Le texte poétique : donner du sens au monde
Objectif
Connaître les principes d'écriture qui
régissent ce genre, afin de lire correctement un
poème.
1. Identifier le texte poétique
a. L'étymologie
Le mot « poésie » vient du grec
poiêsis, qui signifie « création
». Le poète est celui qui crée avec
des mots, en respectant les règles de la
versification.
Le texte poétique repose sur le principe de retour des vers et des sons ; le mot « vers » vient du latin versus, qui signifie « tourner », « retourner ».
Le texte poétique repose sur le principe de retour des vers et des sons ; le mot « vers » vient du latin versus, qui signifie « tourner », « retourner ».
Remarque :
Un poème peut être écrit en vers ou en prose.
S'il est écrit en prose, les codes d'écriture ne sont pas les mêmes.
Un poème peut être écrit en vers ou en prose.
S'il est écrit en prose, les codes d'écriture ne sont pas les mêmes.
b. La dimension visuelle
La mise en page est constitutive du texte poétique
; elle met en valeur l'aspect visuel, ou même
pictural, du texte. Le choix de la typographie et
la présence de lignes blanches qui marquent le
début et la fin des strophes participent au sens
du poème.
c. La dimension auditive
Le poète cherche à mettre en
évidence les rapports entre la forme sonore et/ou
graphique des mots, le signifiant, et leur sens,
le signifié. En poésie, le lecteur
doit être particulièrement sensible aux
sonorités, car elles renforcent le sens des
mots.
Par exemple, les voyelles i et é sont aiguës et considérées comme plaisantes ; inversement les consonnes r, k et g peuvent être considérées comme dures.
Une allitération est la répétition d'un même son-consonne et une assonance est la répétition d'un même son-voyelle.
Par exemple, les voyelles i et é sont aiguës et considérées comme plaisantes ; inversement les consonnes r, k et g peuvent être considérées comme dures.
Une allitération est la répétition d'un même son-consonne et une assonance est la répétition d'un même son-voyelle.
d. La versification des poèmes en vers
Il s'agit des règles qui régissent la
manière de créer des vers.
• La première concerne le décompte des syllabes.
Dans la langue française, le e est parfois prononcé et parfois tu (on dit alors qu'il est muet). La syllabe terminée par un e muet compte pour une syllabe si la suivante commence par une consonne. Si la syllabe suivante commence par une voyelle, le e n'est pas prononcé.
Les syllabes formées de deux voyelles contiguës peuvent être regroupées en une seule – c'est une synérèse (miel) – ou bien être séparées en deux syllabes – c'est une diérèse (mi/el). La longueur du vers permet de savoir s'il s'agit de l'une ou de l'autre.
• Une deuxième règle importante concerne la notion de rime.
C'est une répétition de sons identiques à la fin de deux ou plusieurs vers. En principe, une rime est constituée d'au moins deux sonorités (voyelle + consonne ou inversement) : elle est alors suffisante.
Dans le cas où la rime n'est constituée que d'une seule voyelle, on dit qu'elle est pauvre.
Dans le cas où la rime est formée par au moins trois sonorités, elle est considérée comme riche.
• La richesse des rimes n'est pas le seul aspect important de la versification, leur disposition compte aussi. Trois systèmes sont possibles :
– les rimes plates (aabb) ;
– les rimes croisées (abab) ;
– les rimes embrassées (abba).
• La première concerne le décompte des syllabes.
Dans la langue française, le e est parfois prononcé et parfois tu (on dit alors qu'il est muet). La syllabe terminée par un e muet compte pour une syllabe si la suivante commence par une consonne. Si la syllabe suivante commence par une voyelle, le e n'est pas prononcé.
Ex. : |
« Je/
suis/ bel/le, ô/ mor/tels !/
com/me un/
rê/ve/ de/ pierre. » (Charles Baudelaire, Les Fleurs du mal, 1857 et 1861.) → Les e prononcés forment une syllabe à part entière. → Les e muets sont rattachés à la syllabe suivante. |
Les syllabes formées de deux voyelles contiguës peuvent être regroupées en une seule – c'est une synérèse (miel) – ou bien être séparées en deux syllabes – c'est une diérèse (mi/el). La longueur du vers permet de savoir s'il s'agit de l'une ou de l'autre.
• Une deuxième règle importante concerne la notion de rime.
C'est une répétition de sons identiques à la fin de deux ou plusieurs vers. En principe, une rime est constituée d'au moins deux sonorités (voyelle + consonne ou inversement) : elle est alors suffisante.
Ex. : « |
Il neigeait. On était vaincu par sa
conquête. Pour la première fois l'aigle baissait la tête. » (Victor Hugo, « L'Expiation », 1852 ; Les Châtiments, 1853 et 1870.) |
Dans le cas où la rime n'est constituée que d'une seule voyelle, on dit qu'elle est pauvre.
Ex. : « |
Je suis lasse de vivre et mes yeux sont
maudits Ceux qui m'ont regardée évêque en ont péri. » (Guillaume Apollinaire, « La Loreley », Alcools, 1913.) |
Dans le cas où la rime est formée par au moins trois sonorités, elle est considérée comme riche.
