Constantin, empereur d'un empire qui se christianise et se réorganise territorialement
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- Connaitre l'influence de Constantin dans la christianisation de l'Empire romain.
- Constantin joue un rôle décisif dans l'histoire du monde. Personnellement chrétien, mais prudent et modéré, il n'impose pas sa religion par la force et n'interdit pas le paganisme.
- Constantin favorise le christianisme, qui se développe rapidement après sa mort et devient à la fin du siècle la seule religion autorisée dans l'Empire.
Constantin naît vers 272 dans un Empire en crise. Le monde romain est alors de plus en plus menacé aux frontières et divisé à l'intérieur, troublé par des vagues de persécutions qui frappent les chrétiens.
Buste de l'Empereur Constantin ǀ © iStock – Lovattpics
Le christianisme est très minoritaire dans l’Empire romain, mais cette religion questionne les élites cultivées : est-ce la pire des erreurs ou est-ce la voie vers le salut de l'âme ? Lorsque Constantin entre en scène au début du IVe siècle de notre ère, l'Empire est dirigé par Dioclétien, assisté de trois co-empereurs, dont le père de Constantin, Constance Chlore.
En 305, Dioclétien abdique. Commence alors une lutte pour sa succession.
À la mort de son père en 306, Constantin est proclamé empereur par les légions de Grande Bretagne : il succède à son père et dirige donc la Grande Bretagne, la Gaule et l'Espagne. Il aurait aussi dû gouverner l'Italie (et donc Rome) mais celle-ci est usurpée par Maxence.
Constantin entre donc en guerre contre Maxence, se convertit au christianisme et écrase son adversaire dans les faubourgs de Rome, au bord du Tibre, lors de la bataille du Pont Milvius, le 28 octobre 312.
La veille de la bataille, Constantin a fait frapper sur son casque et sur les boucliers de ses soldats un signe qui lui serait apparu en songe : le chrisme, symbole nouveau formé par les deux premières lettres entrecroisées du nom du Christ, en grec X et P.
Chrisme, formé des lettres grecques X (chi) et P (rhô), les deux premières du mot Χριστός, qui signifie « Christ » ǀ © iStock – Diane Kuhl
Un an plus tard, l'Empire n'est plus partagé qu'en deux :
- Constantin, chrétien, règne sur l’Occident ;
- Licinius, païen, s'impose en Orient.
Tous deux signent le 13 juin 313 l'édit de Milan, un édit de tolérance religieuse. Le christianisme est toujours très minoritaire, mais on confirme sa légalisation, à côté du paganisme.
Les deux co-empereurs finissent par s'affronter pour le pouvoir suprême.
En 324, Constantin sort victorieux de sa lutte contre Licinius. Il est désormais le seul maître de l'Empire. En 330, il inaugure sa nouvelle capitale : Constantinople, sur le site de Byzance, sur le détroit du Bosphore.
Elle deviendra la Nouvelle Rome chrétienne. Il s'y fera inhumé en grande pompe en 337.
Constantin est un empereur chrétien qui reste pragmatique et prudent : l'Empire reste officiellement païen. Il répète dans ses discours que le paganisme est une erreur qu'il méprise. Il a en horreur les sacrifices d’animaux, mais ne lance pas de persécution et n'interdit pas les cultes païens. Il ne tente pas de convertir la majorité païenne de la population, mais favorise quand il le peut l'Église et le christianisme.
Grand bâtisseur, il fait construire de nombreuses églises, notamment à Rome (Saint-Jean de Latran, Saint-Paul-hors-les-Murs, Saint-Pierre du Vatican...), mais aussi à Constantinople.
La Basilique Saint-Paul-Hors-Les-Murs, bâtie sous le règne de Constantin, à Rome ǀ © iStock – Madzia71
Quelques lois sont d'inspiration chrétienne. Par exemple, il fixe le dimanche comme jour de repos.
L'urgence de Constantin est moins de lutter contre le paganisme que contre les divisions de l'Église et contre les chrétiens déviants, hérétiques.
Ainsi en 325, il convoque et préside le concile de Nicée, qui réunit des centaines d'évêques.
Il joue un rôle inédit et inclassable : une sorte de Président de l'Église, « évêque du dehors », soucieux de l'unité de la foi. À l'issue du concile, il fixe le dogme et rejette la doctrine chrétienne d'Arius, pour qui le Christ était de nature humaine plus que divine.
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