Les littoraux, entre aménagement et protection

Les marais salants, pour la production de sel, et les parcs d'élevage des huîtres (pour l'ostréiculture) et des moules (pour la mytiliculture) sont les formes les plus anciennes de l'aménagement du rivage. Longtemps limitée à la production de coquillages, l'aquaculture se diversifie aujourd'hui, en développant l'élevage du saumon, de la truite de mer et la production d'algues.

Depuis des siècles, des ports ont été aménagés sur les littoraux pour permettre aux sociétés de pratiquer la pêche et le commerce.
Depuis 1945, le développement des échanges maritimes et la littoralisation de l'industrie ont favorisé la multiplication des zones industrialo-portuaires (ZIP). Adaptées à des navires aux tonnages de plus en plus élevés, elles regroupent des infrastructures complexes comprenant des chenaux d'accès, des bassins, des terminaux dotés de grues et de portiques et des terre-pleins occupés par des industries. Le développement d'une ZIP induit souvent le développement de la ville où elle se trouve.

La station balnéaire est la forme prise par l'aménagement touristique des littoraux.
Les premières stations balnéaires, construites au XIX^e siècle, comme Deauville et Cabourg en France, étaient peu nombreuses car elles étaient alors fréquentées par une minorité privilégiée, composée d'aristocrates et d'hommes d'affaires.
Dans les pays développés, les aménagements touristiques se sont multipliés après 1945 à cause du développement du tourisme de masse. La construction de grands ensembles touristiques associant hôtels, campings, immeubles, lotissements de villas, marinas et ports de plaisance ont entièrement transformé le paysage littoral. Aujourd'hui, l'urbanisation littorale progresse encore et le réseau des transports continue à se densifier sur le littoral.
Dans les pays en développement, les stations balnéaires se sont récemment multipliées mais elles n'occupent qu'une part infime des littoraux.

La multiplication des activités sur une même partie du littoral entraîne souvent des conflits d'usage entre les différents acteurs de l'aménagement. Par exemple, dans le bassin d'Arcachon (France), le conflit, qui oppose les ostréiculteurs, les professionnels du tourisme balnéaire, les plaisanciers et les associations de protection de la nature, porte sur l'occupation de l'espace et sur la pollution des eaux.

Cette concentration d'activités bouleverse les équilibres naturels de milieux déjà fragiles. Ainsi, la construction de jetées, de digues, le creusement de chenaux peuvent provoquer la disparition progressive des plages.
De même, la pollution croissante des eaux littorales due aux rejets des usines littorales, au ruissellement des eaux agricoles chargées de phosphates, au dégazage des pétroliers ou à leur naufrage, menace la pêche, l'aquaculture et le tourisme.
Enfin, une urbanisation touristique continue des côtes peut défigurer des paysages littoraux.

Aujourd'hui, surtout dans les pays développés, les Etats et les collectivités territoriales prennent conscience que les conflits d'usage et les menaces pesant sur les littoraux peuvent nuire à leur développement économique.
Les autorités ont donc multiplié les mesures de protection consistant à contrôler et réglementer les activités et l'urbanisation littorales, à surveiller la qualité des eaux en multipliant les stations d'épuration, à préserver les sites naturels et à lutter contre l'érosion des plages.