Objectif : maîtriser l'argumentation.
Etudier un texte argumentatif consiste à dégager
l'organisation logique de l'argumentation et à
étudier la situation d'énonciation du texte.
1. L'organisation logique
Il s'agit de s'interroger sur la thèse défendue et
la thèse rejetée, sur les arguments utilisés
à l'appui de la thèse défendue ou les
contre-arguments invoqués pour réfuter la
thèse, et enfin sur les exemples qui viennent
illustrer l'argumentation.
a. La thèse
La thèse n'est pas toujours formulée dans le texte
et peut être implicite : il s'agit alors de la
formuler clairement. De même, la thèse
rejetée n'est pas toujours explicite, notamment
dans un texte non polémique.
b. Les arguments
Le nombre des arguments varie d'un texte à l'autre ;
il arrive même parfois qu'un seul soit
développé. Ils peuvent être
présentés sous différentes formes :
accumulation, enchaînement logique, argument
d'autorité (on fait appel à l'opinion d'un
spécialiste ou d'une personne renommée pour
affirmer quelque chose). Pour assurer la cohérence de ces
arguments, des connecteurs logiques viennent souligner ce
qui les relie. Parfois, le lien logique n'est pas clairement
exprimé ; il est alors nécessaire de le
rétablir pour apprécier la progression du
raisonnement.
c. Les exemples
La plupart du temps, les exemples ont une fonction
illustrative et rendent ainsi l'argumentation plus
concrète. Parfois, l'argument n'est pas exprimé et
doit être déduit de l'exemple. On dit, dans
ce cas, que l'exemple acquiert une fonction argumentative.
d. La stratégie argumentative
Pour comprendre la stratégie argumentative d'un texte, il
faut en cerner les enjeux.
L'auteur peut présenter sa thèse dès
l'introduction, ou bien choisir de l'énoncer après
un long raisonnement.
Il peut accumuler les arguments sans les développer pour
produire un effet de nombre ou, au contraire, en
développer longuement un ou deux.
Aussi l'auteur peut-il se contenter d'étayer sa
thèse, de réfuter celle de l'adversaire ou
de lui accorder des aspects qu'il juge positifs.
2. La situation d'énonciation
S'interroger sur la situation d'énonciation
équivaut à se poser les questions suivantes :
qui parle ? à qui ?
de quelle manière ?
a. L'énonciateur
Il s'agit d'observer comment se désigne le locuteur
dans son texte : emploie-t-il le pronom
« je », « nous », ou
l'indéfini « on » ? Il faut
ensuite se demander pourquoi il utilise la forme personnelle ou
impersonnelle. Ainsi peut-on déterminer le degré
d'implication du locuteur dans son énoncé,
constater s'il donne uniquement un point de vue personnel ou plus
universel, s'il cherche à y associer son destinataire.
b. Le destinataire
Il faut déterminer à qui s'adresse le
locuteur : est-ce quelqu'un en particulier ou un public
vaste ?
Il convient alors d'observer de quelle manière l'auteur
s'adresse à lui et comment il le désigne,
explicitement ou non : par des interpellations, par
les pronoms personnels de 2e personne. Il peut
également être pris à partie au moyen de
questions oratoires, qui sont en fait de fausses questions.
c. L'attitude adoptée par l'auteur
S'interroger sur l'emploi des pronoms, les modalités du
discours, le lexique et les procédés
rhétoriques permet de définir l'attitude
adoptée par l'auteur. Ainsi, les termes employés
peuvent être mélioratifs ou péjoratifs,
affectifs ou agressifs, ce qui manifeste le sentiment et la
position du locuteur. Un ton neutre ou didactique
témoigne de son objectivité et de sa
volonté d'expliquer ou d'informer ; un ton
polémique, ironique, satirique ou oratoire marque
davantage sa subjectivité.
L'essentiel
Etudier un texte argumentatif, c'est repérer les
instances énonciatives du texte, dégager
la thèse défendue ou la thèse
rejetée, analyser l'argumentation par le
repérage des arguments et des exemples et leur
enchaînement logique.