Les grands traits de l'esthétique surréaliste
Objectif :
Découvrir un rapide historique du courant
surréaliste et ses caractéristiques
principales.
La révolte contre les abominations de la
Première guerre mondiale va conduire toute une
génération de jeunes poètes, André
Breton, Louis Aragon, Philippe Soupault,
Paul Éluard à fonder un groupe en 1924 :
le Surréalisme, qui touche d’abord la
littérature, puis s’étend aux arts
plastiques, à la photographie et au cinéma.
Entre 1925 et 1938, les expositions se multiplient de Paris à Tokyo en passant par Londres ou New York. S’appuyant sur les recherches de Freud en psychanalyse, les artistes surréalistes révèlent la part mystérieuse et fascinante de l’inconscient, créant des œuvres inattendues et déroutantes. Ce mouvement domine le 20e siècle artistique par son esprit novateur, sa puissance créatrice, son imagination sublimée, son ampleur et continue à influencer ce début de siècle.
Entre 1925 et 1938, les expositions se multiplient de Paris à Tokyo en passant par Londres ou New York. S’appuyant sur les recherches de Freud en psychanalyse, les artistes surréalistes révèlent la part mystérieuse et fascinante de l’inconscient, créant des œuvres inattendues et déroutantes. Ce mouvement domine le 20e siècle artistique par son esprit novateur, sa puissance créatrice, son imagination sublimée, son ampleur et continue à influencer ce début de siècle.
1. Historique
a. Les précurseurs
Lautréamont, Rimbaud, Apollinaire et Tzara ont
tous engendré l’esprit du
surréalisme. Lautréamont (1846-1870) est le
premier à avoir joué des rapprochements
inattendus de langage dans Les chants de
Maldoror. Il est le contemporain de
Rimbaud (1854-1891) qui préconise le
dérèglement de tous les
sens pour devenir un vrai voyant,
message que les surréalistes vont adopter. Les
surréalistes vont puiser leur nom chez Apollinaire
qui l’utilise pour la première fois avec
cette signification d’invention
métaphorique, de création qui
n’imite pas le réel. Le mouvement doit aussi
à Tristan Tzara (1896-1963), poète roumain
et père du dadaïsme.
b. Le groupe Dada
Le surréalisme en littérature est
né des activités, des idées de ce
groupe, dans lequel de nombreux artistes
s’impliquent, révoltés par la guerre,
par les valeurs dominantes, ils estiment que les
valeurs bourgeoises sont les causes du conflit
mondial, ils se retournent contre la
société et se lancent dans la
provocation extrême, voire violente. Breton,
qui appartient au groupe dans un premier temps,
s’en éloigne, il veut la révolution
par le langage et non la destruction de l’ordre
établi.
c. Le manifeste du surréalisme (1924)
André Breton est le fondateur du mouvement,
aidé par Philippe Soupault et aussi par Louis
Aragon. Il définit le surréalisme par un
manifeste, dans lequel il exprime le désir
d’explorer le domaine du rêve, de
rompre avec le conformisme. Ils seront rejoints
rapidement par d’autres : Paul Eluard, Michel
Leiris, Antonin Artaud, Robert Desnos, Benjamin
Peret… Refusant de se réduire à la
stricte littérature, le mouvement a
l’ambition plus vaste d’opérer une
véritable révolution des
sensibilités et des mentalités. Il
revendique l’unité de l’homme et du
monde.
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Doc.1. Antonin Artaud dans le film Le Juif errant, réalisé par Luitz Morat en 1926 |
d. L’influence des surréalistes dans
les arts
Ils sont suivis dans leur
entreprise par de nombreux peintres sculpteurs, Dali,
Magritte, De Chirico, Picasso, Picabia,
Ernst… un
photographe, Man Ray, un cinéaste, Luis
Bunuel…
Le compositeur Erik Satie (1866-1925), dans ses Gymnopédies, est celui qui peut s’apparenter le plus au mouvement, sans pour autant y appartenir. D’ailleurs, le mouvement s’intéressera très peu à la musique. En revanche, il est fortement représenté dans les arts du visuel. Pour ces artistes, la notion de poésie est mêlée à celle de peinture ou photographie. Ils prolongent une tradition qui mêle rêverie, fantastique, allégories, mythes… Dans leurs œuvres, ils utilisent le choc visuel ou la juxtaposition d’objets incongrus, ils transposent la réalité au-delà de la logique habituelle dans une dimension onirique, ils entremêlent l’insolite et le quotidien.
Le compositeur Erik Satie (1866-1925), dans ses Gymnopédies, est celui qui peut s’apparenter le plus au mouvement, sans pour autant y appartenir. D’ailleurs, le mouvement s’intéressera très peu à la musique. En revanche, il est fortement représenté dans les arts du visuel. Pour ces artistes, la notion de poésie est mêlée à celle de peinture ou photographie. Ils prolongent une tradition qui mêle rêverie, fantastique, allégories, mythes… Dans leurs œuvres, ils utilisent le choc visuel ou la juxtaposition d’objets incongrus, ils transposent la réalité au-delà de la logique habituelle dans une dimension onirique, ils entremêlent l’insolite et le quotidien.
