Suites numériques : comportement à l'infini de (qn), avec q un réel.
- Fiche de cours
- Quiz
- Profs en ligne
- Videos
- Application mobile
Objectif
Étudier à l’infini la suite
(qn), avec q un
réel ; cela permettra le calcul de la limite
d’une suite géométrique.
1. Inégalité de Bernoulli
Pour l’étude à l’infini de
(qn), q étant un
réel, on doit utiliser à un moment de la
démonstration une inégalité qui fut
démontrée par Bernoulli.
Remarque
Il s’agit donc d’un « petit » théorème qui va nous être utile pour un théorème « plus important » : un tel « petit » théorème est alors appelé lemme.
Ce mot de mathématique vous est ici donné pour enrichir votre « culture mathématique ».
Démonstration
La démonstration de cette inégalité se fait à l’aide d’un raisonnement par récurrence.
Soit a un réel strictement positif fixe.
Soit n un entier naturel quelconque.
On appelle (Pn) la proposition : (1 + a)n ≥ 1 + na.
• Initialisation : n = 0.
On a : (1 + a)0 = 1 et 1 + 0 × a = 1 et 1 ≥ 1, donc (P0) est une proposition vraie.
• Hérédité : soit k un entier naturel quelconque.
On doit démontrer que la proposition : ((Pk)
(Pk+1))
est une proposition vraie, autrement dit on doit
démontrer que l’inégalité (1 +
a)k+1 ≥ 1 +
(k + 1)a est vraie sachant que l’on dispose de
l’inégalité (1 +
a)k ≥ 1 + ka.
On a :
(1 + a)k+1 = (1 + a) (1 + a)k et (1 + a)k ≥ 1 + ka et a > 0,
donc (1 + a) (1 + a)k ≥ (1 + a)(1 + ka). On a en fait multiplié les deux côtés par le nombre positif (1 + a).
Ainsi (1 + a)k+1 ≥ 1 + (k + 1)a + ka2.
Or, 1 + (k + 1)a + ka2 ≥ 1 + (k + 1)a puisque ka2 ≥ 0.
Finalement, on a bien (1 + a)k+1 ≥ 1 + (k + 1)a.
• Conclusion :
La proposition (Pn) est vraie au rang initial n = 0 et de surcroît est héréditaire, elle est donc vraie pour tout entier naturel n.
Remarque
Il s’agit donc d’un « petit » théorème qui va nous être utile pour un théorème « plus important » : un tel « petit » théorème est alors appelé lemme.
Ce mot de mathématique vous est ici donné pour enrichir votre « culture mathématique ».
Lemme : inégalité de Bernoulli
Soit a un réel strictement positif.
Pour tout entier naturel n, on dispose de l’inégalité (1 + a)n ≥ 1 + na.
Soit a un réel strictement positif.
Pour tout entier naturel n, on dispose de l’inégalité (1 + a)n ≥ 1 + na.
Démonstration
La démonstration de cette inégalité se fait à l’aide d’un raisonnement par récurrence.
Soit a un réel strictement positif fixe.
Soit n un entier naturel quelconque.
On appelle (Pn) la proposition : (1 + a)n ≥ 1 + na.
• Initialisation : n = 0.
On a : (1 + a)0 = 1 et 1 + 0 × a = 1 et 1 ≥ 1, donc (P0) est une proposition vraie.
• Hérédité : soit k un entier naturel quelconque.
On doit démontrer que la proposition : ((Pk)

On a :
(1 + a)k+1 = (1 + a) (1 + a)k et (1 + a)k ≥ 1 + ka et a > 0,
donc (1 + a) (1 + a)k ≥ (1 + a)(1 + ka). On a en fait multiplié les deux côtés par le nombre positif (1 + a).
Ainsi (1 + a)k+1 ≥ 1 + (k + 1)a + ka2.
Or, 1 + (k + 1)a + ka2 ≥ 1 + (k + 1)a puisque ka2 ≥ 0.
Finalement, on a bien (1 + a)k+1 ≥ 1 + (k + 1)a.
• Conclusion :
La proposition (Pn) est vraie au rang initial n = 0 et de surcroît est héréditaire, elle est donc vraie pour tout entier naturel n.
2. Comportement à l'infini de (qn), avec q un
réel.
Théorème
Soit q un nombre réel.
On dispose des propositions suivantes :
• (P1), si q > 1, alors
• (P2), si q = 1, alors
• (P3), si –1 < q < 1, alors
• (P4), si q ≤ –1, alors la suite (qn) n’a pas de limite.
Soit q un nombre réel.
On dispose des propositions suivantes :
• (P1), si q > 1, alors

