Les figures de construction et du signifiant
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Objectif :
Reconnaitre, nommer et analyser les procédés
d'écriture qu'un écrivain utilise pour
mettre en valeur certains éléments dans un
texte, et que l'on appelle figures de style.
L'écrivain dispose de différents
procédés pour apporter du sens à son
texte. Les figures de style lexicales portent
particulièrement sur le sens des mots, contrairement aux
figures syntaxiques qui concernent la construction des
phrases.
Deux catégories sont abordées : la construction, dans ce cas, le sens émerge de la manière dont la phrase est ordonnée et le signifiant qui est l'aspect concret du mot – un assemblage de lettres et de sons – en dehors de tout sens.
Deux catégories sont abordées : la construction, dans ce cas, le sens émerge de la manière dont la phrase est ordonnée et le signifiant qui est l'aspect concret du mot – un assemblage de lettres et de sons – en dehors de tout sens.
1. Les figures de construction
a. L'ellipse
Le terme ellipse désigne en général
toute suppression de mot(s) ou de phrase(s) dans
un discours ou dans un récit. Cela condense
l'expression du texte.
Exemple :
« En pleine réaction. Jésuites. Montalembert. Parti de l'inquisition. Le passé redevient féroce. »
(Victor Hugo, Choses vues, posth., 1887-1900)
« En pleine réaction. Jésuites. Montalembert. Parti de l'inquisition. Le passé redevient féroce. »
(Victor Hugo, Choses vues, posth., 1887-1900)
b. L'inversion
Traditionnellement, la langue française favorise
la succession : sujet/verbe/complément. Cet ordre
peut être bouleversé en cas
d'inversion. Cet écart par rapport à
la règle crée un effet d'attente chez le
lecteur, qui ne connaît pas le sujet du verbe (en
cas d'inversion du sujet). L'inversion peut
également mettre en valeur le complément
s'il est placé en tête de phrase.
Exemple :
« Dans la colonne des faits divers flotte un parfum étrange, lourd, capiteux, comme s'il émanait d'une moisissure de la vie. C'est ce qui nous semble encore caractériser le genre. En filigrane de ces faits inclassables se dessine une cohérence […]. »
(Jean-Claude Baillon, « Faits divers », revue Autrement, avril 1998)
« Dans la colonne des faits divers flotte un parfum étrange, lourd, capiteux, comme s'il émanait d'une moisissure de la vie. C'est ce qui nous semble encore caractériser le genre. En filigrane de ces faits inclassables se dessine une cohérence […]. »
(Jean-Claude Baillon, « Faits divers », revue Autrement, avril 1998)
c. La question oratoire
Cette interrogation directe apparaît dans un texte
qui n'est pas un dialogue rapporté au
discours direct. La question oratoire est en fait un
artifice de l'écrivain ; elle n'attend pas de
réponse de la part du lecteur à qui elle
est posée. Elle sert juste à attirer son
attention sur un point du texte ou à montrer que
toutes les éventualités ont
été prises en compte dans une
argumentation.
Exemple :
« La semaine, je sais bien qui je suis : tout le monde me le dit ; ma place dans la société, dans le monde du travail me l'indique. Mais dimanche ? Dimanche nous débusque et nous révèle. »
(Jean-François Duval, « Un port à l'aube de chaque lundi », revue Autrement, mai 1999)
« La semaine, je sais bien qui je suis : tout le monde me le dit ; ma place dans la société, dans le monde du travail me l'indique. Mais dimanche ? Dimanche nous débusque et nous révèle. »
(Jean-François Duval, « Un port à l'aube de chaque lundi », revue Autrement, mai 1999)
2. Les figures du signifiant
Certaines figures ne jouent pas sur le sens des mots
ou des phrases, mais plutôt sur leurs sons.
a. L'assonance
L'assonance est la répétition de
sonorités vocaliques (voyelles) identiques
ou voisines à l'intérieur d'un même
groupe de mots.
Exemple :
« C'était à Mégara, faubourg de Carthage, dans les jardins d'Hamilcar. »
(Gustave Flaubert, Salammbô, 1862)
« C'était à Mégara, faubourg de Carthage, dans les jardins d'Hamilcar. »
(Gustave Flaubert, Salammbô, 1862)
b. L'allitération
L'allitération est la répétition de
sonorités consonantiques (consonnes)
identiques ou voisines à l'intérieur d'un
même groupe de mots.
Exemple :
« Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur nos têtes ? »
(Jean Racine, Phèdre, 1677)
« Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur nos têtes ? »
(Jean Racine, Phèdre, 1677)
c. La paronomase
La paronomase consiste à rapprocher des mots de
sens différent mais de sonorités
voisines.
Exemple :
« Nous pouvions encore entendre et attendre. »
(Philippe Soupault, « Odes à Londres bombardée », Odes, 1946.)
« Nous pouvions encore entendre et attendre. »
(Philippe Soupault, « Odes à Londres bombardée », Odes, 1946.)
d. L'antanaclase
L'antanaclase est la reprise d'un mot dans une
même phrase, en opposant les différents
sens qu'il peut assumer. Elle joue souvent sur
l'opposition sens propre-sens figuré.
Exemple :
« Le coeur a ses raisons, que la raison ne connaît point. »
(Blaise Pascal, Pensées, 1670)
« Le coeur a ses raisons, que la raison ne connaît point. »
(Blaise Pascal, Pensées, 1670)
L'essentiel
Les figures de style sont des éléments
essentiels du texte littéraire et font l'objet
d'une attention toute particulière de la part de
l'auteur. Elles portent aussi bien sur la construction
syntaxique des phrases que sur la
sonorité des mots.
Les figures sont si nombreuses qu'un inventaire complet n'est pas envisageable ici. Cependant, y porter une attention immédiate doit devenir un réflexe pour tout lecteur critique.
Les figures sont si nombreuses qu'un inventaire complet n'est pas envisageable ici. Cependant, y porter une attention immédiate doit devenir un réflexe pour tout lecteur critique.
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