Marivaux (1688-1763)
Marivaux n’eut certes pas la vie trépidante de
Beaumarchais, mais il illustre aussi, à sa manière,
le siècle des Lumières, par son
goût pour le raffinement et la conversation, son esprit
attaché la fois à la raison et au sentiment, sa
quête de la vérité et du progrès.
Son nom est resté célèbre puisqu’il
est même devenu un nom commun : le
marivaudage. Mais la connotation
péjorative, souvent associée à cette notion,
ne rend pas compte de la subtilité d’une œuvre
qui ne fut pas toujours appréciée à sa juste
valeur, en particulier par ses contemporains.
Né en 1688 et mort en 1763, Marivaux assiste à la
fois à la fin de l’absolutisme, illustré par
le Roi Soleil et à la libération des mœurs et
des idées au moment de la Régence.
En 1710, il est de retour à Paris, pour suivre ses études de droit, qu’il délaisse rapidement, préférant s’engager dans les débats littéraires de l’époque. Aux côtés de Fontenelle, il prend ainsi position pour les Modernes contre les Anciens, « ces dévots d’Homère ».
En 1717, Marivaux se marie avec la fille d’un riche avocat : Colombe Bologne, qui lui assure le confort matériel. Mais la faillite du système financier de Law en 1720, puis la mort de sa femme en 1723, le laissent dans une situation matérielle très précaire. Après avoir envisagé un moment de succéder à son père en reprenant la charge de directeur de la Monnaie à Riom, ou de faire carrière comme avocat au Parlement de Paris, Marivaux choisit finalement de se consacrer à la littérature. S’il arrivera à vivre de sa plume il ne fera toutefois jamais fortune.
En 1720, sa rencontre avec les Comédiens italiens, inaugure une collaboration durable : la troupe, expulsée sous Louis XIV et rappelée par le Régent, trouve auprès de Marivaux, son principal fournisseur en pièces : Marivaux a trouvé sa voie.
En 1720, le succès de sa comédie d’Arlequin poli par l’amour et l’échec de La Mort d’Annibal, qui ne reste à l’affiche que trois soirs, le confirment dans le choix de la comédie. A partir de cette date, Marivaux publie une trentaine de comédies, parmi lesquelles on peut citer : La Surprise de l’amour (1722), La double inconstance (1723), La Fausse Suivante (1724), Le Jeu de l’Amour et du Hasard (1730), Les Fausses Confidences (1737). Toutes ces pièces ont été écrites pour des comédiens précis et en particulier pour l’actrice Silvia Baletti (Silvia dans les pièces) et l’acteur Thomassin dans le rôle d’Arlequin.
Les comédies de Marivaux, au langage raffiné et galant, contribuèrent à renouveler l’image des Comédiens Italiens, tout en conservant ce qui faisait leur succès à savoir, leur gaieté et leur naturel, leur sens du mime et de la gestuelle.
Pourtant, Marivaux s’est toujours défendu d’avoir recherché l’expression authentique et naturelle des sentiments. Dès lors, cette impression de préciosité est à mettre sur le compte du raffinement de la langue utilisée par Marivaux, lui-même adepte de l’art de la conversation. Mondain, Marivaux était en effet un hôte assidu des salons littéraires à la mode, comme ceux de Mme de Lambert, de Mme du Tencin ou de Mme du Deffand. C’est ce langage de la conversation qu’il cherche à rendre le plus naturellement possible dans ses pièces, afin de mettre à nu le jeu de cache-cache auquel se livrent les personnages avec leurs sentiments.
Cette découverte de l’amour passe par le langage et le jeu des travestissements, qui permet de mettre à nu l’amour propre et les préjugés sociaux, comme on peut le voir dans Le Jeu de l’amour et du hasard.
- dans L’Ile des esclaves, les valets ont pris la place des maîtres,
- dans La Nouvelle Colonie ou la ligue des femmes, les femmes prennent la place des hommes (alors que L’Ile des esclaves fut un triomphe, cette pièce sera un échec, Marivaux la retire aussitôt et la reprend en 1750 sous le titre La Colonie).
La carrière littéraire de Marivaux trouve sa consécration avec son élection à l’Académie française en 1743, mais tous ses succès attisent aussi les critiques. Les jugements à l’encontre de ses pièces se multiplient, le public prend ses distances et Marivaux se détourne de la scène.
Talent de Marivaux qui réussit après Molière à redonner un second souffle à la comédie en inventant une forme nouvelle d’écriture dramaturgique qui s’appuie sur une analyse très fine des ressorts psychologiques et se traduit par un langage raffiné.

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