Un milieu contraignant, un nouvel espace en voie d'intégration
- Fiche de cours
- Quiz
- Profs en ligne
- Videos
- Application mobile
Les conditions climatiques et océanologiques
contraignantes du milieu arctique ont longtemps rendu cet
espace marginal. Il ne trouvait d’intérêt
que pour les expéditions scientifiques ou pour ses
enjeux stratégiques en particulier lors de la guerre
froide.
Mais les changements climatiques récents ouvrant de nouvelles routes maritimes ou la découverte de potentialités en ressources changent la donne en ce début de 21e siècle.
Mais les changements climatiques récents ouvrant de nouvelles routes maritimes ou la découverte de potentialités en ressources changent la donne en ce début de 21e siècle.
1. Un milieu naturel contraignant
a. L'espace de l'Arctique
Il existe plusieurs définitions de la
région arctique. La limite
généralement admise est donnée par
le cercle arctique. D’autres conceptions
s’appuient sur des données climatiques et
environnementales. Elles fixent la limite de
l’espace à la courbe isotherme des 10
°C au mois de juillet, limite en
deçà de laquelle les arbres ne poussent
plus.
La région arctique englobe presque tout le Groenland (la plus grande île du monde après l’Australie), les parties septentrionales de la Russie, de la péninsule scandinave (Finlande, Norvège et Suède), du Canada et de l’Alaska. Hormis le Groenland, sous souveraineté danoise, les plus grandes îles sont canadiennes : Baffin, Banks, Victoria ou l’Archipel de la Reine Élisabeth qui abrite le pôle Nord magnétique.
La région arctique englobe presque tout le Groenland (la plus grande île du monde après l’Australie), les parties septentrionales de la Russie, de la péninsule scandinave (Finlande, Norvège et Suède), du Canada et de l’Alaska. Hormis le Groenland, sous souveraineté danoise, les plus grandes îles sont canadiennes : Baffin, Banks, Victoria ou l’Archipel de la Reine Élisabeth qui abrite le pôle Nord magnétique.
b. Un milieu extrême
Le climat polaire arctique est essentiellement celui du
nord de la Sibérie, du Canada et du Groenland. Les
espaces polaires sont avant tout
caractérisés par le froid, moins
intense qu’au pôle Sud, mais tout aussi
contraignant. Aux hivers longs et froids s’opposent
des étés courts et frais. Cette
région reçoit peu de rayonnement
solaire en raison de son inclinaison par rapport
à la zone intertropicale, où le soleil est
au zénith. En hiver, le soleil
n’apparaît jamais et au pôle Nord,
cette saison dure théoriquement six mois. Les
températures sont le plus souvent
inférieures à -10 °C et
n’approchent 0 °C qu’en juillet et
août.
Du fait de l’intensité du froid, les glaces tiennent une large place dans les régions polaires. La banquise est un vaste amas de glaces permanentes formées, en saison froide, par la congélation de l’eau de mer. Elle se forme en automne au moment où l’eau de mer a une température située entre 0 et -1 °C et où un vent froid de -12 à -15 °C souffle à la surface. Cette banquise n’est pas une masse immobile : une partie, dont l’épaisseur moyenne est de 1,50 m dérive lentement sous l’action des vents et des courants. Les inlandsis représentent, quant à eux, l’énorme calotte glacière qui couvre les terres polaires. Ce sont des glaciers continentaux qui occupent une surface considérable : 4 % de l’Alaska, la quasi-totalité du Groenland. La plupart de ces glaciers se terminent par des langues étroites et épaisses, et déversent dans la mer de gigantesques pans de glace de 2 à 50 m de hauteur d’où se détachent les icebergs. Poussés par les courants, ces blocs immergés à plus de 80 % peuvent dériver très loin et croiser les lignes de navigation.
Du fait de l’intensité du froid, les glaces tiennent une large place dans les régions polaires. La banquise est un vaste amas de glaces permanentes formées, en saison froide, par la congélation de l’eau de mer. Elle se forme en automne au moment où l’eau de mer a une température située entre 0 et -1 °C et où un vent froid de -12 à -15 °C souffle à la surface. Cette banquise n’est pas une masse immobile : une partie, dont l’épaisseur moyenne est de 1,50 m dérive lentement sous l’action des vents et des courants. Les inlandsis représentent, quant à eux, l’énorme calotte glacière qui couvre les terres polaires. Ce sont des glaciers continentaux qui occupent une surface considérable : 4 % de l’Alaska, la quasi-totalité du Groenland. La plupart de ces glaciers se terminent par des langues étroites et épaisses, et déversent dans la mer de gigantesques pans de glace de 2 à 50 m de hauteur d’où se détachent les icebergs. Poussés par les courants, ces blocs immergés à plus de 80 % peuvent dériver très loin et croiser les lignes de navigation.
c. Un milieu néanmoins occupé
Ce milieu hostile est néanmoins occupé. On
relève la présence d’une flore
: de rares arbres de petites tailles pouvant
résister au gel, des plantes, mousses ou
lichens.