Ex. : « |
Blouse au vent, casquette en arrière, On s'en allait à la barrière. » (Victor Hugo, « Chanson », 1853 ; Les Châtiments, 1853 et 1870.) |
• La richesse des rimes n'est pas le seul aspect important de la versification, leur disposition compte aussi. Trois systèmes sont possibles :
– les rimes plates (aabb) ;
– les rimes croisées (abab) ;
– les rimes embrassées (abba).
2. Apprécier la puissance du langage
poétique
a. Le renouvellement du sens
Pour enrichir le sens des mots, le poète
mêle différents niveaux de langue, invente
des néologismes, joue sur le sens propre et le
sens figuré des mots.
Ces vers jouent sur le sens propre et le sens figuré des mots : « troupeau » désigne « un groupe d'animaux » ; le poète considère donc les autobus comme des animaux ; il mêle aussi les niveaux de langue puisque le terme « troupeau » peut être considéré comme familier et désigne un groupe d'autobus.
Le poète a aussi recours aux inventions verbales : les mots sont connus, mais leur sens est renouvelé.
Les mots sont connus, et pourtant l'expression « avoir l’œil limande et biche » ne figure dans aucun dictionnaire : c'est au lecteur d'en déterminer la signification.
Ex. : « |
Maintenant tu marches dans Paris tout seul parmi
la foule Des troupeaux d'autobus mugissant près de toi roulent. » (Guillaume Apollinaire, Alcools, 1913.) |
Ces vers jouent sur le sens propre et le sens figuré des mots : « troupeau » désigne « un groupe d'animaux » ; le poète considère donc les autobus comme des animaux ; il mêle aussi les niveaux de langue puisque le terme « troupeau » peut être considéré comme familier et désigne un groupe d'autobus.
Le poète a aussi recours aux inventions verbales : les mots sont connus, mais leur sens est renouvelé.
Ex. : « |
Elle avait l’œil limande et
biche D'une qui n'a plus peur du loup. » (Georges Perros, Poèmes bleus, 1962.) |
Les mots sont connus, et pourtant l'expression « avoir l’œil limande et biche » ne figure dans aucun dictionnaire : c'est au lecteur d'en déterminer la signification.
b. La force des images
Le texte poétique repose sur deux figures de
style principales : la comparaison et la métaphore. Toutes deux
portent la vision du monde de l'auteur.
La comparaison entre un corps de femme et un tissu et la métaphore, qui associe la chevelure de femme à l'élément marin, permettent de comprendre la vision du monde de Baudelaire. Tout en célébrant la femme, l'auteur suggère qu'elle est fragile (« vacillante ») et qu'il s'en méfie (« âcres »). Les figures traduisent bien la manière complexe dont Baudelaire voit le monde et quelles sont ses obsessions.
Ex. : « |
Que j'aime voir, chère indolente, De ton corps si beau, Comme une étoffe vacillante, Miroiter la peau ! Sur ta chevelure profonde Aux âcres parfums, Mer odorante et vagabonde Aux flots bleus et bruns. » (Charles Baudelaire, « Le Serpent qui danse », Les Fleurs du mal, 1857 et 1861.) |
La comparaison entre un corps de femme et un tissu et la métaphore, qui associe la chevelure de femme à l'élément marin, permettent de comprendre la vision du monde de Baudelaire. Tout en célébrant la femme, l'auteur suggère qu'elle est fragile (« vacillante ») et qu'il s'en méfie (« âcres »). Les figures traduisent bien la manière complexe dont Baudelaire voit le monde et quelles sont ses obsessions.
3. Connaître les thèmes
privilégiés du texte poétique
Au fil des siècles, ces thèmes varient et,
à chaque époque, le poète met un point
d'honneur à ne pas écrire sur les mêmes
motifs que ses contemporains ou ses
prédécesseurs ; néanmoins, certains
sont intemporels.
a. L'amour
La naissance et la mort du sentiment amoureux ont
toujours inspiré les poètes, sûrement
parce qu'il est le plus mystérieux que
l'être humain connaisse et que la poésie
tente d'élucider.
b. La mort
Le thème de la mort n'est pas toujours
évoqué explicitement ; souvent les
poètes font allusion, de manière
nostalgique, au temps qui passe et à la
vieillesse qui s'annonce. Cette obsession
révèle aussi l'extrême
sensibilité à la souffrance qui
caractérise tout poète.
c. La poésie
La difficulté d'écrire ou la perte de
l'inspiration sont des sujets dont les
poètes font souvent allusion dans leurs textes.
Écrire sur la difficulté de composer est
aussi un moyen de pallier cette peur de la page
blanche.
L'essentiel
Le texte poétique repose sur l'art d'exprimer les
émotions, les sentiments, c'est-à-dire la
vision du monde du poète, par un travail sur le
langage, les rythmes et les sonorités.
Les règles de versification (dans le cas des poèmes en vers) et le recours aux métaphores donnent un sens plus éloquent au poème. Aussi le texte poétique est-il sûrement celui qui fait le plus appel à la sensibilité du lecteur.
Les règles de versification (dans le cas des poèmes en vers) et le recours aux métaphores donnent un sens plus éloquent au poème. Aussi le texte poétique est-il sûrement celui qui fait le plus appel à la sensibilité du lecteur.

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