Pékin, une cité interdite ?
C’est surtout le règne de l’empereur Yongle (1403-1424), le troisième empereur de la dynastie qui marque le retour à la stabilité. Il est l’un des souverains les plus illustres de l’histoire chinoise. Il souhaite affirmer la puissance de la dynastie en socialisant le lieu d’implantation du pouvoir. La capitale, jusque là installée à Nanjing (Nankin), est transférée à Pékin pour mieux se protéger de la menace mongole. Il relève la Grande Muraille pour mieux assurer la protection du pays.
Au cœur de la ville de Pékin, il décide également la construction d’une immense cité à la gloire de la famille impériale.
Orientée sud-nord comme tous les monuments chinois, cette cité est une œuvre monumentale. La cité a donc été bâtie en longueur sur cet axe. Elle revêt la forme d’un quadrilatère de 960 m sur 750 m et recouvre plus de 70 ha de superficie, dont plus de 50 ha de jardins. La cité est entourée de remparts mêlant terre damée et briques d’une hauteur de 10 m. Autour de ces remparts, des douves d’une largeur de 50 m achèvent de protéger l’accès à la cité.
Ce chantier gigantesque mobilise plus de 200 000 ouvriers et artisans auxquels se joignent des milliers de paysans réquisitionnés dans le cadre de corvées. Quatre portes monumentales placées aux quatre points cardinaux ouvrent la cité sur l’extérieur même si les liens avec les 120 millions de sujets sont limités.
La nouvelle demeure impériale est inaugurée en 1421. C’est le plus grand domaine impérial au monde, le centre politique où règneront les 14 empereurs de la dynastie des Ming puis les 10 empereurs de la dynastie suivante, celle des Qing.
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Doc. 1. Plan de la cité interdite | Doc. 2. La cité interdite de nos jours |
• Le premier espace est celui de la Grande Cour par laquelle on pénètre par la porte sud, du midi. C’est le lieu où attendent ceux qui souhaitent s’entretenir avec l’Empereur. Cette cour donne sur la cour extérieure ou officielle qui est l’espace de la vie politique de la cité, son cœur administratif. C’est le lieu des cérémonies officielles présidées par l’Empereur. À l’est, se trouve le domaine réservé aux services civils et à l’ouest celui des services militaires avec le palais de la bravoure militaire.
• Sur une vaste esplanade, le Palais de l’Harmonie Suprême domine cette cour officielle. D’une hauteur de 35 m, rehaussé d’une triple terrasse en marbre blanc, c’est le plus spacieux et le plus richement décoré de la cité. C’est dans ce centre symbolique de l’Empire que se trouve le trône impérial. Pour atteindre ce trône, l’empereur gravit une série de marches symbolisant l’ascension de la montagne sacrée. Le trône est tourné vers le sud pour que les souverains reçoivent l’énergie vitale du soleil (Yang).
Les deux autres palais du centre politique sont situés immédiatement derrière. Il s’agit du Palais de l’Harmonie du milieu où se repose l’empereur avant de présider aux cérémonies et le Palais de l’Harmonie préservée, lieu de réception pour les dignitaires de l’Empire.
• Plus au Nord, un troisième espace qui est celui de la partie privée, réservé à l’empereur et à sa famille. Sur l’axe central, trois palais sont réservés aux souverains : le premier le Palais de la Pureté Céleste est le plus important. C’est le lieu de vie et de travail de l’empereur. De part et d’autre de cet axe, les « six palais de l’est » et les « six palais de l’ouest » abritant les lieux de vie de l’impératrice, des concubines et de leurs suivantes. La porte nord de la cité interdite est la porte de sortie privée de la cour.
Dans un premier temps, il affirme avec fermeté la domination de la Chine en Extrême-Orient. Il mène une politique expansionniste, organise des expéditions militaires qui permettent par exemple l’occupation du Vietnam en 1421. Des missions diplomatiques sont créées pour placer les pays voisins sous protection chinoise. Yongle rétablit également l’ancien système du tribut par lequel les États non chinois d’Asie orientale reconnaissent la suprématie culturelle et morale de la Chine. En parallèle, il ordonne de grandes expéditions maritimes qui doivent illustrer la puissance des Ming aux yeux des nations d’Asie et d’Afrique. Plusieurs de ces expéditions sont conduites par l’amiral Zheng He.
En 1405, une première expédition part des provinces méridionales de l’Empire où se situent les ports marchands et les plus importants chantiers navals. Composée de longues jonques, dont certaines peuvent embarquer plus de 1 000 personnes, elle se dirige vers l’Asie du sud-est (Vietnam, Cambodge, Malaisie) avant d’aborder les côtes de l’Inde jusqu’à Madagascar.
Au début de 1407, les cales pleines, les navires rentrent en Chine. Zheng He mène ainsi sept expéditions permettant au commerce chinois de prospérer. Participent également à ces voyages retours des ambassadeurs des pays visités qui restent auprès de l’empereur en tant qu’invités. L’art (peinture, calligraphie), la culture chinoise (littérature, philosophie…) sont aussi transmis hors de Chine.

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