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Doc.2. La coiffeuse, peinture de Ernst Ludwig Kirchner (1880-1938) |
2. Les grandes caractéristiques du courant
a. La révolte, l’anticonformisme, la
provocation
Ils préconisent la lutte contre les idées
reçues, refusent la construction logique de
l’esprit, incitent à vivre de façon
instinctive, selon les désirs. Par des
actes symboliques, ils cherchent à briser les
tabous, reprenant la tradition de provocation,
chère aux dadaïstes.
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Doc.3. Le célèbre peintre Salvador Dali, à Venise - 1961 |
b. Un extrême désir de liberté
Pour eux, il faut libérer l’homme des
morales contraignantes qui l’empêchent
d’agir, libérer les modes de pensée,
sans calcul, sans limite, sans entraves,
échapper à la censure de la
conscience et de la société. Il y a
dans ce mouvement une dimension politique, celle
d‘une nouvelle conception, globale, de
l’homme : l’art doit être capable
d’apporter ce changement et
d’élever l’homme hors de sa
condition. C’est ainsi que, dans un premier
temps, ils adhèrent au parti communiste, mais la
plupart s’en éloigne rapidement, leur
liberté leur semblant entravée.
Leur action se manifeste dans la liberté qu’ils apportent au langage : libération des mots, par exemple, ils refusent de les cantonner à leur rôle utilitaire, ils les considèrent comme de la matière, comme des objets, ils peuvent alors jouer avec (les cadavres exquis) et devenir un moyen de libération totale de l’esprit. Ils renouvellent le langage, faisant plus appel à la sensibilité et à l’imagination qu’à l’intelligence.
Leur action se manifeste dans la liberté qu’ils apportent au langage : libération des mots, par exemple, ils refusent de les cantonner à leur rôle utilitaire, ils les considèrent comme de la matière, comme des objets, ils peuvent alors jouer avec (les cadavres exquis) et devenir un moyen de libération totale de l’esprit. Ils renouvellent le langage, faisant plus appel à la sensibilité et à l’imagination qu’à l’intelligence.
c. Les artistes de l’amour fou
Ils ont magnifié la relation amoureuse, la
considérant comme un terrain propice à
toutes les transgressions mais aussi à une
possible réconciliation entre la
réalité et le rêve, la vraie vie
en quelque sorte. La femme aimée
apparaît comme quasi sacrée, Elsa
Triolet pour Louis Aragon, Nusch, Dominique, les
muses et épouses successives de Paul
Eluard, Nadja qui a inspiré André Breton,
Kiki de Montparnasse, la compagne et modèle
préférée de Man Ray, Gala, la femme
de Dali…
Ils ont une vision lyrique de l’amour qui fait accéder à une réalité plus profonde, à une réalité transfigurée.
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Doc.4. Kiki de Montparnasse. Kiki (Alice Prin) (1901-1953) chanteuse, peintre et comédienne française, égérie de Man Ray et nombreux artistes. Sculpture de Pablo Gargallo (1881-1934) |
Ils ont une vision lyrique de l’amour qui fait accéder à une réalité plus profonde, à une réalité transfigurée.
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Doc.5. Couple Louis Aragon et Elsa Triolet en 1961 |
d. Dépeindre le monde de l’inconscient
Les surréalistes ont cherché par de
nombreux moyens à représenter le
fonctionnement de la pensée, influencés par
le psychanalyste Sigmund Freud. Ses travaux
commencent à être connus en France, il
prétend que l’homme est régi par ses
pulsions, ses désirs qu’il peut refouler ou
qui peuvent l’être par la
société. Les surréalistes reprennent
cette pensée à leur compte et
rêvent de mettre l’homme à nu
par l’hypnose, l’écriture automatique,
le rêve, la folie, l’absurde, le spiritisme.
Ils traquent les manifestations de
l’inconscient dans le langage (lapsus, jeux
de mots, calembours, transformations de proverbes,
d’expressions toutes faites, rencontres cocasses de
termes…), ils donnent ainsi à leurs travaux
richesse et fantaisie. Et ainsi donnent la parole
à l’imaginaire enfoui sous la
conscience, pour libérer les forces vives de
l’individu.
L'essentiel
Au début du 20e siècle, les
surréalistes entraînent la littérature
sur une voie nouvelle de liberté absolue,
bousculant toutes les normes établies, trouvant
l’inspiration dans la révolte, le rêve
et l’amour fou. Ils sont suivis par tous les
artistes du visuel qui donnent dans leurs œuvres une
représentation onirique et métaphorique du
monde. L’esthétique surréaliste a non
seulement marqué tout le 20e siècle
d’une forte empreinte, mais la sensibilité
contemporaine qui est aussi l’héritière
de ces explorateurs de l’inconscient et de
l’imagination.

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