Les contacts commerciaux et culturels entre les trois empires
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Comprendre le fonctionnement des échanges entre l'Empire carolingien, l'Empire byzantin et l'Empire arabo-musulman.
- La Méditerranée fait figure depuis l’Antiquité de véritable carrefour des civilisations. C’est encore le cas au Moyen Âge : l’Empire carolingien, l’Empire byzantin et l’Empire arabo-musulman sont régulièrement en contact par voie maritime, mais aussi par voie terrestre.
- Les échanges sont à la fois commerciaux et culturels.
- Cependant, les exemples de syncrétisme, d'influences réciproques et de tolérance ne doivent pas cacher les conflits incessants et les affrontements territoriaux et religieux qui les ont opposées.

Le commerce est florissant autour de la
Méditerranée. Jusqu’au XIe
siècle, il est aux mains des Byzantins et des
Arabes. Des routes terrestres relient aussi
l’Europe du Nord à la
Méditerranée, et l’Inde et la Chine
à la Méditerranée. Les trois empires
constituent ainsi de véritables plaques tournantes
de ce commerce mondial.
À partir du XIIe siècle,
les villes italiennes se développent et deviennent
de grandes puissances commerciales : Venise, en
particulier, puis Gênes et Pise, organisent le
commerce maritime en Méditerranée. Elles
obtiennent aussi le droit de créer des
comptoirs, c’est-à-dire des
entrepôts commerciaux, avant tout avec
l’Empire byzantin, mais aussi dans les ports
musulmans.
Les marchandises orientales (épices, soie) sont
très recherchées en Europe. C’est la
base de leurs bénéfices et de leur
richesse, ce dont témoigne l’architecture
des bâtiments que ces marchands font construire.

En Méditerranée, les échanges
commerciaux et les expéditions militaires
favorisent la rencontre des civilisations
chrétienne et musulmane.
Au contact de nombreuses civilisations, les musulmans
s’imprègnent de nouvelles
connaissances : ils héritent ainsi des
mathématiques indiennes
(« algèbre » est un mot
d’origine arabe) et de la philosophie grecque en
partie oubliée en Occident à
l’époque. Aristote est traduit du grec en
arabe et de l’arabe en latin.
C’est ainsi que les Européens redécouvrent ce penseur de l’Antiquité grecque.
Les musulmans développent aussi la médecine. Le Canon de la médecine du médecin arabe Avicenne (980-1037) est entièrement traduit en latin par Gérard de Crémone entre 1150 et 1187. Il sera utilisé jusqu’à la Renaissance, et même au-delà.
Ces contacts donnent parfois lieu à un véritable syncrétisme, c’est-à-dire à un véritable mélange des cultures. Ainsi, la première carte du monde, réalisée à Bagdad, est l'œuvre d’un géographe andalou, Al-Idrisi. Il construit son planisphère grâce aux informations rapportées par des voyageurs de tous les pays.
Tolède, Tripoli, Antioche, l’Andalousie, la Sicile sont les lieux où les civilisations de la Méditerranée sont les plus mélangées. Les œuvres d’art réunissent les influences byzantines, arabes et occidentales. Les influences culturelles se traduisent dans l’architecture par un mélange entre art roman, art byzantin et art musulman.
En Sicile, de nombreuses églises latines sont ornées de décors d’inspiration arabe, byzantine et occidentale (par exemple, la cathédrale de Monreale ou la chapelle palatine de Palerme).

Plus largement, les populations cohabitent dans un
esprit de tolérance, notamment en Andalousie et
en Sicile.
En échange d’un impôt
spécial, chrétiens et juifs peuvent ainsi
vivre dans l’Empire musulman. De leur
côté, certains musulmans occupent des
postes de trésoriers ou de conseillers dans les
royaumes italiens. Le roi de Sicile Roger II
parlait couramment l’arabe et écrivait
même des poèmes dans cette langue.
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