L'Arctique : un enjeu pour les équilibres mondiaux ?
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En Arctique, le réchauffement climatique est deux fois
plus marqué que dans le reste du monde. Le déclin
de la banquise ouvre la navigation par les passages du
Nord-Ouest et du Nord-Est. Désormais, cet espace change
profondément. Les enjeux sont environnementaux : le
développement des activités économiques
fait peser de lourdes menaces sur l’équilibre du
milieu. Mais ces enjeux sont aussi politiques :
l’intérêt croissant pour
l’exploitation des richesses attise les tensions entre
États.
1. Un enjeu environnemental
a. Un risque naturel lié au
réchauffement climatique
Les glaces de l’Arctique fondent à un rythme
deux fois plus élevé que la moyenne
mondiale. Depuis 1970, près de 40 % de ces glaces
ont disparu. La disparition de la calotte glaciaire du
Groenland contribue également à
réchauffer la température de l’eau,
jusqu’à 5 °C dans certaines zones.
L’Amérique du Nord et l’Europe
pourraient ainsi subir un dérèglement des
températures préjudiciable à
l’environnement. Surtout, le risque naît de
la montée du niveau des mers. Selon la WWF
(World Wide Fund for Nature), organisation internationale
de protection de la nature, ce niveau des mers pourrait
monter d’au moins un mètre d’ici
à 2100.
Une telle augmentation risque d’entraîner des catastrophes naturelles (inondations, tempêtes…) dans des régions concentrant plus d’un quart de la population mondiale. Par ailleurs, l’océan Arctique constitue l’un des principaux puits de carbone de la planète, absorbant entre 5 et 15 % des gaz à effet de serre. Si la fonte des glaces et le dégel du permafrost, sol dont la température se maintient en permanence inférieure ou égale à 0 °C. pendant une période de 2 ans, se poursuivent dans la région, la quantité de carbone relâché sera bien supérieure à celle du carbone capté par l’océan.
Une telle augmentation risque d’entraîner des catastrophes naturelles (inondations, tempêtes…) dans des régions concentrant plus d’un quart de la population mondiale. Par ailleurs, l’océan Arctique constitue l’un des principaux puits de carbone de la planète, absorbant entre 5 et 15 % des gaz à effet de serre. Si la fonte des glaces et le dégel du permafrost, sol dont la température se maintient en permanence inférieure ou égale à 0 °C. pendant une période de 2 ans, se poursuivent dans la région, la quantité de carbone relâché sera bien supérieure à celle du carbone capté par l’océan.
b. Les risques liés à l'ouverture de
nouvelles voies maritimes
La fonte des glaces a ouvert de nouvelles voies
maritimes en Arctique (voir fiche L’Arctique
: un milieu contraignant, un nouvel espace en voie
d’intégration). Ces nouvelles routes du
Nord-Ouest et du Nord-Est entre le Japon, la Russie,
l’Europe et l’Amérique du Nord
représentent un risque pour cette région si
le trafic devait se densifier.
Il faut souligner en particulier les dangers liés à l’exploitation du pétrole et au trafic maritime qui en résulte. Il s’agit de risques d’accidents et de catastrophes écologiques de grande ampleur. Le naufrage de l’Exxon Valdez témoigne plus que tout autre de la fragilité de l’écosystème arctique. En mars 1989, ce pétrolier américain s’échoue sur la côte de l’Alaska, provoquant une importante marée noire : 180 000 tonnes de pétrole brut sont déversés dans le détroit du Prince William polluant près de 2 000 km de côtes. Le coût de cette catastrophe pourrait dépasser les 3,5 milliards d’euros faisant de cette pollution pétrolière la plus chère de l’histoire jusqu’à la marée noire du golfe du Mexique de l’été 2010.
Il faut souligner en particulier les dangers liés à l’exploitation du pétrole et au trafic maritime qui en résulte. Il s’agit de risques d’accidents et de catastrophes écologiques de grande ampleur. Le naufrage de l’Exxon Valdez témoigne plus que tout autre de la fragilité de l’écosystème arctique. En mars 1989, ce pétrolier américain s’échoue sur la côte de l’Alaska, provoquant une importante marée noire : 180 000 tonnes de pétrole brut sont déversés dans le détroit du Prince William polluant près de 2 000 km de côtes. Le coût de cette catastrophe pourrait dépasser les 3,5 milliards d’euros faisant de cette pollution pétrolière la plus chère de l’histoire jusqu’à la marée noire du golfe du Mexique de l’été 2010.
c. Les risques liés à une augmentation
de la fréquentation touristique
Le développement du tourisme devient une
préoccupation majeure pour
l’équilibre de cet environnement fragile.
