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Marivaux

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Objectif : acquérir des connaissances sur un auteur clé du XVIIIe siècle ; situer cet auteur dans l’évolution littéraire liée à ce siècle, et essentiellement l’évolution du théâtre ; repérer quelques œuvres essentielles.
1. Ecrire des comédies après Molière

Le XVIIe siècle a consacré au théâtre le genre de la tragédie. Les sujets s’inspiraient de l’Antiquité, les héros étaient nobles et dominés par les passions. La règle des trois unités a régi pendant presque un siècle la création théâtrale. Ce siècle fut aussi celui de Molière, qui tenta de bouleverser habilement sur scène les bienséances et l’ordre social. Mais la censure qui s’exerçait alors (essentiellement celle des dévots) fut un constant obstacle à l’épanouissement de la comédie.

Molière a déjà exploité le comique de caractères au point d’avoir épuisé probablement tous les personnages types susceptibles de faire rire le public de la fin du siècle, et surtout les nouveaux bourgeois qui constituent la classe sociale émergente la plus puissante d’un point de vue économique. Difficile héritage donc, que celui qui attend les dramaturges du siècle éclairé ; il va falloir inventer des personnages originaux et des genres nouveaux. Et malgré quelques œuvres plutôt réussies de Regnard (Le Légataire universel, 1708) et de Lesage (Turcaret, 1709), Marivaux sera le premier à s’en sortir avec beaucoup de talent et de virtuosité.

Les comédiens italiens avaient été expulsés de France à la fin du XVIIe siècle et ils n’y revinrent que quinze ans plus tard. Marivaux trouva là sa principale source d’inspiration en écrivant notamment des rôles pour Lélio ou Silvia qui donneront par la suite leur nom à quantité de personnages de ses pièces.

2. Le théâtre de Marivaux
Doc. 1 : Marivaux

a. L’entrée en littérature d’un mondain

Marivaux naquit à Paris en 1688 mais sa jeunesse et son éducation nous sont peu connues. En revanche, nous savons que sa première comédie fut jouée alors qu’il n’avait que 18 ans. Il rencontra très tôt quelques esprits éclairés, comme Fontenelle, qui l’introduisit dans le cercle des Modernes (cf. la querelle des Anciens et des Modernes) et le fit collaborer à leur journal, Le Nouveau Mercure. Ce fut là la révélation d’une des vocations de Marivaux qui par la suite lança plusieurs périodiques, en s’y illustrant par un ton nouveau, personnel, manifestant des talents de fin psychologue.

Sa vocation ne se cantonne pas au journalisme, puisqu’il exerça très vite ses talents de dramaturge. Le Théâtre-Italien lui inspira bon nombre de ses comédies, exactement 18 sur les 27 qu’il composa.

Il s’essaya aussi au roman de 1731 à 1741, et avec succès si l’on en juge par l’accueil fait à La Vie de Marianne et Le Paysan parvenu. C’est à cette époque aussi qu’il fréquenta le salon de Mme de Tencin, femme influente, qui lui permit d’être élu en 1742 à l’Académie Française... contre Voltaire !

b. La création d’une nouvelle dramaturgie

La comédie du XVIIe siècle saisissait les personnages alors que leurs sentiments étaient déjà mûrs et invariables. La caractéristique de Marivaux va être de percevoir et d’analyser les balbutiements du sentiment amoureux et toutes les nuances de ces amours naissantes, comme il l’a dit lui-même : « J’ai guetté dans le cœur humain toutes les niches différentes où peut se cacher l’amour lorsqu’il craint de se montrer, et chacune de mes comédies a pour objet de le faire sortir d’une de ses niches ».

Les personnages vont s’enferrer dans des mensonges, qu’ils font aux autres certes, mais qu’ils se font à eux-mêmes aussi. Ils essaient d’ ignorer leur inclination pour un être qui n’est pas de leur condition, luttent entre leur instinct et leurs préjugés, qui assurent autant de rebondissements à la pièce. Les personnages doutent et hésitent, ce qui ressemble à une véritable révolution sociale, car cela signifie que l’on peut s’interroger sur son amour, donc choisir. Or, au XVIIe siècle, on ne choisissait pas, on devait se marier. Là, l’amour se joue des obstacles et des feintes, il mène les personnages où il veut, dans un dénouement heureux, tel que le spectateur pouvait avoir envie de le voir.

