Victor Hugo

Jeune auteur de talent, Victor Hugo (1802-1885) s'engage d'abord prudemment dans le mouvement romantique. Il se décide réellement après avoir rencontré Alfred de Vigny et Alphonse de Lamartine dans un salon littéraire. En 1827, sa Préface de Cromwell (drame en vers) apparaît comme une définition du drame romantique ainsi qu'un manifeste anti classique.
En 1829, il impose sa virtuosité ainsi qu'une inspiration libre avec Les Orientales (recueil lyrique) et Le Dernier Jour d'un condamné (roman).

En 1830 éclate la bataille d'Hernani (drame en vers), qui oppose les partisans du goût classique aux romantiques. Provocation contre l'ordre, cette pièce illustre les principes romantiques d'Hugo et symbolise la révolte poétique. Ce sont les « Jeunes-France » (écrivains et artistes de la nouvelle génération), parmi lesquels Gérard de Nerval et Théophile Gautier, qui en assurent le triomphe. Ce type de pièce, mettant en évidence l'apparition du libéralisme en littérature, préfigure la révolution politique qui suit.

En 1831, Notre-Dame de Paris connaît le succès en exploitant le goût de l'époque pour le Moyen Age.
D'autres oeuvres dans des genres différents rencontrent également un accueil enthousiaste : des drames en vers comme Marie Tudor (1833) ou Ruy Blas (1838), et des recueils lyriques comme Les Voix intérieures (1837) ou Les Rayons et les Ombres (1840).

Victor Hugo intervient devant diverses assemblées. Il lutte contre l'injustice et la peine de mort.
D'abord partisan du prince Louis Napoléon Bonaparte, il change d'opinion pour adhérer aux idées de gauche. Il dénonce les ambitions du prince et tente de soulever le peuple. Tout ceci le conduit à l'exil où il continue à exprimer sa désapprobation.

En Belgique de 1851 à 1852, Hugo écrit un récit virulent, Histoire d'un crime (publié en 1877), et un pamphlet contre le prince, Napoléon-le-Petit (1852).

A Jersey entre 1852 et 1855, Hugo rédige Les Châtiments (1853 et 1870), recueil dirigé contre Napoléon III.

La période de long exil (1855-1870) à Guernesey a donné naissance à plusieurs oeuvres en vers – Les Contemplations (1856), La Légende des siècles (1859, 1877 et 1883) – et en prose – Les Misérables (1862).

Dès le début de la guerre de 1870, Hugo décide de quitter Guernesey. Il arrive à Paris le lendemain de la proclamation de la République. Député, puis sénateur, il est l'idole de la gauche républicaine grâce à sa popularité.
En 1885, ses funérailles sont un événement national.