Les abolitions de la traite et de l'esclavage et leur application
L’esclavage est un principe fixant à un individu la condition sociale d’esclave. Celui-ci ne bénéficie donc d’aucun droit, ni de liberté. C’est également un système socio-économique qui repose sur l’exploitation du travail de ces personnes.
Ce système induit donc la traite, c'est-à-dire le trafic marchand des esclaves. Ce trafic est lui aussi générateur de richesses, par la vente et l’achat d’esclaves.
En 1787 est créée à Londres l’Abolition Society qui fait campagne pour la fin du commerce d’esclaves entre l’ouest africain et les territoires américains dominés par les britanniques. Cette société est menée par des leaders charismatiques comme l’avocat Granville Sharp ou le parlementaire William Wilberforce. Les nombreux meetings et débats organisés par cette association dans lesquels ils donnent la parole à d’anciens esclaves permet à l’opinion publique de prendre conscience de l’inhumanité de ce système.
Le débat existe également aux États-Unis où les grandes plantations coloniales fonctionnent sur le système esclavagiste. Lorsque la guerre d’indépendance éclate à partir de 1775, les Britanniques promettent la liberté aux Noirs s’engageant dans l’armée loyaliste. Cette position alimente les débats chez les Américains. George Washington, chef d’état-major de l’armée continentale, autorise, après l’avoir interdit, l’engagement des Noirs libres, puis des esclaves. À partir des années 1780, il milite contre le maintien de l’esclavage et souhaite son abolition progressive « par degrés, de manière lente, sûre et imperceptible », comme il l’écrit à son ami La Fayette en 1786.
En 1766, L’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert consacre un article à la traite en signalant que la réduction de l’esclavage « est un négoce qui viole la religion, la morale, les lois naturelles et tous les droits de la nature humaine ». Le discours est violent puisque l’article se termine sur l’idée qu’il serait préférable « que les colonies européennes soient donc détruites, que de faire tant de malheureux ».
La Révolution va faire de la France le premier pays à prendre une position très tranchée sur ce douloureux sujet. Une révolte de 50 000 esclaves menés par Toussaint Louverture en 1791 sur l’île de Saint-Domingue accélère le débat parmi les révolutionnaires. Ce débat aboutit le 4 février 1794, pour la première fois dans l’Histoire, à la proclamation par la Convention nationale de l’abolition de l’esclavage, près de quatre ans après l’adoption par l’Assemblée de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen (voir fiche : Le 4 août, symbole de la Révolution ?). Cependant, cette première loi dure peu puisque l’abolition fut révoquée en 1802 par Bonaparte. Le processus qui va mener aux lois interdisant la traite et l’esclavage va encore être long.
Cette conception de voir bientôt disparaitre l’esclavage par une législation interdisant la traite n’aboutit à aucun résultat en Angleterre, ni en France où la traite est interdite en 1831. Les lois ont pour conséquence d’accroître les trafics illégaux car la demande demeure forte dans les colonies. Celles-ci, par peur de manquer d’esclaves, recourent aux circuits clandestins. L’instauration d’un système de surveillance et de contrôle des navires, le droit de visite, ne changent pas la situation.
En France, il faut attendre la IIe République et le décret du 4 mars 1848 pour que soit créée une commission d’abolition de l’esclavage. Celui qui va conduire l’abolition effective est Victor Schoelcher, représentant du peuple de la Guadeloupe et de la Martinique et nommé sous-secrétaire d’État en 1848. Cette abolition est décidée le 27 avril 1848. 250 000 esclaves noirs ou métis aux Antilles, à la Réunion, soit 60% de la population de ces deux territoires, ou encore au Sénégal deviennent donc citoyens.
Aux États-Unis, la situation est plus difficile et le refus des États du Sud d’abolir conduit à une guerre civile avec les États du Nord en 1861. Il faut attendre la fin de cette guerre, en 1865, pour que l’abolition soit votée.
Le processus a été long mais les jeunes démocraties prennent conscience de l’impossibilité de maintenir un système qui contredit les valeurs qu’elles défendent. Malgré les lois qui interdisent l’esclavage, celui-ci ne disparaît pas partout pour autant et, aujourd’hui encore, le trafic d’êtres humains subsiste.

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