La notion d'aspect
- Fiche de cours
- Quiz
- Profs en ligne
- Videos
- Application mobile
La notion d’aspect est une notion relativement récente. Elle permet de cerner au plus près l’utilisation d’un temps plutôt qu’un autre, et au-delà, bien entendu, l’intention d’un auteur lorsqu’il emploie telle forme verbale plutôt qu’une autre.
Une forme verbale appelle des commentaires sur son mode (à déterminer parmi les modes personnels comme l’indicatif, le subjonctif…ou les modes impersonnels, comme l’infinitif…), son temps (qui permet de situer l’action dans la chronologie), sa voix (passive ou active), son aspect.
L’aspect se confond parfois avec le temps, puisque la désinence du verbe nous renseigne à la fois sur l’un et l’autre. Cependant, l’aspect va indiquer non pas quand le procès se déroule, mais plutôt comment s’opère son déroulement : le procès est-il en cours, touche-t-il à sa fin ?
On retiendra donc la définition suivante : l’aspect est la manière dont la forme verbale présente le procès (état, action ou événement soumis à une durée interne), et le point de vue dont est envisagé son déroulement.
L’aspect peut être identifiable dans les formes verbales elles-mêmes.
Tout procès verbal a un
déroulement et un terme,
un début et une fin.
S’il est vu en cours de
déroulement, donc pas encore terminé, on
dira que l’aspect est non accompli.
Exemple : Il
est interdit de fumer. (on voit bien que cette interdiction
est valable au moment où l’on accroche la pancarte,
lorsqu’on la lit des jours, des semaines après, et
que c’est toujours valable !)
Si le procès est vu au moment où son terme
est avéré, on peut alors parler d’un
aspect accompli.
Exemple : Elle
a arrêté de fumer. (on voit bien qu’au
moment où cette vérité est
énoncée, le sujet a vraiment arrêté de
fumer, sa vie de fumeuse est révolue, elle appartient au
passé !)
On peut aussi envisager d’analyser le procès sous un autre angle de vue.
Le procès peut être perçu de
l’extérieur, dans sa
globalité ; il est alors
considéré comme un tout. On parle ici d’un
aspect global.
Exemple : Je
lus ton livre avec empressement. (on imagine bien que le
procès a un début et une fin et ici, on le voit
dans sa globalité)
Si le procès est envisagé de
l’intérieur, à partir d’une
des étapes de son déroulement,
sans tenir compte réellement des bornes de début et
de fin, on dit qu’on a de lui une vision
« en coupe » ; on
parle alors d’un aspect sécant.
Exemple : Je
lui racontais une histoire tous les soirs.
Il faut retenir que l’aspect sécant caractérise les verbes à l’imparfait, et s’oppose à l’aspect global du passé simple. Cette distinction est notamment très utile dans l’analyse d’un texte où ces deux temps alternent !
Le futur peut recevoir indifféremment les deux interprétations ; et le présent, étant par excellence le temps de la narration, est essentiellement sécant. Il peut éventuellement changer d’aspect dans des emplois rares, comme lorsque l’on parle du présent historique.
L’aspect est dans ce cas identifiable non pas dans la forme verbale, mais dans le sens du verbe lui-même.
Certains verbes comportent dans leur sens une limitation
de durée. Pour se réaliser, les
procès perfectifs doivent être
envisagés jusqu’à leur
terme.
Exemple : Il
mourut seul chez lui. (on ne meurt que quand on est mort,
pas avant ; la limite s’impose d’elle-même
si l’on veut que le procès se réalise !)
Ces verbes ne supportent logiquement pas de complément de durée : on ne peut pas « mourir longtemps ».
A l’inverse, les verbes imperfectifs ne
présupposent aucune limite de
durée. Une fois le procès imperfectif
commencé, il peut durer aussi longtemps qu’on le
veut, jusqu’à ce que des circonstances en
décident la fin.
Exemple :
Elles se voient souvent le dimanche.
Les périphrases sont des formes
verbales complexes, constituées d’un
semi-auxiliaire conjugué, suivi
d’un verbe à un mode non
personnel.
Or, certaines d’entre elles sont utilisées pour
exprimer un aspect particulier.
L’aspect duratif va ainsi s’exprimer à l’aide de la périphrase être en train de + infinitif : J’étais en train de prendre un bain.
L’aspect progressif s’exprime avec aller + gérondif : Ses résultats vont diminuant de trimestre en trimestre.
L’aspect inchoatif correspond à l’entrée dans le procès ; il s’exprime avec se mettre / commencer à/de + infinitif : Ils commencent à réviser dès maintenant / Ils se mettent à réviser dès maintenant.
L’aspect terminatif enfin correspond à la fin du procès et se caractérise par l’emploi de finir / achever / cesser de + infinitif : Je finis de me préparer et j’arrive !
Ces périphrases sont simplement appelées périphrases aspectuelles.
La notion d’aspect (comment se déroule le
procès) est une notion difficile qu’il convient de
cerner en l’opposant à la notion de
temps (quand se déroule le procès ?).
Une fois cette distinction faite, on s’attache à
identifier les différents types d’aspect :
global, sécant, perfectif et imperfectif.
Les périphrases aspectuelles affinent une perception de
la langue que les élèves cantonnent trop souvent
à des évidences : un groupe verbal
n’est pas forcément qu’un verbe
auxiliarisé + un infinitif / un gérondif, il peut
y avoir là matière à analyse, et notamment
à analyse aspectuelle.
Vous avez obtenu75%de bonnes réponses !