La liberté guidant le peuple, E. Delacroix et Gavroche dans Les misérables, V. Hugo - Maxicours

La liberté guidant le peuple, E. Delacroix et Gavroche dans Les misérables, V. Hugo

Objectif :
Découvrir la relation entre La liberté guidant le peuple de Delacroix et le personnage de Gavroche dans le roman Les Misérables de Victor Hugo.
Les 27, 28 et 29 Juillet 1830, Paris se révolte à la suite de la publication, par le roi Charles X, de plusieurs ordonnances réduisant les libertés publiques. À l’issue de ces trois jours, les 3 glorieuses, le roi abdique, il est remplacé par Louis Philippe. C’est la monarchie de Juillet. La violente répression de cette insurrection provoquera de vives réactions notamment chez les intellectuels et les artistes, Eugène Delacroix et Victor Hugo en font partie.
1. Un artiste engagé : Eugène Delacroix (1798-1863)
a. Un artiste
Peintre romantique à la palette forte et provocante, Eugène Delacroix dans ses œuvres (Scènes des massacres de Scio, La Grèce sur les ruines de Missolonghi, La liberté guidant le peuple…) sublime le combat pour la liberté. S’inspirant de faits réels (les mouvements d’indépendance de la Grèce, les 3 glorieuses…), l’artiste crée des allégories à dimension universelle.


Doc.1. Les massacres de Scio (1824), Eugène Delacroix
b. Une œuvre : La liberté guidant le peuple (huile sur toile, 1831, musée du Louvre)
Doc.2. Le 28 juillet 1830 : la Liberté guidant le peuple : Gavroche a droite de la femme symbolisant la liberté (1830), Eugène Delacroix

Cette œuvre illustre au plus près de la réalité le soulèvement du peuple contre Charles X mais elle représente aussi toutes les luttes pour la liberté.

La composition de l’œuvre est pyramidale. Le sommet en est le drapeau tricolore symbole de l’état et des valeurs révolutionnaires de 1789. La femme qui le brandit, bonnet phrygien sur la tête, autre symbole révolutionnaire, est tout autant une femme du peuple qu’une nouvelle déesse, allégorie de la liberté. Elle entraîne dans son sillage toute la population : bourgeois, ouvriers, enfants.
Le peintre se représente en chapeau haut de forme, artiste engagé dans cette lutte.
Des cadavres blêmes jonchent le sol au premier plan, au loin on devine les tours de Notre-Dame, symboles de Paris.
À droite, un enfant brandissant deux pistolets. Il a inspiré Victor Hugo pour son personnage de Gavroche. Il est ici le symbole de la jeunesse prête à se battre pour vivre libre. Delacroix veut symboliser l’engagement de tout un peuple, qui n’hésite plus à enrôler ses enfants.
Cette femme à la poitrine dénudée et cet enfant à ses côtés, symboles d’espoir et d’avenir radieux, sont une représentation renouvelée d’une madone à l’enfant. Il y a dans cette évocation toute la flamme romantique.
2. Un écrivain engagé : Victor Hugo (1802-1885)
a. Un écrivain
Tout à la fois romancier, poète, dramaturge, homme politique, Victor Hugo incarne plus que quiconque l’âme du romantisme tout en le transcendant et en donnant une œuvre universelle.
De toutes les luttes en faveur de la dignité de l’Homme, Hugo s’engage dans des combats tels que : l’abolition de la peine de mort, la lutte pour le droit des femmes, les états unis d’Europe, l’instruction publique et gratuite, l’abolition de l’esclavage, le contrôle strict du travail des enfants...
b. Un personnage : Gavroche
Dans son roman Les Misérables (tome III), Victor Hugo, introduit un gamin de Paris, Gavroche. Incarnation de la misère et de l’innocence, Gavroche est le reflet du gamin de Delacroix : enfant des rues, fragile et courageux, voleur et tendre, fréquentant les truands et les filles des rues mais candide et confiant. Victor Hugo interpelle le lecteur et montre, derrière l’image de petit bandit, un innocent broyé par la logique cruelle d’un monde qui ne connaît de maître que l’oppression par l’argent et le pouvoir.

Gavroche périt sur les barricades, alors qu’il dépouille, en chantant, les cadavres à la recherche de munitions pour les insurgés. La scène est déroutante : Gavroche chante, la barricade s’amuse et puis un tir, un deuxième, et la mort du gamin : « Cette petite grande âme venait de s’envoler ».
On retrouve aussi la marque du romantisme, l’évocation d’un fait réel devient une allégorie universelle.

Victor Hugo abordera de nombreuses fois le thème de l’enfance opprimée : dans son poème « souvenir de la nuit du quatre » dans les Châtiments, c’est le drame de la mort du fils Boursier, 7 ans, tué sur les barricades de 1851, qui est source d’indignation. Dans un autre poème « Melancholia » dans les Contemplations, c’est le travail des enfants que le poète aborde.


Doc.3. Illustration de Gavroche
dans Les Misérables de Victor Hugo, Emile Bayard

L'essentiel
Évoquant le même fait historique, la révolution de Juillet, deux artistes Eugène Delacroix et Victor Hugo, créent deux œuvres distinctes, complémentaires et parallèles possédant toutes les caractéristiques du romantisme. Elles sont si fortement évocatrices et marquantes qu’elles restent aujourd’hui encore des symboles universels de la conquête de la liberté.

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