Représenter le temps en Histoire

L’Occident pense aujourd’hui le temps de manière linéaire, c’est-à-dire le long d’une ligne de temps qui se déroule du passé vers le futur. Le décompte des années prend pour point de référence la naissance de Jésus Christ.

Dans cette conception linéaire du temps, la frise chronologique est un outil particulièrement répandu pour représenter le temps.

La frise chronologique permet : 

• de périodiser et de représenter le temps long ;
• de représenter un temps court.

Frise chronologique représentant l'époque contemporaine

Représenter le temps en Histoire est aussi une question d’échelle. À l’échelle de la vie de la Terre, les deux mille dernières années représentent l’équivalent d’une seconde sur une année.

Intellectuellement, la frise est un outil à manier avec précaution. Elle donne parfois, notamment sous forme de flèche, l’idée d’un sens de l’Histoire et d’un progrès. Cette vision téléologique de l’Histoire est un discours sur l’Histoire mais pas une représentation réaliste de l’Histoire avec ses progrès et ses régressions.

L’arbre généalogique est une autre représentation du temps. Elle permet, par analogie, de penser l’Histoire par strates, comme les différentes strates qui composent le sol et que fouillent les archéologues.

Un arbre généalogique permet de mesurer le faible écart générationnel entre notre époque et nos ancêtres : il n’existe que peu de générations depuis le XIX^e siècle. L’arrière-grand-père de l'arrière-grand-père d'un homme né en 1980 peut parfaitement avoir connu Napoléon, voire la Révolution française !

Le temps cyclique est souvent une représentation d’événements cycliques : la structuration d’une année par la religion au Moyen Âge, le calendrier des saisons pour les paysans au Moyen Âge, etc.

La représentation cyclique du temps peut recouvrir une conception plus globale du temps, dans laquelle on revient à l’identique à chaque fin de cycle. Un ordre cosmique supérieur préside alors aux actions humaines et les notions de progrès, de déclin, deviennent relatives. On retrouve cette conception en Inde, en Chine, chez les Aztèques, etc.