Les figures d'insistance, d'opposition et de rupture - Maxicours

Les figures d'insistance, d'opposition et de rupture

Objectif :
Reconnaitre, nommer et analyser les procédés d'écriture qu'un écrivain utilise pour mettre en valeur certains éléments dans un texte, et que l'on appelle figures de style.
L'écrivain dispose de différents procédés pour apporter du sens à son texte. Les figures de style lexicales portent particulièrement sur le sens des mots, contrairement aux figures syntaxiques qui concernent la construction des phrases. Trois mécanismes sont abordés : l'insistance qui attire l'attention du lecteur sur une idée précise du texte, l'opposition, qui crée du sens en associant des termes de significations contraires et la rupture qui est une succession de mots non conforme à la succession traditionnelle.
1. Les figures d'insistance
a. La répétition et l'anaphore
On distingue la répétition simple de l'anaphore qui reprend un même mot à la même place, souvent en tête de phrase ou de proposition.
Exemple :
« Paris a froid Paris a faim
Paris ne mange plus de marrons dans la rue
Paris a mis de vieux vêtements de vieille
Paris dort tout debout sans air dans le métro. »
(Paul Éluard, Capitale de la douleur, 1926)
b. Le parallélisme
Le parallélisme reprend une même construction pour souligner une similitude ou une opposition. Aussi établit-il une correspondance entre deux éléments d'un énoncé au moyen de reprises syntaxiques et rythmiques.
Exemples :
« Rodrigue, qui l'eût cru ?
Chimène, qui l'eût dit ? »
(Pierre Corneille, Le Cid [III, 5], 1637)
« Quel transport me saisit ? Quel chagrin me dévore ? »
(Jean Racine, Andromaque, 1667)
c. L'accumulation et la gradation
L'accumulation énumère plusieurs termes qui se rapportent à un même thème ; la gradation les ordonne selon une progression de sens (croissante ou décroissante).
Exemple :
« Et les hommes déboulèrent ensuite, deux mille furieux, des galibots, des haveurs, des raccommodeurs, une masse compacte… »
(Emile Zola, Germinal, 1885)
2. Les figures d'opposition
a. Le chiasme
Le chiasme est en fait un parallélisme inversé. En effet, il s'agit de placer les éléments de deux groupes de mots syntaxiquement identiques dans une construction opposée.
Exemple :
« Celui qui gît ici, sans coeur était vivant,
Et trépassa sans coeur, et sans cœur il repose. »
(Pierre de Ronsard, Le Bocage royal, 1584)
b. Le zeugme (ou zeugma)
Le zeugme enchaîne syntaxiquement à un même énoncé (en général un verbe) deux syntagmes de natures incompatibles (concret/abstrait) en jouant sur la polysémie du verbe initial ou de l'élément qu'ils ont en commun.
Exemple :
« Cet homme marchait pur loin des sentiers obliques
Vêtu de probité candide et de lin blanc. »
(Victor Hugo, « Booz endormi », La Légende des siècles, 1859, 1877 et 1883)
3. Les figures de rupture
a. L'anacoluthe
L'anacoluthe (mot féminin) est un cas extrême d'ellipse. Il s'agit d'une rupture de construction de la phrase qui permet de mettre en valeur des mots, qui ne l'auraient pas été si l'ordre ordinaire avait été respecté.
Exemple :
« Le plus grand philosophe du monde, sur une planche plus large qu'il ne faut, s'il y a au-dessus un précipice, quoique sa raison le convainque de sa sûreté, son imagination prévaudra. »
(Voltaire, Candide ou l'Optimisme, 1759)
b. La parataxe et l'asyndète
La parataxe est une technique d'écriture qui juxtapose les mots ou les groupes de mots en supprimant les termes de liaison qui devraient les unir.

L'asyndète (mot féminin) est, plus particulièrement, une ellipse du terme de coordination qui unit les groupes de mots dans une phrase.
Exemple :
« C'était le jour des Rameaux de l'année 1728. Je cours pour la suivre : je la vois, je l'atteins, je lui parle… je dois me souvenir du lieu ; je l'ai souvent mouillée de mes larmes et couvert de mes baisers. »
(Jean-Jacques Rousseau, Les Confessions, posth., 1782 et 1789)
c. L'hypallage
L'hypallage (mot féminin) permet d'opérer des rapprochements de mots inattendus dans une phrase. Le plus souvent, des adjectifs sont attribués à des mots, dont la combinaison surprend parce qu'elle est inhabituelle.
Exemple :
« Dans mon orgueil muet, dans ma tombe sans gloire. »
(Leconte de Lisle, « Les Montreurs », Poèmes barbares, 1862)
L'essentiel
On appelle figures de style les procédés d'écriture utilisés par un auteur pour rendre poétique un texte, expressive l'évocation de sentiments, persuasif un discours argumentatif, etc.
Les figures syntaxiques sont porteuses de sens bien qu'elles ne soient pas fondées sur la signification des mots. C'est pourquoi il convient de décrire le phénomène observé pour montrer où se trouve l'écart par rapport à une formulation « simple ».

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