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Un grand port européen : Venise aux 15e - 16e siècles

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Grande cité portuaire dès le 11e siècle, Venise accroît sa puissance pendant tout le Moyen-âge pour devenir un carrefour commercial rayonnant dans toute la Méditerranée au1 5e siècle. Ce centre économique dominant doit néanmoins faire face, sur cette période, à un changement majeur de la conjoncture : l’affirmation de la puissance ottomane en méditerranée orientale et la découverte du Nouveau Monde altèrent sa capacité de domination.
1. Une grande puissance commerciale
a. Une cité-état bénéficiant d'un site exceptionnel
Le port de Venise jouit d’une situation remarquable entre la Méditerranée orientale et occidentale sur les rives du golfe de l’Adriatique. Installé dans une zone amphibie formée de lagunes, au milieu d’îles et d’îlots, il bénéficie de protections naturelles contre les assauts de la mer mais doit faire face aux menaces d’enlisement.
Très tôt, les Vénitiens consolident l’espace en augmentant la superficie des îles les plus stables. La ville offre ainsi un paysage original d’îlots densément urbanisés parcourus de multiples canaux. Ce paysage unique oriente obligatoirement le destin de Venise vers l’expansion maritime.

La ville est une cité-État c'est-à-dire qu’elle a ses propres institutions, son gouvernement dominé par un doge : chef électif, encadré par un Grand Conseil aux mains des grandes familles aristocratiques vénitiennes. Celui-ci est secondé par un Sénat de 120 à 200 membres. À la fin du 14e siècle l’État est définitivement consolidé, indépendant notamment de l’influence byzantine. C’est cet État qui dirige en particulier les constructions navales et gère l’Arsenal qui fabrique les grandes galères de guerre ou commerciales. C’est le plus grand arsenal européen au 15e siècle, il rassemble 1200 ouvriers.
b. Une cité à la tête d'un vaste empire

 
L’essor de Venise s’appuie d’abord sur des relations commerciales anciennes et privilégiées avec les empereurs byzantins. Les négociants vénitiens occupent une place importante à Constantinople, avec des quais et des quartiers réservés, à Corinthe ainsi qu’à Thèbes où ils tiennent le marché de l’huile et de la soie. L’expansion prend également pour cadre la mer Adriatique, le long de la côte dalmate.

A l’occasion de la quatrième croisade et de la prise de Constantinople en 1204, la cité conquiert plusieurs territoires, étapes essentielles sur la route de l’Orient : les îles ioniennes (Céphalonie, Zante) et les îles de la mer Egée ainsi que le Péloponnèse. Ils s’assurent l’ouverture des routes vers la mer Noire. La lutte contre Gènes au 14e siècle consacre la primauté de Venise jusqu’au début du 16e siècle. Venise étend son contrôle sur la Crète et sur l’île de Chypre. Les liens étroits entretenus avec les Musulmans permettent également d’obtenir des avantages à Alexandrie ainsi que sur le littoral d’Afrique du Nord où sont installés des comptoirs vénitiens : les funduqs.
c. Les routes commerciales et les produits échangés
Venise développe son commerce dans toute la Méditerranée et au milieu du 15e siècle le bassin est couvert en entier par le réseau vénitien. Même la chute de Constantinople, prise par les Turcs au milieu du 15e siècle, ne parvient pas à stopper son fonctionnement.

Les galères vénitiennes naviguent en convois ou mude et effectuent des voyages réguliers vers la Romanie et, par la mer Noire, jusqu’au comptoir de Tana. Les lignes maritimes assurent des liaisons avec les comptoirs de la Méditerranée orientale (de Beyrouth à Tyr), d’Egypte ou vers la Méditerranée occidentale par la ligne d’Aigues-Mortes (1402) qui se prolonge vers l’Espagne. Le cadre des marchands vénitiens dépasse la Méditerranée puisque des convois annuels relient Venise à Londres, Southampton ou Bruges par le détroit de Gibraltar et l’Atlantique, « la mer de la Rochelle ».