• (P2), si q = 1, alors

• (P3), si –1 < q < 1, alors

• (P4), si q ≤ –1, alors la suite (qn) n’a pas de limite.
Conformément au programme, on ne démontre que (P1). On note néanmoins que (P2) à est une proposition évidente puisque 1n = 1, donc 1n → 1.
► Démonstration de (P1)
Soit q un réel vérifiant q > 1.
On a :
q > 1, il existe un réel a tel que q = 1 + a et a > 0.
Donc d’après le lemme de l’inégalité de Bernoulli, on a : qn = (1 + a)n ≥ 1 + na.


Conclusion :

► Exemples d’application directe
•

•


► Exemple d’application « moins » directe
Pour tout entier naturel n, on pose

Soit n un entier naturel.
On a :

Vous pouvez constater qu’il est NÉCESSAIRE de bien maîtriser les formules sur les puissances entières, formules vues au collège.




3. Application aux suites géométriques
• Une suite géométrique u de raison q
est une suite de terme général
,
où up est le premier terme, terme
donné.
Donc
;
est un
nombre fixe donné et l’on connaît le
comportement à l’infini de
qn à l’aide du
théorème précédent : on peut
donc étudier le comportement à l’infini
de la suite u.
• Soit u une suite géométrique de premier terme u0 donné et de raison q (on adaptera les calculs si le premier terme n’est pas u0).
On s’intéresse parfois dans les exercices à la somme des termes consécutifs de la suite u.
Par exemple, on pose :
.
On a vu en 1S que l’on peut simplifier Sn ; on va le refaire pour rappel.
On a :
, il
s’agit d’une somme de (n+1) termes.
Sn = u0(1 + q + … + qn-1 + qn)
• Cas 1 : q = 1.
Sn = u0(1 + 1 + … + 1 + 1) = u0(n+1).
et
donc
, cela
dépend du signe de u0.
• Cas 2 : q ≠ 1.
Sn = u0(1 + q + … + qn-1 + qn)
d’après une formule démontrée en
1S.
.
On recommande ici de ne pas apprendre par cœur cette formule, MAIS de refaire sur votre copie les quelques lignes qui l’établissent.
est une
constante et on connaît le comportement à
l’infini de qn. Il ne reste plus
qu’ à déduire le comportement à
l’infini de (1 - q ×
qn), puis d’en déduire le
comportement à l’infini de
Sn.
► Exemple d’application directe où u est une suite géométrique de premier terme 2 et de raison q = –0,5.
Soit n un entier naturel.
On a :
un = u0 × qn = 2 × (–0,5)n
Sn = 2 + 2(–0,5) + … + 2(–0,5)n–1 + 2(–0,5)n
Sn = 2(1 + (–0,5) + … + (-0,5)n-1 + (–0,5)n)



(–0,5)n → 0 car –1 < –0,5 < 1, donc 0,5. (–0,5)n → 0 et (1 + 0,5. (–0,5)n → 1).
Ainsi, on a :
.

Donc


• Soit u une suite géométrique de premier terme u0 donné et de raison q (on adaptera les calculs si le premier terme n’est pas u0).
On s’intéresse parfois dans les exercices à la somme des termes consécutifs de la suite u.
Par exemple, on pose :

On a vu en 1S que l’on peut simplifier Sn ; on va le refaire pour rappel.
On a :

Sn = u0(1 + q + … + qn-1 + qn)
• Cas 1 : q = 1.
Sn = u0(1 + 1 + … + 1 + 1) = u0(n+1).



• Cas 2 : q ≠ 1.
Sn = u0(1 + q + … + qn-1 + qn)


On recommande ici de ne pas apprendre par cœur cette formule, MAIS de refaire sur votre copie les quelques lignes qui l’établissent.

► Exemple d’application directe où u est une suite géométrique de premier terme 2 et de raison q = –0,5.
Soit n un entier naturel.
On a :
un = u0 × qn = 2 × (–0,5)n
Sn = 2 + 2(–0,5) + … + 2(–0,5)n–1 + 2(–0,5)n
Sn = 2(1 + (–0,5) + … + (-0,5)n-1 + (–0,5)n)



(–0,5)n → 0 car –1 < –0,5 < 1, donc 0,5. (–0,5)n → 0 et (1 + 0,5. (–0,5)n → 1).
Ainsi, on a :

Vous avez obtenu75%de bonnes réponses !