L'eau : une ressource convoitée parfois à l'origine de conflits - Maxicours

L'eau : une ressource convoitée parfois à l'origine de conflits

1. Une ressource inscrite dans une logique concurrentielle...
a. Le nouveau « pétrole bleu »
L'idée d'une eau, ressource naturelle disponible et accessible à tous est une idée révolue. Convoitée et disputée, l'eau est devenue une marchandise qu'il faut produire et distribuer. L'augmentation des besoins et des usages de l'eau est à l'origine de tensions entre Etats qui occupent les mêmes bassins versants ou lorsque des territoires différents sont situés sur des aquifères (terrains contenant de l'eau) fossiles. La position (amont ou aval dans le bassin) peut être un atout ou un handicap, élaborant un nouveau type de rapport de force où les aménagements peuvent devenir des outils géostratégiques (ex. : Mékong, Euphrate...).
b. Les concurrences liées aux usages de l'eau
La concurrence s'effectue entre les différents secteurs de l'activité économique (agriculture, industrie, tourisme) dans un contexte où la demande urbaine est croissante (multiplication par trois dans les deux dernières décennies), notamment dans les PED. Les conflits d'usage sont nombreux et divers :
- dans les îles espagnoles (Baléares, Canaries), les ressources sont limitées ce qui favorise une rude compétition entre les besoins des populations locales et les besoins de l'activité touristique.
- dans le cas du bassin versant de la Loire, les communes de la vallée de la Loire moyenne s'opposent à celles de l'amont à propos de la construction de barrages destinés à limiter les effets des crues (par « écrêtage »).
c. « L'eau en traitement »... 16
L'eau fait fait aujourd'hui l'objet de différents traitements. Les normes de potabilité ne cessent de se renforcer : de 6 paramètres pris en compte en 1885 en France, les normes européennes de potabilité en réclament aujourd'hui 63... Les usines de traitement permettent de prélever des eaux fluviales et de les purifier avant consommation. L'Est de Paris est ainsi approvisionné en partie par de l'eau prélevée dans la Seine, traitée dans l'usine d'Ivry. A l'inverse, les effluents industriels et les eaux usées urbaines et domestiques doivent être traitées avant d'être rejetées dans les cours d'eau. Des entreprises se sont spécialisées dans la distribution et le traitement des eaux (Vivendi, Suez Lyonnaise, SAUR-Bouygues). Toutefois, en 1996, 7,2 millions de Français ne buvaient pas une eau conforme aux critères bactériologiques européens (selon la direction générale de la Santé).
2. Une forte concurrence pour le contrôle de l'eau
a. Géo-économie de l'eau
Les coûts liés à la construction d'aménagements hydrauliques dépassent les possibilités financières des PED. Les spécialistes estiment qui qu'il faudrait 600 milliards de $ d'investissement pour répondre aux besoins de manière satisfaisante. Les Etats établissent alors des contrats avec des sociétés spécialisées dans la gestion de l'eau. En échange de leur apport technique et de la réalisation des aménagements nécessaires, ces multinationales de l'eau telles que la Lyonnaise des eaux sont présentes dans la plupart des régions du monde (la Lyonnaise distribue de l'eau auprès de 77 millions de personnes dans plus de 25 pays du monde).
b. le caractère géopolitique de la question de l'eau
Il existe plusieurs régions à l'échelle de la planète où la concurrence pour l'eau crée des conflits. Six d'entre elles sont l'objet de risques de guerre et représentent des enjeux importants :
- le système du Jourdain/Litani (Israël, Syrie, Palestine, Jordanie) ;
- les bassins du Tigre et de l'Euphrate (Turquie, Syrie et Irak) ;
- le bassin de l'Okavango (Botswana et Namibie) ;
- le bassin du Nil (Egypte, Soudan, Ethiopie, Ouganda),
- le bassin de l'Indus (Pakistan, Inde),
- les nappes fossiles subsahariennes (Algérie, Libye).

La dépendance en eau de certains Etats les place dans une position délicate (ex. : Laos menacé par les projets de barrage à l'amont, dans la partie chinoise du bassin versant).
c. Des tentatives de régulation encore insuffisantes
De nombreux Etats ou associations régionales d'Etats comme le Canada, la France (loi sur l'eau, 1992), ou encore l'Union européenne (1991), ont tenté de mettre en place une réglementation. La multiplication des usages de l'eau, les besoins liés au développement économique, la concentration urbaine de l'eau ne facilitent pas la mise en place d'un cadre juridique à l'échelle internationale.

Depuis 1970, l'ONU tente de mettre au point un droit international de l'eau. En 2000, à La Haye (Pays-Bas), à l'occasion du deuxième forum mondial de l'eau (regroupant 130 pays), une charte sociale de l'eau a établi des règles communes quant à l'accès, le service et la gestion commune de l'eau.
L'essentiel

La concurrence pour produire et distribuer l'eau s'effectue entre tous les secteurs de l'activité économique (agriculture, industrie, tourisme) dans un contexte où la demande urbaine est croissante. Le coût des aménagements hydrauliques est nettement supérieur aux possibilités financières des pays en développement (PED). Par ailleurs, ces aménagements créent des logiques concurrentielles (sources de conflits déclarés ou potentiels) liées au contrôle de l'eau. De nombreux Etats ou associations régionales d'Etats ont tenté de mettre en place une réglementation afin de limiter les conflits d'usage.

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