Les routes commerciales sont aussi terrestres : des marchands allemands acheminent vers le sud par le col du Brenner le fer et le cuivre d’Europe centrale. Venise est aussi reliée à Lyon, via Milan, par les passes alpestres. La cité revend au monde entier les produits de luxes venant d’Orient : poivre, épices, soieries ou coton et sucre de Crète. Plus encore comptent les produits de base : bois et fourrures proviennent du monde slave et Venise exporte les céréales de Sicile, les vins, les draps…

Ainsi le revenu par habitant au début du 15e siècle est quinze fois plus élevé à Venise qu’à Paris, Madrid ou Londres. La richesse de la ville est symbolisée par la frappe d’une pièce d’or, le ducat, qui est jusqu’à la fin du 16e siècle l’étalon monétaire du monde méditerranéen occidental.
2. A partir du 16e siècle, des difficultés que Venise tente de surmonter
a. Un contexte défavorable à la cité vénitienne
En 1499 Venise, avec la prise de Crémone, de Rimini et de Trieste, s’est étendue vers l’intérieur des terres (constitution d’un État de Terre Ferme riche et agricole) : il faut faire face à une croissance démographique et spatiale de la ville qui dépasse alors les 100 000 habitants. Cependant cette expansion attire l’hostilité de ses puissants voisins : l’empereur du St Empire, les rois de France, d’Angleterre, d’Espagne et les Etats de l’Eglise. Au début du 16e siècle, Venise se trouve entrainée au cœur des conflits européens et notamment de la guerre entre François Ier et Charles Quint.

La deuxième difficulté pour la cité italienne s’inscrit sans un contexte plus large, c’est la découverte du Nouveau Monde (voir fiche Un navigateur européen et ses découvertes : Christophe Colomb).
Le centre de gravité de l’Europe se déplace au cours du 16e siècle de la Méditerranée à l’Océan Atlantique. Cette découverte retire aux Vénitiens le monopole du commerce des riches métaux, des bois de teinture ainsi que des plantes médicinales. Il provoque également des difficultés pour l’Arsenal vénitien car les caravelles concurrencent fortement les galères pour la navigation.

Enfin, un troisième évènement a pour les vénitiens des incidences plus immédiates, c’est la prise de Constantinople par les Turcs Ottomans en 1453. La Méditerranée orientale passe peu à peu sous leur contrôle et se ferme à la pénétration européenne. L’avance turque en Orient fait progressivement disparaitre les comptoirs vénitiens. Chypre est perdue en 1572.
b. Malgré ces difficultés, Venise tente de redynamiser ses activités
En premier lieu, l’expansion ottomane réduit mais ne stoppe pas l’activité maritime vers l’Orient. La cité recherche par ailleurs des marchés de substitution vers l’Afrique du Nord et à la fin du 15e siècle, elle développe une ligne de convois régulière le long de ses côtes : le trafego. La cité cherche ainsi à développer des liens avec les ports de l’Atlantique et la mer du Nord ainsi que les routes commerciales terrestres. Par ailleurs, la croissance de la consommation, au milieu du 16e siècle permet à la République de retrouver son niveau de commerce dans les années 1560.

La richesse créée provient également des États de la Terre Ferme : l’exploitation des terres agricoles attire les capitaux investis jusque là dans le commerce lointain. Enfin, fortement implantés en Occident, les Vénitiens, comme les Génois, y exercent une domination financière qui leur permet de survivre au déclin de l’activité du commerce oriental au début du 16e siècle. Preuve du dynamisme de la cité, Venise fournit encore, en 1571, la moitié des navires de la flotte chrétienne qui affronte les Ottomans lors de la victoire de Lépante.
L'essentiel
Principale place portuaire de Méditerranée au 15e siècle, centre économique dont le rayonnement gagne tout le continent européen, Venise doit, au 16e siècle faire face à un contexte difficile : rivalité de grandes puissances continentales, expansion ottomane en Méditerranée orientale et surtout glissement des activités économiques vers l’Atlantique. Malgré les contraintes, la cité demeure un centre dynamique tout au long du 16e siècle.

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