Montaigne
En homme de la Renaissance, son père révère les Anciens. Adepte d'une pédagogie nouvelle, il confie son fils, en 1535, à un pédagogue allemand. Celui-ci, de même que toute la maisonnée, ne s'adressera à l'enfant qu'en latin. La langue classique demeurera par la suite naturelle à Montaigne.
De 1539 à 1546, il étudie au collège de Guyenne, où il développe sa mémoire, acquiert le goût de la poésie latine, et découvre le grec. Mais il condamnera plus tard l'éducation collective des collèges, et la méthode livresque qui y est pratiquée.
Après avoir suivi des cours de philosophie à la faculté des Arts, il entre, en 1549, à la prestigieuse université de Toulouse pour y faire son droit.
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Doc. Montaigne |
Montaigne est d'abord nommé conseiller de la Cour des Aides à Périgueux (1554-1557). Puis, cette Cour étant supprimée, il entre au Parlement de Bordeaux. En 1558, il y rencontre Étienne de La Boétie (1530-1563), qui l'initie au stoïcisme. Profondément affecté par la perte de son ami défunt, Montaigne travaillera par la suite à en diffuser les œuvres. En raison de troubles religieux, le Parlement l'envoie en 1561 en mission à Paris. Il y nourrit, on le suppose, des ambitions finalement déçues.
En 1565, il épouse la fille d'un collègue au Parlement, Françoise de la Chassaigne. Ils auront six filles, dont une seule vivra. En 1570, devenu seigneur de Montaigne après la mort de son père, il vend sa charge de conseiller.
- Une retraite en pointillés
Il se retire alors sur ses terres, où il lit, médite, et commence à rédiger ses Essais (1572). Mais il demeurera toujours lié aux affaires publiques :
En 1571, il est fait chevalier de l'ordre de Saint-Michel et gentilhomme ordinaire de la chambre du roi.
En 1574, en pleine guerre civile, il rejoint l'armée du duc de Montpensier, qui le charge d'une mission auprès du Parlement de Bordeaux.
En 1577, il est nommé gentilhomme de la chambre d'Henri de Navarre.
En 1580, après la publication de ses premiers Essais qu'il présente à Paris à Henri III, il entreprend un voyage aux eaux de France, de Suisse, d'Allemagne et d'Italie. Il espère y soigner ses coliques néphrétiques, dont il souffre depuis 1577. Ses observations seront réunies dans son Journal de Voyage. Depuis l'Italie, il apprend son élection à la mairie de Bordeaux.
- Les deux mairies
1581-1583 : la première mairie de Montaigne est calme. Il peut souvent se retirer sur ses terres et travailler à son œuvre.
1583-1585 : la seconde mairie est marquée par la guerre civile. En habile diplomate, il sert d'intermédiaire entre le futur Henri IV et Matignon, gouverneur de Guyenne, dévoué à Henri III. À la fin de son mandat, alors qu'il en est absent, la peste éclate dans la ville. Jugeant inutile d'y rentrer pour présider à l'élection de son successeur, il doit par ailleurs fuir ses terres avec les siens.
En 1588, venu à Paris pour publier une nouvelle édition de son œuvre, il fait la connaissance de Mlle de Gournay, qui deviendra sa « fille d'alliance », et qui sera à l'origine de l'édition posthume des Essais (1595).
Après la Journée des Barricades (12 mai 1588), il quitte momentanément Paris pour suivre Henri III. À son retour, il est embastillé quelques heures.
En 1590, Henri IV lui propose d'occuper quelque fonction auprès de lui. Il ne quittera pas ses terres, et, le 13 septembre 1592, il meurt dans sa chambre, alors qu'une messe est dite devant lui.
Montaigne s'analyse pour se connaître. Mais parce que « chaque homme porte la forme entière de l'humaine condition » (III, II), son cas personnel prend une valeur universelle.
Vitalité et naturel
L'écriture suit les mouvements de la pensée. L'œuvre, vouée à l'inachèvement, peut toujours évoluer, au gré des expériences de la vie.
Un style simple, clair et concis : le choix du français auquel s'ajoutent parfois des mots de gascon, et d'où tout mot savant est banni, rend l'œuvre accessible à tous. Les images pittoresques, les formules frappantes lui donnent une couleur poétique.
- Le stoïcisme
Il s'agit d'apprendre à se maîtriser, afin de mieux vivre et de rester digne. Face à la douleur et à la mort, il faut pratiquer le détachement, et brider son imagination en affrontant la réalité.
- Le scepticisme
L'homme est aveuglé par ses sens et par ses préjugés, qui le mènent à l'intolérance. Face à l'instabilité qui l'entoure, il doit faire preuve d'humilité. Pour conserver sa liberté de pensée, il faut pratiquer le doute.
- L'épicurisme
Pour être heureux, l'homme doit mener sa vie avec sagesse, c'est-à-dire faire preuve de prudence et de modération. Il prendra soin de son corps comme de son esprit, qui tous deux participent à son bonheur.
Il faut accepter sa condition d'homme, et travailler à la réaliser pleinement, dans le respect de la Nature.
« Un honnête homme, c'est un homme mêlé. » (III, IX)
La diversité est constitutive de la Nature. L'homme doit donc s'efforcer de s'adapter à toute situation nouvelle.

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