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Procéder à une veille technologique

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Objectifs

Savoir ce qu’est une veille technologique.
Comprendre l’intérêt de réaliser une veille technologique en entreprise et en sciences de l’ingénieur (SI).
Connaitre la démarche qui permet d’effectuer une veille technologique.

Points clés

La veille technologique est un processus qui permet de se tenir informé sur l'état des sciences, techniques et technologies en lien avec les produits qu'on conçoit et/ou qu’on fabrique.
En SI, la veille technologique est un outil performant lors des projets. Elle s’utilise surtout en début de projet, ou en amont des phases de conception.
Une veille technologique s’effectue en 6 étapes.
1. Énoncer le but de la veille.
2. Sélectionner les sources d’information.
3. Acquérir l’information.
4. Synthétiser l’information.
5. Restituer l’information.
6. Archiver l’information.

Pour bien comprendre

Projet
Organisation d’un projet selon une méthode itérative

1. La veille technologique

a. Qu'est-ce qu'une veille technologique ?

La veille technologique

La veille technologique est un processus qui permet de se tenir informé sur l'état des sciences, techniques et technologies en lien avec les produits qu'on conçoit et/ou qu’on fabrique.

Une veille technologique complète comporte plusieurs activités, dont :

la sélection de plusieurs sources d'informations, de catégories diverses ;
l'acquisition de l'information par un travail d'investigation ;
la synthèse de l'information recueillie, qui permet de l’analyser et de ne garder que le plus pertinent ;
la restitution de l'information aux autres membres de son équipe ou de l'entreprise ;
l'archivage de l'information pour qu'elle soit facile à retrouver et à consulter.

Remarque
La veille technologique peut être réalisée par l'ensemble des ingénieurs d'une équipe, ou bien par seulement quelques-uns en particulier. Les grandes entreprises ont souvent un service dédié à la veille technologique.

Rôle de la veille technologique

La veille technologique est un outil important pour assurer la compétitivité des produits d'une entreprise, et faire mieux que ses concurrents.

Elle permet notamment les actions suivantes.

Suivre l'évolution des technologies en lien avec ses produits, pour toujours utiliser les plus performantes et/ou récentes.
Identifier de nouveaux procédés de fabrication qui peuvent être utilisés par l'entreprise.
Repérer des innovations ou des découvertes scientifiques intéressantes, mais pas encore exploitables, pour anticiper sur leur utilisation dans le futur.
Savoir où en est la concurrence.
Trouver de nouvelles idées.
Comprendre la place qu'occupe le type de produits qu'on développe dans la société, la manière dont ils sont utilisés.

b. Veille technologique en SI

Lors d'un projet en sciences de l’ingénieur (SI), on va forcément être amené à effectuer à plusieurs reprises des recherches pour trouver des informations techniques, des idées, des bibliothèques logiciels, commander des composants, etc.

L’importance du moment de la veille technologique

Il est possible d'effectuer cette recherche en cours de projet. Il se peut cependant qu’on découvre tardivement une nouvelle technique durant le projet.

On peut alors se trouver dans l’une des situations suivantes.

Cette technique n'est plus utilisable, car le projet est trop avancé.
On a utilisé beaucoup d’énergie pour maitriser une autre technique, moins bonne, mais qu'on hésite à abandonner.
Cette technique est encore utilisable, mais cela va faire perdre du temps au groupe de l'inclure dans le projet.

Dans tous les cas, la découverte de cette nouvelle technique est une bonne chose, c'est uniquement le moment de sa découverte qui est mauvais. Pour éviter ce genre de situation, il est préférable de débuter un projet en menant une veille technologique.

Dans le cadre des méthodes agiles, qui utilisent une approche itérative pour structurer le projet : il est parfois judicieux de réaliser une veille technologique durant les phases d'imprégnation de certains cycles.

