Un roi sans divertissement, thèmes de l'uvre
On relève par exemple beaucoup de notations se rapportant à la parure, aux objets et aux vêtements de cérémonie. C'est sur le mode de la contemplation fascinée qu'est décrit l'éclat des lumières, ou la beauté des verres, des cristaux, des porcelaines sur la table dressée chez Mme Tim, dans son château. Au cours de la messe de minuit, le capitaine Langlois avoue avoir été « fortement impressionné » par les candélabres dorés et par les belles chasubles. Ainsi il évoque l'ostensoir, « cette chose ronde avec des rayons semblables au soleil ». Ce qui donne à la fête son caractère c'est qu'elle rompt avec les habitudes.
Toutefois Langlois préfère la
cérémonie militaire et monacale, soigneusement
organisée, à la fête spontanée. La
battue au loup en est la parfaite illustration puisque le
gendarme l'organise du début jusqu'à la fin. Le
dimanche de la battue est décrit comme un
« dimanche insolite ». La fête,
solennelle et
cérémonieuse, est synonyme de
divertissement. La fête est aussi lumière et
exaltation.
Chez le personnage de M.V., se
manifeste le besoin à tout prix de divertissement, le
divertissement suprême est pour lui le meurtre.
Jean Giono s'adonne à un autre type de divertissement : il s'adonne au jeu de la connivence littéraire avec le lecteur, en faisant quelques clins d'œil à des œuvres célèbres, comme dans son premier livre, Naissance de l' Odyssée. Ainsi, les premières pages du roman renvoient à Perceval,à Sylvie, aux Chimères et au sonnet « Artémis » de Nerval et à Pascal. Le sang des oies sur la neige renvoie à Perceval, les thèmes de l'ennui et du divertissement ainsi que le personnage du roi renvoient à Pascal, et, les variations sur l'identité à Nerval. La battue au loup renvoie quant à elle au poème de Vigny « La Mort au loup » et à la célèbre fable « Le Loup et le chien » de La Fontaine.
« L'homme dit que la vie est extrêmement
courte. ». Par cette sentence qui est une
illustration métaphorique de la condition humaine,
le roman de Jean Giono touche à la métaphysique.
Loin de proposer à l'ennui qui ronge l'humanité la
solution avancée par Pascal, qui résiderait dans la foi,
l'auteur d'Un Roi sans divertissement se limite à
l'évocation d'une recherche qui n'est jamais assouvie, y
compris par le meurtre.
Toutefois il ne s'agit pas d'une vision tragique de l'existence
car, dans le roman, on trouve le mélange d'amusement et
de monstruosité. Le narrateur du roman
considère que les personnages de M.V. et du capitaine
Langlois sont « des hommes comme les autres ».
Jean Giono souligne par ailleurs dans son œuvre
Noé :
« Les hommes comme Langlois n'ont pas la terreur
d'être solitaires. Ils ont ce que j'appelle un grand
naturel. Il n'est pas question pour eux de savoir s'ils aiment ou
s'ils ne peuvent pas supporter la solitude, la solitude est dans
leur sang, comme dans le sang de tout le monde, mais eux n'en
font pas un plat à déguster avec le voisin
».
Les multiples disparitions dans le village qui ne laissent aucune trace et ne semblent avoir aucun mobile effraient les habitants, installant l'idée d'une créature monstrueuse venant d'un autre monde. Des frôlements, les gémissements et les craquements sont les seules traces de son passage et laissent à penser qu'il s'agit d'un fantôme ou bien d'une créature surnaturelle. Le monstre se révèle être un homme, s'appelant M.V. Cette révélation qui est bien plus qu'un ressort emprunté au roman policier suggère la part animale en chaque individu.
Le loup suscitera les mêmes peurs et interrogations chez les villageois. Une collection de monstres de légende qui figure dans la bibliothèque de Prébois, qui est un historien, semble confirmer l'existence de telles créatures fantastiques et effrayantes.
La fête est un thème essentiel de l'œuvre de Giono. C'est sur le mode de la contemplation que celle-ci est décrite. Un Roi sans divertissement est un roman dont les thèmes principaux – comme par exemple l'ennui - empruntent à la pensée pascalienne ou renvoient à des œuvres célèbres, comme Perceval et Sylvie. Giono s'amuse à faire des clins d'œil à ces auteurs – clins d'oeils facilement identifiables pour le lecteur qui peut ainsi participer à ce jeu. Le thème de la monstruosité est aussi l'occasion d'effrayer à la fois les personnages du roman et le lecteur mais dans le cas du public il s'agit de tenter de le divertir par le biais de ces frayeurs ancestrales.

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