En Arctique, le nombre de touristes est passé
d’environ 1 million au début des
années 90 à plus de 1,5 millions
actuellement. Il existe de réelles
préoccupations en ce qui concerne les sols, la
faune et la flore, l’eau et d’autres besoins
élémentaires. Le piétinement de la
végétation entraîne une
érosion des sols et une dégradation
du permafrost. Ainsi, au Spitsberg, le site de la
baie de la Madeleine a été interdit
d’accès (jusqu’à 20 000
touristes y étaient débarqués chaque
année) car près d’un hectare de
fragile toundra a été dégradé
par le piétinement.
D’autres problèmes se font jour tels le problème de la gestion des déchets en l’absence de centre de recyclage ou l’émission de matières polluantes avec l’usage grandissant des motos-neige. Mais les inquiétudes concernent aussi les pollutions locales : le nombre de touristes ayant largement dépassé celui des populations hôtes, le maintien des pratiques culturelles locales est en danger ce qui pourrait porter préjudice à ces populations.
D’autres problèmes se font jour tels le problème de la gestion des déchets en l’absence de centre de recyclage ou l’émission de matières polluantes avec l’usage grandissant des motos-neige. Mais les inquiétudes concernent aussi les pollutions locales : le nombre de touristes ayant largement dépassé celui des populations hôtes, le maintien des pratiques culturelles locales est en danger ce qui pourrait porter préjudice à ces populations.
2. Un enjeu de stabilité politique
a. Une concurrence exacerbée entre
États
Les enjeux de souveraineté, d’appropriation
des ressources exacerbent les tensions entre États
(voir fiche L’Arctique : des ressources
convoitées, des tensions entre États).
Il existe des différents entre
États-Unis et Canada en mer de Beaufort et
pour le passage du Nord-Ouest. Le Canada redoute que ses
voisins puissent contester sa souveraineté en
particulier sur les très nombreuses îles
bordant le continent. L’île de Hans
par exemple, située dans le détroit de
l’Arctique entre le Groenland et l’île
d’Ellesmere, est également
revendiquée par le Danemark. Le problème
pour le Canada est d’assurer sa souveraineté
sur ces territoires immenses. On compte moins de 300
soldats canadiens pour surveiller 4 millions de km².
Le pays ne dispose d’aucun navire militaire
à capacité de navigation sur glace et ses
brise-glaces sont peu puissants face aux bâtiments
russes et américains. C’est pourquoi les
Canadiens, pour surveiller leurs territoires, envoient
régulièrement des Rangers, milice
paramilitaire intégrant des autochtones, pour des
missions de contrôle.
Les rivalités sont fortes également entre Norvège et Russie en mer de Barents. La Norvège est souveraine sur l’archipel et l’île de Svalbard (ou Spitzberg) dans la mer de Barents. Depuis plus de trente ans, la Norvège se prévaut de la ZEE de 200 miles en vertu du droit international et y a établi des mesures de protection des pêches, malgré les protestations de la Russie qui soutient avoir des droits d’accès à la même région. Ces exemples de tensions peuvent être multipliés. Le problème est qu’un incident peut toujours amener à un conflit plus marqué.
Les rivalités sont fortes également entre Norvège et Russie en mer de Barents. La Norvège est souveraine sur l’archipel et l’île de Svalbard (ou Spitzberg) dans la mer de Barents. Depuis plus de trente ans, la Norvège se prévaut de la ZEE de 200 miles en vertu du droit international et y a établi des mesures de protection des pêches, malgré les protestations de la Russie qui soutient avoir des droits d’accès à la même région. Ces exemples de tensions peuvent être multipliés. Le problème est qu’un incident peut toujours amener à un conflit plus marqué.
b. Organiser une coopération entre
États : un objectif possible ?
La fin de la guerre froide et la disparition de
l’URSS ont permis de nouvelles formes de
coopération mais les relations entre certains pays
demeurent complexes. Il existe cependant des instances au
sein desquelles se retrouvent les États riverains.
En 1996 naît le Conseil de l’Arctique
destiné à promouvoir la coordination, la
coopération des États concernés avec
la participation de certaines communautés
indigènes sur les questions de
développement durable et de la protection de
l’environnement. L’intérêt
général suppose une concertation et le
respect du droit international. L’Union
Européenne ne s’y est pas trompée
puisqu’elle demande l’obtention du statut
d’observateur permanent au Conseil de
l’Arctique.
L'essentiel
L’équilibre du monde arctique est fragile :
réchauffement climatique, augmentation de la
fréquentation et des activités
économiques mettent en péril cet espace. Les
tensions entre États riverains s’accentuent
également afin de garder ou de conquérir le
contrôle de ces territoires. La coopération
entre nations est un objectif afin de sauvegarder les
intérêts de chacun tout en maintenant un
équilibre environnemental.
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