Rappels

Les méthodes agiles sont des méthodes de pilotage de projet. Elles utilisent une structuration de projet fondée sur une approche itérative.
Avec l'approche itérative, un projet est une suite de cycles qui s'enchainent. Chaque cycle comporte 4 phases : imprégnation, conception, réalisation et transition.
Chaque cycle permet d'apporter une nouvelle fonctionnalité au produit, ou de travailler sur un aspect particulier du produit, comme sa forme ou sa structure.

La structure d’un cycle

Intérêts de la veille technologique pour les projets SI

Dans le cadre des projets de SI, la veille technologique présente plusieurs intérêt.

Être mieux informé, mieux comprendre les implications du projet et être plus à l'aise techniquement avant d’attaquer les phases de conception et de réalisation.
Gagner du temps, en évitant un changement de technologie plus tard durant le projet.
Être capable de réaliser une meilleure maquette ou un meilleur prototype.
Trouver des idées originales et/ou à la pointe.

2. Réaliser une veille technologique

On peut réaliser une veille technologique, en groupe, en suivant une démarche en 6 étapes.

Remarque
Il est aussi possible de pratiquer, de manière régulière, une veille technologique seul, afin de maintenir ses connaissances à jour. Dans le cadre d’un projet, on privilégiera néanmoins l’approche « en groupe », qui est plus efficace pour l’équipe projet et/ou l’entreprise.

Étape 1 – Énoncer le but de la veille.

On commence toujours par se mettre d'accord sur la finalité de la veille technologique. Quels types de données cherche-t-on à recueillir ? À quoi ces données vont-elles servir ?

Le but de la veille peut s'énoncer sous la forme d'une ou plusieurs questions. C'est également important de prévoir la durée approximative qu'on va allouer à la veille.

Exemple
Une équipe projet composée de 3 élèves de SI débute un nouveau projet. Ce projet a pour objectif de réaliser une serrure biométrique connectée.

Le groupe décide de réaliser une veille technologique dès le début du projet.
Le groupe commence donc par faire un point sur le type d'informations à chercher.

Finalement, le groupe décide que la veille technologique devra répondre aux trois questions suivantes.

Quels sont les différents types de dispositifs biométriques, et comment fonctionnent-ils ?
Quels sont les différents types de systèmes de verrouillage, et comment fonctionnent-ils ?
Quelles sont les dernières innovations liées aux objets connectés ?

Chaque élève sera en charge de la réponse à une question. Enfin, il est décidé de consacrer environ 8 heures à la veille.

Remarque
À ce stade, il est intéressant de chercher ensemble quelques mots-clés qui guideront les recherches de chacun par la suite.

Étape 2 – Sélectionner des sources d'information.

Une fois le but de la veille technologique posé, on détermine et liste les sources d'informations qu'on va utiliser. Dans l'idéal, on essaie d'utiliser des sources d'informations variées : bases de données, brevets, articles de presse généraliste et spécialisée, vidéos, pages web, enquêtes, etc.

On s’attache également à sélectionner des sources d’information fiables, en s’assurant, par exemple :

que ces sources sont issues d’organismes officiels (gouvernement, INPI, INSEE, etc.) ;
que ces sources impliquent ou sont rédigées par des experts : ingénieur ou entreprise technologique pour de la documentation technique, scientifique pour une découverte scientifique, etc. ;
que les informations qu’elles contiennent peuvent être recoupées avec d’autres sources.

Remarque
Il ne faut pas hésiter à choisir des sources d'information dans d'autres langues, notamment en anglais.

Exemple
À partir de maintenant, on suit l'élève chargé de répondre à la question « Quelles sont les dernières innovations liées aux objets connectés ? ».
Il décide d'utiliser les sources d'informations suivantes.

La base de données des brevets de l'INPI.
Deux reportages TV récents qui montrent comment les objets connectés entrent dans l'usage des particuliers.
Les derniers articles sur les objets connectés de trois sites spécialisés sur les nouvelles technologies.
Les plateformes de vidéos en ligne Youtube et Dailymotion.
Deux sites web de maker.
Deux sites de fournisseurs de composants électroniques.

