Les liaisons dangereuses : l'auteur et son oeuvre
Objectif : il ne faut pas chercher dans la vie
de Choderlos de Laclos (1741-1803) le parfum de scandale qui
se dégage de son œuvre. Laclos n’a, en effet,
rien d’un Valmont et son roman serait plutôt une
contre autobiographie (selon l’expression de Michel Butor).
1. Une carrière militaire sans éclat
a. L’artillerie par choix et par défaut
Né à Amiens, le 18 octobre 1741,
dans une famille de la petite noblesse, ce
brillant élève se lance dans une carrière
militaire et choisit l’artillerie à
la fois par goût pour les disciplines scientifiques mais
aussi parce que son nom ne lui permet pas de prétendre
à d’autres corps plus prestigieux. Il entre ainsi
à l’école militaire de
La Fère, dans l’Aisne, d’où il
sort sous-lieutenant en 1761.
b. Militaire en temps de paix
De 1756 à 1763 a eu lieu la guerre de Sept
Ans qui opposa principalement la France et la
Grande-Bretagne, mais aussi l’Autriche à la Prusse.
A la fin de la guerre, s’ouvre une période
de paix pour la France qui contraint Laclos à une
morne vie d’officier de garnison (à
Toul, Strasbourg, Grenoble…). Pour surmonter
l’ennui, il se réfugie alors dans la
littérature. Celle-ci lui apportera la gloire
qu’il ne trouvera jamais dans les armes.
2. Des écrits qui font scandale
Nommé capitaine en 1779, Laclos est
envoyé à l’île d’Aix pour
surveiller la construction de fortifications, devenues
nécessaires dans un contexte où la France
était à nouveau en guerre avec
l’Angleterre.C’est à cette époque que Laclos rédige Les Liaisons dangereuses. Il demande même en 1781 un congé de 6 mois, pour achever son œuvre qui paraît en mars 1782. Le livre connaît un succès de scandale immédiat (2 000 exemplaires vendus en un mois).
Auparavant, Laclos s’était essayé, sans grand succès, à la poésie légère avec son Epitre à Margot (sur la maîtresse du roi, Mme du Barry) et à l’opéra comique avec Ernestine, mais sa carrière littéraire commence et se termine avec Les Liaisons dangereuses dont il n’eut pas le temps d’achever la suite à laquelle il avait songé et qui devait s’intituler Les Liaisons heureuses…
Toutefois, il déclenche un nouveau scandale en 1786, avec la publication d’un ouvrage militaire : Lettre à Messieurs de l’Académie française sur l’éloge de M. de Vauban. Dans cet essai au titre ironique, Laclos critique les travaux de fortification effectués par Vauban, déclenchant ainsi une virulente polémique et sa mutation à Metz.
3. Une vie privée sans histoire
En 1783, Laclos rencontre Marie Soulange
Duperré, avec qui il a un fils et qu’il
épouse en 1786. Laclos semble heureux en ménage et
n’a rien du libertin cynique qu’il met en scène.
Il semble, en revanche, concerné par
l’émancipation que revendique
Mme de Merteuil, comme en témoignent les
propositions contre l’asservissement des femmes qu’il
développe, à partir de 1783, dans 3 essais,
rassemblés sous le titre
De l’Éducation
des femmes.
4. Un révolutionnaire opportuniste
a. De la monarchie orléaniste à la
Révolution
En 1788, suite à des tensions avec ses supérieurs,
liées à la publication de son « éloge
» sur Vauban, Laclos quitte l’armée et
entre en politique. Il devient ainsi
secrétaire des commandements du duc
d’Orléans en 1789, puis s’engage
du côté des révolutionnaires
et s’inscrit au club des Jacobins en 1790.
Sous la Terreur, il échappe de peu à la guillotine pour ses anciennes positions orléanistes. Il met sa plume au service de la politique et rédige des articles pour le compte du gouvernement révolutionnaire, comme celui intitulé De la guerre et de la paix, en 1794.
Sous la Terreur, il échappe de peu à la guillotine pour ses anciennes positions orléanistes. Il met sa plume au service de la politique et rédige des articles pour le compte du gouvernement révolutionnaire, comme celui intitulé De la guerre et de la paix, en 1794.
b. De la Révolution à l’Empire
Laclos se rallie ensuite au parti de Bonaparte, participe au coup
d’état du 18 brumaire et
réintègre l’armée. Il
est alors nommé général de brigade en 1800,
puis commandant d’artillerie lors des campagnes
napoléoniennes, et meurt à Naples en
1803, de la dysenterie (grave maladie du
côlon)…
Conclusion
Cette fin peu glorieuse sera vite effacée par le triomphe de son roman, devenu, par delà son aspect scandaleux, un « classique » de la littérature.
Cette fin peu glorieuse sera vite effacée par le triomphe de son roman, devenu, par delà son aspect scandaleux, un « classique » de la littérature.

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