L'héritage antique
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Objectifs :
Comprendre comment les apports des chefs-d’œuvre
de l’Antiquité gréco-romaine ont
influencé la pensée et les arts du
16e siècle.
Le 16e siècle est un siècle de
bouleversements dans la pensée et les arts.
Remettant en question les vérités admises au
Moyen âge, à la suite des penseurs et artistes
italiens, l'humanisme européen cherche à
redécouvrir les valeurs de l'Antiquité.
Porté par l'imprimerie, ce courant se diffuse. À
partir des chefs-d’œuvre du passé antique,
architectes, peintres, sculpteurs, poètes,
écrivains développent une nouvelle vision du
monde, qui aboutit à une véritable
Renaissance où l’homme est considéré
comme le centre de l’univers.
1. Les causes de cet engouement : la Renaissance
italienne
• En Italie, l’esprit de ce que
l’on va appeler Renaissance règne depuis le
15e siècle. Elle a profité de
l’afflux massif sur son territoire des savants
grecs et des manuscrits anciens, suite à la
chute de Constantinople (1453). C’est ce qui fait
progresser la connaissance du grec. Platon, oublié
au Moyen âge, est traduit en 1421 (Les Dialogues) et les travaux
des scientifiques Euclide et Pythagore sont
reconnus.
• Pétrarque (1304-1374) et Boccace (1313-1375) sont deux figures majeures de la poésie italienne qui prônent le retour aux sources antiques, et sont désireux de retrouver la pureté des textes anciens, dégagés de tout commentaire des lettrés du Moyen âge.
• Dans un certain nombre de villes italiennes, comme Florence ou Venise, se constituent des cercles culturels d’intellectuels, qui effectuent un travail linguistique sur les textes. En outre, des fouilles archéologiques sont organisées pour retrouver les traces du passé.
• Les universités connaissent un grand bouillonnement, celle de Padoue en Italie accueille Copernic, Budé et Rabelais.
• L’Italie est le laboratoire de cet héritage antique où statues et monuments sont encore debout et servent d’objets d’étude aux premiers théoriciens de l’art qui se trouvent à Florence : Donatello, le sculpteur, ou Masaccio, Fra Angelico, ou Filippo Lippi, les peintres. D’autres figures centrales ont marqué la Renaissance italienne, Botticelli (La naissance de Vénus) et Léonard de Vinci (La Vierge aux Rochers), deux peintres influencés par la réinterprétation du philosophe grec, Platon.
• L’art italien et ses merveilles sont importés par les belligérants européens des guerres d’Italie. Vers 1470, l’Europe est gagnée par le goût italien pour la culture antique.
• Pétrarque (1304-1374) et Boccace (1313-1375) sont deux figures majeures de la poésie italienne qui prônent le retour aux sources antiques, et sont désireux de retrouver la pureté des textes anciens, dégagés de tout commentaire des lettrés du Moyen âge.
• Dans un certain nombre de villes italiennes, comme Florence ou Venise, se constituent des cercles culturels d’intellectuels, qui effectuent un travail linguistique sur les textes. En outre, des fouilles archéologiques sont organisées pour retrouver les traces du passé.
• Les universités connaissent un grand bouillonnement, celle de Padoue en Italie accueille Copernic, Budé et Rabelais.
• L’Italie est le laboratoire de cet héritage antique où statues et monuments sont encore debout et servent d’objets d’étude aux premiers théoriciens de l’art qui se trouvent à Florence : Donatello, le sculpteur, ou Masaccio, Fra Angelico, ou Filippo Lippi, les peintres. D’autres figures centrales ont marqué la Renaissance italienne, Botticelli (La naissance de Vénus) et Léonard de Vinci (La Vierge aux Rochers), deux peintres influencés par la réinterprétation du philosophe grec, Platon.
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Doc.1. L'Annonciation. Fra Angelico (1400-1455) |
Doc.2. La Vierge aux
rochers. Léonard de Vinci (1452-1519) |
• L’art italien et ses merveilles sont importés par les belligérants européens des guerres d’Italie. Vers 1470, l’Europe est gagnée par le goût italien pour la culture antique.
2. Les mécanismes de propagation
Grâce à la multiplication des ateliers
d’imprimerie, les éditions de livres se
multiplient : dans un premier temps, la majorité des
ouvrages sont religieux, mais par la suite leur part
diminue au profit d’œuvres de
l’Antiquité : le poète latin
Virgile connaît 72 traductions en italien, 27 en
français.
