L'inégalité des sociétés face aux risques
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1. Superposition des inégalités naturelles et
économiques des sociétés face aux risques
Par essence, l'exposition aux risques naturels est inégale
(« ceinture de feu » du Pacifique) ;
leur faible prévention associe parfois risque naturel et
risque technologique de sorte que l'inégalité des
sociétés face aux risques s'accroît aussi en
fonction du développement économique des
sociétés.
a. Environnement et aménagement du territoire
Les sociétés occidentales essayent de
prévenir les risques naturels comme elles tentent de se
prémunir des risques technologiques issus de leur propre
développement. En fait, ces sociétés
parviennent à modifier considérablement leur
environnement de sorte qu'elles génèrent pour
partie les nuisances auxquelles elles sont exposées.
Ainsi, certaines pratiques de l'aménagement du territoire
laissant cohabiter usines à risques, habitations et
infrastructures civiles ne sont désormais plus
tolérées par les populations dont les partis
« verts » se font un écho
unanimement repris par l'ensemble des classes politiques. En
réalité, c'est tout l'aménagement du
territoire qui doit être repensé pour des
populations qui ne veulent plus vivre à proximité
de l'usine AZF de Toulouse ou d'un tunnel du Mont-Blanc
abandonné aux transporteurs routiers. Les
sociétés occidentales se donnent les moyens de
réfléchir (ferroutage helvétique), tandis
que les sociétés des pays en voie de
développement supportent et/ou hésitent à
envisager de protéger leurs propres patrimoines
écologiques dans l'espoir d'une meilleure croissance
économique.
b. L'inégale écologie
Certains pays en voie de développement,
économiquement exsangues et écologiquement
meurtris, essayent de sortir de l'ornière. Ici, la prise
en compte de l'environnement, souvent réservée aux
élites intellectuelles est une donnée liée
au développement économique dans la
prévention des risques naturels et technologiques majeurs.
L'instabilité politique a souvent raison de cette nouvelle
gestion de l'environnement et du territoire : l'Afrique
subsaharienne et subsahélienne lutte vainement contre la
désertification (« Ligne verte »
algérienne ou politique de reboisement du Burkina Fasso de
l'ancien régime de Thomas Sankara), tandis que le
Bangladesh est toujours soumis aux crues dévastatrices du
Gange et du Brahmapoutre.
2. Le risque dans le dialogue Nord/Sud
A l'exception notable des aléas
météorologiques et telluriques (qui proviennent de
la Terre), les difficultés écologiques des pays en
voie de développement sont étroitement liées
à la gestion particulariste du risque technologique issu
des sociétés occidentales.
a. Délocalisation, délestage et déversement
Non seulement les principaux groupes industriels profitent des
moindres coûts de production et s'assurent une
rentabilité optimisée en délocalisant des
sites d'exploitation industrielle en direction des pays les moins
riches mais encore soignent-ils leur image de marque dans les
pays occidentaux où ils surveillent au mieux leurs
émissions polluantes. Progressivement, les pays en voie de
développement accueillent une partie des productions
industrielles les plus polluantes de même qu'ils sont le
réceptacle des déchets les plus dangereux ; on
sait combien est critiquée la politique française
de retraitement des déchets nucléaires sur le site
de La Hague en Normandie...
Dans le même ordre d'idée, le sommet de Kyoto sur la limitation des gaz à effet de serre a tourné à l'avantage des pays les plus riches et des Etats-Unis avec l'établissement de quotas rapportés au poids économique de chaque pays !
Dans le même ordre d'idée, le sommet de Kyoto sur la limitation des gaz à effet de serre a tourné à l'avantage des pays les plus riches et des Etats-Unis avec l'établissement de quotas rapportés au poids économique de chaque pays !
b. Des politiques de prévention disparates
La prévention du risque est inégale selon l'IDH
(Indicateur de Développement Humain) d'une
société. Elle dépend de la qualité
des infrastructures de transports et de diffusion de
l'information.
De plus, si les pays occidentaux développent une politique du « risque zéro », ils multiplient parallèlement des législations contraignantes qui dissuadent les acteurs économiques de polluer, tout comme le système de l'assurance aux catastrophes naturelles et anthropiques permet des remboursements plus ou moins rapides. Les populations des pays en voie de développement ne bénéficient pas de tels avantages ; à titre d'exemple, les dégâts causés par le tremblement de terre de Kobe ont été remboursés à hauteur de 70 %, tandis que ceux provoqués par le cyclone Mitch en Amérique centrale n'ont pas dépassé 1 %.
De plus, si les pays occidentaux développent une politique du « risque zéro », ils multiplient parallèlement des législations contraignantes qui dissuadent les acteurs économiques de polluer, tout comme le système de l'assurance aux catastrophes naturelles et anthropiques permet des remboursements plus ou moins rapides. Les populations des pays en voie de développement ne bénéficient pas de tels avantages ; à titre d'exemple, les dégâts causés par le tremblement de terre de Kobe ont été remboursés à hauteur de 70 %, tandis que ceux provoqués par le cyclone Mitch en Amérique centrale n'ont pas dépassé 1 %.
L'essentiel
L'exposition aux risques naturels et technologiques majeurs n'est a priori pas liée à la richesse économique d'une société ; elle est davantage fonction d'un aléa, plus ou moins bien géré, qui laisse alors ressortir l'IDH des pays concernés.
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