mise en place du chantier, du raccordement électrique, de la maintenance… Les mâts des éoliennes, par exemple, doivent être spécialement étudiés pour résister à la force des vagues et du courant. La protection contre la corrosion due à l’humidité et la salinité importantes du fait des embruns doit être renforcée.
Ainsi Alpha Ventus, un parc expérimental au large de l’île de Borkum en mer du Nord, a coûté 250 millions d’euros, 4 fois plus cher qu’un parc installé sur terre ferme. Un deuxième parc, Bard Offshore 1, dont les travaux ont débuté fin 2009, devrait commencer à fournir de l’électricité d’ici 2011 grâce à 80 turbines mais celles-ci sont situées à 90 km au nord de l’île. Les frais engagés sont là aussi énormes : coûts des études, de la mise en place du chantier, du raccordement électrique, de la maintenance… Les mâts des éoliennes, par exemple, doivent être spécialement étudiés pour résister à la force des vagues et du courant. La protection contre la corrosion due à l’humidité et la salinité importantes du fait des embruns doit être renforcée.
b. Les oppositions environnementales
Le coût n’est pas le seul
élément prêtant à
débat. Les éoliennes entraînent
parfois l’hostilité des populations et, en
particulier, de certains écologistes qui se basent
sur différents arguments.
Le premier argument sur lequel s’appuient les opposants est que les parcs d’éoliennes sont sources de pollution visuelle et sonore. Beaucoup de projets de parcs terrestres ont ainsi du mal à aboutir à cause du syndrome que les américains nomment NIMBY, c’est-à-dire « not is my backyard » ou « pas dans mon jardin ». Même s’ils s’avèrent utiles et présentent une alternative aux énergies fossiles, les populations ne veulent pas voir de nouveaux équipements s’installer près de chez eux.
Le deuxième argument utilisé est le danger que présenteraient ces parcs, en particulier pour la faune. Les éoliennes sont responsables d’une mortalité d’oiseaux et de chauve-souris à cause de la rotation des pales. Si on ne peut nier cette mortalité, elle n’est en aucun cas supérieure à d’autres aménagements bien plus dévastateurs comme les aéroports et avions, les gratte-ciels ou les centrales au charbon qui, par leurs rejets, tuent bien plus d’animaux.
Au Danemark, la ferme éolienne Nysted, construite sur une voie de migration de canards sauvages, ne provoque la mort « que » de 1,2 canards par an, bien moins que le braconnage. Par ailleurs, ces éoliennes s’équipent désormais dans les espaces à fortes densités d’oiseaux ou de chauve-souris de radars qui détournent les animaux des pales.
Le premier argument sur lequel s’appuient les opposants est que les parcs d’éoliennes sont sources de pollution visuelle et sonore. Beaucoup de projets de parcs terrestres ont ainsi du mal à aboutir à cause du syndrome que les américains nomment NIMBY, c’est-à-dire « not is my backyard » ou « pas dans mon jardin ». Même s’ils s’avèrent utiles et présentent une alternative aux énergies fossiles, les populations ne veulent pas voir de nouveaux équipements s’installer près de chez eux.
Le deuxième argument utilisé est le danger que présenteraient ces parcs, en particulier pour la faune. Les éoliennes sont responsables d’une mortalité d’oiseaux et de chauve-souris à cause de la rotation des pales. Si on ne peut nier cette mortalité, elle n’est en aucun cas supérieure à d’autres aménagements bien plus dévastateurs comme les aéroports et avions, les gratte-ciels ou les centrales au charbon qui, par leurs rejets, tuent bien plus d’animaux.
Au Danemark, la ferme éolienne Nysted, construite sur une voie de migration de canards sauvages, ne provoque la mort « que » de 1,2 canards par an, bien moins que le braconnage. Par ailleurs, ces éoliennes s’équipent désormais dans les espaces à fortes densités d’oiseaux ou de chauve-souris de radars qui détournent les animaux des pales.
L'essentiel
Parmi les énergies renouvelables,
l’énergie éolienne présente une
réelle alternative aux énergies
fossiles. La multiplication des projets en Europe
révèle l’intérêt
qu’elle suscite auprès des investisseurs.
Malgré les critiques, il s’agit sans nul doute
d’une énergie d’avenir, d’autant
plus que la capacité de production
d’électricité croît
régulièrement grâce à
l’amélioration technique des
équipements.
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