Puis, ce sont les érudits, qui voyagent, correspondent, échangent. Pour profiter de cet héritage, il faut apprendre le Grec, renouveler l’étude du latin, éditer. C’est à cette tâche que s’attellent les linguistes, parmi eux, le français Guillaume Budé, le philosophe hollandais Érasme pour qui les deux sources de la sagesse sont la littérature antique et la Bible. Un réseau d’intellectuels, tous passionnés des chefs-d’œuvre antiques et ayant en commun une langue internationale, le latin s’organise en Europe.
Le rôle de François Ier, ce roi éclairé, est non négligeable. C’est à lui que l’on doit, sous l’impulsion de Guillaume Budé, la création du Collège des Lecteurs Royaux, l’ancêtre de l’actuel Collège de France. Il s’agit d’un groupe de professeurs, payés sur la cassette royale, chargés d’enseigner le latin, le grec, l’arabe et l’hébreu. D’autre part, il met à disposition des érudits sa bibliothèque, qu’il enrichit de manuscrits grecs et d’exemplaires de chaque ouvrage publié. En outre, il attire les artistes les plus illustres : Léonard de Vinci, Benvenuto Cellini, le sculpteur ou le Titien, le peintre. Charles Quint fera la même démarche, il aura Érasme comme conseiller.
Puis, ce sont les érudits, qui voyagent, correspondent, échangent. Pour profiter de cet héritage, il faut apprendre le Grec, renouveler l’étude du latin, éditer. C’est à cette tâche que s’attellent les linguistes, parmi eux, le français Guillaume Budé, le philosophe hollandais Érasme pour qui les deux sources de la sagesse sont la littérature antique et la Bible. Un réseau d’intellectuels, tous passionnés des chefs-d’œuvre antiques et ayant en commun une langue internationale, le latin s’organise en Europe.
Le rôle de François Ier, ce roi éclairé, est non négligeable. C’est à lui que l’on doit, sous l’impulsion de Guillaume Budé, la création du Collège des Lecteurs Royaux, l’ancêtre de l’actuel Collège de France. Il s’agit d’un groupe de professeurs, payés sur la cassette royale, chargés d’enseigner le latin, le grec, l’arabe et l’hébreu. D’autre part, il met à disposition des érudits sa bibliothèque, qu’il enrichit de manuscrits grecs et d’exemplaires de chaque ouvrage publié. En outre, il attire les artistes les plus illustres : Léonard de Vinci, Benvenuto Cellini, le sculpteur ou le Titien, le peintre. Charles Quint fera la même démarche, il aura Érasme comme conseiller.
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Doc.3. Portrait de l'Empereur Charles Quint |
3. L’influence de cet héritage
a. Architecture, peinture, sculpture
• L’architecture de la renaissance
privilégie les lignes horizontales, recherche
l’harmonie des volumes, les ordres
antiques (dorique, ionique corinthien) reparaissent
sur les colonnes, des éléments de
décor sont repris de l’Antiquité
comme les bas-reliefs, les trophées, les vases,
les pilastres, les guirlandes. La
nouveauté architecturale la plus remarquable,
inspirée du Panthéon de Rome est le
plan centré à coupole. Saint-Pierre de Rome
en est le meilleur exemple. Le traité de
Vitruve, architecte romain du premier siècle,
imprimé en latin en 1486, est le seul
traité d’architecture à avoir
survécu jusqu’au 15e
siècle. Il réunit un ensemble
d’expériences et de connaissances
accumulées avant Vitruve par les
bâtisseurs grecs. Il est
réutilisé par les architectes.
• En peinture, les sujets mythologiques permettent de développer de nouveaux thèmes, profanes. Le nu féminin, par exemple, le portrait aussi qui sont des illustrations de l’idéal de beauté cher à Platon. Le Titien est célèbre dans toute l’Europe pour sa science du portrait et sa virtuosité. Charles Quint, après François Ier, le nomme premier peintre de la cour des Habsbourg.
• Art plastique par excellence, la sculpture est l’art dans lequel l’imitation de l’Antiquité s’exerce le plus : les sculpteurs reprennent les thèmes, nu viril, portrait en buste, statue équestre, nu féminin. Ils retrouvent aussi les techniques de la taille du marbre et de la fonte du bronze. Donatello, della Robbia ou Verrochio marquent cette époque.
Toutefois, au sein de ce grand mouvement de retour aux sources antiques, chacun travaille à l’épanouissement de sa propre expression. Cette conscience artistique, cette recherche, est, elle aussi, très nouvelle. Peintres et sculpteurs tentent d’affirmer désormais leurs visions et leurs aspirations à travers leurs œuvres.