La faune est également présente. L’ours polaire est l’animal le plus emblématique, il a donnée son nom à cette région : le nom arctique vient du grec arktos signifiant ours. On trouve d’autres grands mammifères, notamment en troupeaux tels le renne ou le caribou. Les mammifères marins (phoques, otaries…), les poissons (morue, saumon…) font de cette région un espace de pêche et de chasse attractif.
L’occupation est aussi humaine : Esquimaux ou Inuits qui vivent de ces activités de pêche et de chasse, ou Lapons présents au Nord de la Scandinavie, sont les principales communautés de cet espace arctique.
La faune est également présente. L’ours polaire est l’animal le plus emblématique, il a donnée son nom à cette région : le nom arctique vient du grec arktos signifiant ours. On trouve d’autres grands mammifères, notamment en troupeaux tels le renne ou le caribou. Les mammifères marins (phoques, otaries…), les poissons (morue, saumon…) font de cette région un espace de pêche et de chasse attractif.
L’occupation est aussi humaine : Esquimaux ou Inuits qui vivent de ces activités de pêche et de chasse, ou Lapons présents au Nord de la Scandinavie, sont les principales communautés de cet espace arctique.
2. Un espace qui s'ouvre et s'intègre aux grands
courants de circulation ?
a. Les effets du réchauffement climatique
Selon une étude récente de la NASA,
l'agence spatiale américaine, la banquise a perdu
près de 18 cm d’épaisseur par an
entre 2004 et 2008 et certains chercheurs estiment que
l’océan Arctique pourrait être
quasiment libre de glaces en fin
d’été d’ici une trentaine
d’années.
Ce réchauffement rend de plus en plus vraisemblable l’utilisation régulière de deux voies utilisables actuellement quelques semaines par an entre le 1er août et le 15 septembre : le passage du Nord-Ouest, qui traverse l’archipel arctique canadien et le passage du Nord-Est qui longe les côtes de la Sibérie.
Déjà, fin 2009, deux cargos allemands de la compagnie Beluga Shipping ont profité de la fenêtre d’ouverture de ce passage pour relier la Corée du Sud et l’Europe. La route du Nord-Est offre l’avantage de réduire le trajet entre l’Asie et l’Europe de 30 à 40 % par rapport à la route du Sud passant par le détroit de Malacca et le canal de Suez ou celle de l’Est empruntant le canal de Panama. La réduction des distances pourrait induire la réduction des coûts de transports pour la navigation marchande.
Ce réchauffement rend de plus en plus vraisemblable l’utilisation régulière de deux voies utilisables actuellement quelques semaines par an entre le 1er août et le 15 septembre : le passage du Nord-Ouest, qui traverse l’archipel arctique canadien et le passage du Nord-Est qui longe les côtes de la Sibérie.
Déjà, fin 2009, deux cargos allemands de la compagnie Beluga Shipping ont profité de la fenêtre d’ouverture de ce passage pour relier la Corée du Sud et l’Europe. La route du Nord-Est offre l’avantage de réduire le trajet entre l’Asie et l’Europe de 30 à 40 % par rapport à la route du Sud passant par le détroit de Malacca et le canal de Suez ou celle de l’Est empruntant le canal de Panama. La réduction des distances pourrait induire la réduction des coûts de transports pour la navigation marchande.
b. De nouvelles routes rentables ?
Le gain financier espéré par ces nouvelles
voies de circulation maritime séduit de nombreux
acteurs économiques pouvant aussi provoquer des
rivalités entre États (voir fiche
Un enjeu pour les équilibres mondiaux). Ces
routes sont-elles pour autant économiquement
rentables ?
Dans les faits, on est encore loin d’une voie techniquement exploitable et économiquement intéressante. Il est par exemple très coûteux de garder le passage du Nord-Est ouvert en permanence car les conditions sont telles que la glace se referme presque aussitôt le convoi passé. Par ailleurs, le raccourcissement de la distance est en partie perdu par la nécessité de réduire l’allure des navires à cause des glaces dérivantes. Enfin, cet itinéraire ne peut pas être emprunté par tous les cargos. Il est indispensable d’équiper les navires qui se lancent sur ces voies en renforçant leur coque ou en les précédant de puissants brise-glaces.
Dans les faits, on est encore loin d’une voie techniquement exploitable et économiquement intéressante. Il est par exemple très coûteux de garder le passage du Nord-Est ouvert en permanence car les conditions sont telles que la glace se referme presque aussitôt le convoi passé. Par ailleurs, le raccourcissement de la distance est en partie perdu par la nécessité de réduire l’allure des navires à cause des glaces dérivantes. Enfin, cet itinéraire ne peut pas être emprunté par tous les cargos. Il est indispensable d’équiper les navires qui se lancent sur ces voies en renforçant leur coque ou en les précédant de puissants brise-glaces.
L'essentiel
Milieu extrême, longtemps resté en marge des
espaces occupés et exploités, l’Arctique
s’ouvre de plus en plus au reste du monde.
L’impact du réchauffement climatique ouvre en
particulier de nouvelles voies maritimes pouvant
révolutionner les grands courants
d’échanges.
Vous avez obtenu75%de bonnes réponses !