Un savant du 16e siècle : André Vésale
La médecine galénique est alors enseignée de manière dogmatique, c'est-à-dire comme une loi, dans toutes les universités occidentales et personne jusqu’au début du 16e siècle n’ose contester ces travaux considérés comme irréfutables. Les erreurs de Galien sont ainsi répétées car aucune expérience ne cherche à actualiser les connaissances.
Le médecin grec fonde ses théories sur la dissection des singes magots pour l’anatomie externe et des porcs pour l’anatomie interne car l’observation sur les corps humains est interdite par le droit romain. De ce fait, les connaissances demeurent approximatives. Galien fait ainsi du foie le centre de la circulation sanguine.
Pour parvenir à cette connaissance, il souhaite développer la pratique d’une dissection approfondie. La pratique de la dissection est peu répandue au Moyen-Âge. L’Église, si elle ne l’interdit pas, souhaite la limiter à l’exploration des seuls viscères. Elle reste donc très superficielle. Il est par ailleurs très difficile de se procurer des corps ce qui rend le nombre de dissections pratiquées très insuffisant pour parfaire les connaissances.
Vésale va donc innover en menant des observations directes, non plus par les livres, mais grâce à une exploration minutieuse du corps. En 1539, sa réputation lui permet d’obtenir un approvisionnement régulier en corps. On met à sa disposition des cadavres de criminels exécutés.
Il publie à Bâle en 1543 un traité d’anatomie en sept volumes, De Humani Corporis Fabrica. La première édition n’ose pas contredire Galien, mais la seconde, publiée en 1555, met en évidence les erreurs du médecin grec, notamment sur le centre de la circulation sanguine.
Cet ouvrage peut être considéré comme le plus grand traité d’anatomie de l’époque et il devient dès lors la référence en matière de formation scientifique.
Il entame sa formation en médecine à partir de 1530 dans cette université, puis la poursuit à Paris où il obtient son doctorat en 1537. Il se rend ensuite en Italie, passe par Venise pour s’installer à Padoue, dans l’université la plus prestigieuse d’Europe. Il y enseigne l’anatomie et la chirurgie. Il prend à cœur cette fonction de pédagogue et s’attache à guider ses étudiants dans l’examen de la structure humaine. Il les emmène parfaire leur formation au chevet des malades et les incite à rédiger des fiches individuelles.
Sa renommée est telle qu’il est amené à fréquenter les cours royales. En 1543, Vésale devient le premier médecin personnel de l’empereur Charles Quint, il l’accompagne lors de ses voyages et ses campagnes. Il fréquente également la cour d’Espagne et, à la demande du roi Philippe II, il se rend au chevet du roi de France Henri II qui a été grièvement blessé lors d’un tournoi. Vésale a l’occasion d’y rencontrer le chirurgien du roi, Ambroise Paré. Ces deux médecins les plus célèbres de leur temps tenteront sans succès de sauver le roi.
Il doit aussi faire face au début de sa carrière à la position hostile de l’Église catholique pour qui la dissection approfondie est une menace. Explorer le cœur, le système nerveux risque en effet, selon elle, d’endommager l’âme et la dissection peut porter atteinte au Salut des défunts. Comme Copernic, André Vésale doit donc faire preuve d’obstination pour mener à bien son travail.
Finalement seul, la fin de sa vie contraste avec ce lumineux parcours puisqu’il meurt loin de ses amis, à l’occasion de son retour d’un voyage en Terre Sainte. Pris de fièvres, il fait escale sur l’île de Zante en mer Ionienne où il décède en octobre 1564.

Fiches de cours les plus recherchées
Découvrir le reste du programme


Des profs en ligne
- 6 j/7 de 17 h à 20 h
- Par chat, audio, vidéo
- Sur les matières principales

Des ressources riches
- Fiches, vidéos de cours
- Exercices & corrigés
- Modules de révisions Bac et Brevet

Des outils ludiques
- Coach virtuel
- Quiz interactifs
- Planning de révision

Des tableaux de bord
- Suivi de la progression
- Score d’assiduité
- Un compte Parent