• En peinture, les sujets mythologiques permettent de développer de nouveaux thèmes, profanes. Le nu féminin, par exemple, le portrait aussi qui sont des illustrations de l’idéal de beauté cher à Platon. Le Titien est célèbre dans toute l’Europe pour sa science du portrait et sa virtuosité. Charles Quint, après François Ier, le nomme premier peintre de la cour des Habsbourg.
• Art plastique par excellence, la sculpture est l’art dans lequel l’imitation de l’Antiquité s’exerce le plus : les sculpteurs reprennent les thèmes, nu viril, portrait en buste, statue équestre, nu féminin. Ils retrouvent aussi les techniques de la taille du marbre et de la fonte du bronze. Donatello, della Robbia ou Verrochio marquent cette époque.
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Doc.4. David. La tête du géant Goliath est posée devant lui. Sculpture de bronze d'Andrea del Verrocchio (1435-1488) |
Toutefois, au sein de ce grand mouvement de retour aux sources antiques, chacun travaille à l’épanouissement de sa propre expression. Cette conscience artistique, cette recherche, est, elle aussi, très nouvelle. Peintres et sculpteurs tentent d’affirmer désormais leurs visions et leurs aspirations à travers leurs œuvres.
b. Littérature et poésie
La principale
caractéristique de la littérature de la
Renaissance est l’abondance des
références à
l’Antiquité mais les écrivains
s’inspirent aussi de leur époque.
C’est en effet le mélange de
l'ancien et du nouveau qui favorise la Renaissance des
lettres. Les thèmes chers à
l’Antiquité sont puisés par les
écrivains humanistes, comme la réflexion
sur le pouvoir, l’éducation, la
civilisation chez Virgile, Platon, Homère,
Cicéron… et adaptés aux
bouleversements de la pensée de la
Renaissance.
L’exemple de la Pléiade : les poètes regroupés autour de Pierre de Ronsard découvrent la culture gréco-latine (Pindare, Horace, Virgile, Ovide). Mais ils découvrent aussi les poètes italiens : Dante, Boccace, Pétrarque. Leur art poétique suivra deux règles : la défense de la langue française, d’une part, l’imitation des Anciens, d’autre part. C’est ainsi que les poètes de la Pléiade ont réussi à rénover la poésie lyrique et à en élargir l’expression.
Chez Ronsard, qui est très représentatif de l’esprit de l’artiste de la Renaissance, l’originalité est inséparable de l’imitation. Il puisera à trois sources : grecque, latine et italienne. Il imitera Homère, Hésiode, Pindare, les Grecs, Catulle, Virgile, Horace, Ovide, les Latins et Pétrarque, l’Italien. À tous, il prend ce qu’il peut, l’armature du poème, son agencement strophique, et métrique, des sujets, des noms propres, des comparaisons : ses chefs-d’œuvre sont des mosaïques d’emprunts. Cependant, l’abondance des emprunts importe moins que leur assimilation, et c’est l’ensemble qui a fait de Ronsard, « le Prince des Poètes ».
L’exemple de la Pléiade : les poètes regroupés autour de Pierre de Ronsard découvrent la culture gréco-latine (Pindare, Horace, Virgile, Ovide). Mais ils découvrent aussi les poètes italiens : Dante, Boccace, Pétrarque. Leur art poétique suivra deux règles : la défense de la langue française, d’une part, l’imitation des Anciens, d’autre part. C’est ainsi que les poètes de la Pléiade ont réussi à rénover la poésie lyrique et à en élargir l’expression.
Chez Ronsard, qui est très représentatif de l’esprit de l’artiste de la Renaissance, l’originalité est inséparable de l’imitation. Il puisera à trois sources : grecque, latine et italienne. Il imitera Homère, Hésiode, Pindare, les Grecs, Catulle, Virgile, Horace, Ovide, les Latins et Pétrarque, l’Italien. À tous, il prend ce qu’il peut, l’armature du poème, son agencement strophique, et métrique, des sujets, des noms propres, des comparaisons : ses chefs-d’œuvre sont des mosaïques d’emprunts. Cependant, l’abondance des emprunts importe moins que leur assimilation, et c’est l’ensemble qui a fait de Ronsard, « le Prince des Poètes ».
L'essentiel
Au 16e siècle, à la Renaissance, la
France vit sur le modèle culturel italien,
inspiré lui-même de la redécouverte
passionnée de l’Antiquité. Ces
références gréco-romaines sont
imitées dans l’Europe entière.
Architecture, peinture, sculpture, poésie,
traités politiques développent, enrichis de
cette pensée antique, une nouvelle vision du
monde : l’humanisme et de nouveaux modes
d’expression.
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