Chez Marivaux, les personnages n’étaient plus vraiment nobles mais pouvaient appartenir à la haute bourgeoisie. Les valets ne sont certes pas aussi ridicules ou caricaturaux qu’au siècle précédent, mais certains malgré tout reprennent aux Italiens leurs facéties et leurs manières grotesques (on pense à l’Arlequin du Jeu de l’amour et du hasard). Dans ses intrigues, Marivaux s’est délecté à mettre en scène la rouerie féminine et il se montre un complice bienveillant de ses pauvres amoureux qui se débattent avec leurs sentiments.

Marivaux s’est distingué aussi par la subtilité de son langage, en totale adéquation avec la finesse de son analyse psychologique. Les répliques sont brillantes, pleines d’esprit et de précision, et séduisent aujourd’hui encore les spectateurs. Marivaux a inventé, pour exprimer les interrogations des personnages sur leurs sentiments, partagés entre l’amour propre et leur inclination, ce que l’on appelle maintenant le « marivaudage ».  Il fut un de ceux dont Diderot dit : « Les situations qu’ils inventent, les nuances délicates qu’ils aperçoivent dans les caractères, la naïveté des peintures qu’ils ont à faire, les écartent à tout moment des façons de parler ordinaires, et leur font adopter des tours de phrases qui sont admirables… » (Lettre sur les Aveugles)

Marivaux mourut dans un quasi anonymat ; et pourtant, le XIXe siècle le redécouvrit puisque Musset notamment s’en inspira avec brio pour ses comédies, et Anouilh après lui, comme en témoigne La Répétition ou L’Amour puni.

3. Quelques œuvres essentielles

Marivaux fut un auteur prolixe et surtout varié : les comédies héroïques et romanesques ( Le Prince travesti, Le Triomphe de l’amour) côtoient des comédies de mœurs (L’Héritier de village, Le Petit-Maître corrigé…), des comédies clairement sociales (L’île des esclaves, La Colonie…), voire philosophiques ou même moralisantes. Mais le thème préféré de Marivaux demeure avec évidence l’amour naissant, comme en témoignent La Double inconstance, La Fausse suivanteLe Jeu de l’amour et du hasard, Les Fausses confidences, La Surprise de l’amour, Le Triomphe de l’amour et bien d’autres.

L’Île des esclaves (1725) 
Cette comédie aborde les relations maîtres-valets, sur fond d’utopie morale et sociale. Après un naufrage, Iphicrate et Euphrosine échouent sur une île avec leurs serviteurs, Arlequin et Cléanthis. Sur cette île, l’ordre social est inversé et ce sont les esclaves qui dominent. Pour  se préserver, les deux jeunes maîtres échangent leur condition, leurs vêtements et leur nom avec leurs serviteurs. A cette place, ils vont subir les humiliations que subissent habituellement leurs valets et se rendre compte ainsi de ce qu’est leur quotidien.
Le Jeu de l’amour ou du hasard (1730) 
Monsieur Orgon voudrait que sa fille épouse un jeune homme de bonne famille, Dorante. Mais celle-ci refuse le mariage arrangé et ne veut l’épouser que s’il lui plaît réellement. Elle va donc échanger son identité avec celle de sa soubrette pour observer le jeune promis à son insu. Or, Dorante a eu la même idée avec son valet, Arlequin. Il s’ensuit une série de quiproquos, les faux valets tombant effectivement amoureux l’un de l’autre, mais les faux maîtres aussi. Et la pièce analyse finement la naissance de cet amour désintéressé.
Les Fausses confidences (1737) 
Cette pièce occupe une place à part car elle réunit en quelque sorte l’inspiration italienne de Marivaux et son inspiration française. Madame Argante a en elle quelque chose de moliéresque, digne de M. Jourdain. Sa fille, Araminte, est une veuve fortunée qui s’interroge sur son futur mariage avec un comte alors qu’elle s’éprend d’un roturier sans le sou, Dorante, qui se fait employer chez elle comme intendant pour l’approcher. L’amour ici affronte les préjugés sociaux et le problème de l’argent à travers l’histoire d’amour.
L'essentiel

Marivaux est sans conteste un auteur phare de la littérature française et de celle du XVIIIe plus particulièrement. Sa dramaturgie reprend après Molière le flambeau de la comédie, sans toutefois l’imiter. Son œuvre est vaste et variée, mais les comédies évoquant l’amour naissant, ses doutes et ses obstacles sont sa grande spécialité. Il y a distillé ce que l’on a appelé « le marivaudage », ou l’expression subtile de la confusion des sentiments.

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