Remarques

Un maker est quelqu'un qui fabrique lui-même des produits, y compris des produits technologiques. Cela est rendu de plus en plus facile par la généralisation des moyens de prototypage bon marché comme l'impression 3D, les cartes Arduino ou les Raspberry Pi. On parle aussi de DIY, pour Do It Yourself.
De nombreux maker mettent leurs créations en ligne, avec des tutoriaux. C'est une excellente source d'information pour les projets de SI. Il faut néanmoins s’assurer de bien comprendre les plans, montages, programmes, etc., dont on s’inspire. Et ils ne doivent pas être repris tels quels, mais adaptés.

Étape 3 – Acquérir l'information.

Quand les sources ont été choisies, la collecte de données peut démarrer. La collecte doit être active et méthodique.

En même temps que l’on consulte des ressources, il faut réaliser les actions suivantes.

Prendre des notes.
Lister et/ou télécharger tous les documents intéressants. Préciser les passages notables dans les vidéos, les pages les plus utiles sur les sites web, etc.
Organiser les documents que l’on récupère.

Exemple
L’élève que l’on suit décide de créer, sur son ordinateur, un répertoire dans lequel il stocke tous les documents intéressants qu'il trouve. Ce répertoire est décomposé en plusieurs dossiers, un pour chaque type de documents.

Il crée aussi un dossier dans la barre des tâches de son navigateur web, et décide de systématiquement mettre un marque-page sur tous les liens intéressants qu'il visitera.

Il garde enfin une feuille à côté de lui, sur laquelle il prend des notes. Il écrit également une courte description en une phrase pour chaque ressource intéressante, et les passages/pages importants.

Il se lance ensuite dans la consultation des sources qu'il avait choisies lors de l'étape 2.

Remarque
Si au cours de la recherche, de nouvelles sources d'informations intéressantes sont trouvées, il ne faut pas hésiter à les inclure dans la veille technologique. Il faut néanmoins essayer de ne pas trop dépasser le temps prévu pour la veille.

Étape 4 – Synthétiser l'information.

Une fois que toutes les sources ont été utilisées, et qu'on a gagné beaucoup d'informations, il faut faire un point sur ce qu'on a trouvé. L'objectif de cette étape est de faire une synthèse des données recueillies et de mettre en avant l'essentiel.

Exemple
L'élève qu’on suit synthétise ses recherches en mettant en avant quelques points importants.

La manière dont les gens se servent et accueillent des objets connectés chez eux actuellement.
L'évolution des derniers protocoles de communication (Wifi, BlueTooth, XBee, etc.) utilisables pour les objets connectés à usage domotique.
Les composants et techniques de prototypage les plus couramment utilisés par les makers qui créent des objets connectés.
Le prix et la disponibilité des composants pour pouvoir les commander.

Étape 5 – Restituer l'information.

Le résultat de la veille technologique doit ensuite être partagé entre les membres de l'équipe projet. Le mieux à ce stade est que chacun prépare une courte présentation, éventuellement avec un support numérique, comme un diaporama. L'objectif de cette présentation sera de transmettre aux autres membres du groupe ce qui a été trouvé, de manière synthétique.

Exemple
L'élève qu’on suit prépare un diaporama qui résume toutes les informations importantes qu'il a trouvées, c'est-à-dire celles contenues dans sa synthèse de l'étape 4.

Il présente sa synthèse aux deux autres membres du groupe. Il écoute ensuite la restitution de ses deux camarades sur leurs parties de la veille technologique.

Étape 6 – Archiver l'information.

Enfin, la dernière étape de la veille technologique consiste à archiver de manière structurée les résultats des recherches de chacun. Les documents et les informations pourront de cette manière être facilement retrouvés par la suite, quand un membre du groupe en aura besoin.

Exemple
Le groupe se réunit et crée un répertoire commun sur le réseau du lycée. Ils placent dans ce répertoire, rangées par catégorie, toutes les ressources intéressantes qu'ils ont trouvées.

Il réalisent ensuite un document-bilan qui liste toutes les ressources archivées, les décrit succinctement et propose un lien vers elles. Ils mettent enfin également leurs diaporamas dans ce répertoire.