Le roman au Moyen Âge

Le terme « roman » vient de l’ancien français « romanz », qui désignait tout texte écrit en langue vulgaire, l’ancien français (en opposition à la langue savante, le latin).

Contrairement au théâtre ou à la poésie, le roman n’existait pas durant l’Antiquité. Il est l'héritier des épopées, qui sont de longs textes épiques, versifiés, chantant les exploits de héros.

Le roman est intimement lié à la notion de héros, dont il retrace le parcours. Durant l’Antiquité, le terme désigne un demi-dieu (Hercule, Achille, etc.) ou un humain accédant au statut de demi-dieu par son courage et ses exploits (Ulysse). Au Moyen Âge, le héros est également un modèle. Le chevalier, répondant à un code d’honneur très strict, est le personnage principal des romans de chevalerie.

Le roman est donc, à cette époque, relié à la chanson de geste, chantée par les trouvères et les troubadours. Sa forme écrite lui permet cependant de développer le récit des aventures narrées.

Ces romans ont pour point commun de retracer les aventures de héros positifs, valeureux, des chevaliers dévoués à leur mission ou à la protection d’une gente dame.

Parmi les missions les plus célèbres se trouve celle de la quête du Graal, menée par les chevaliers de la Table ronde sous l’égide du roi Arthur. Cette légende, orale, a été mise par écrit par de nombreux auteurs, dont Chrétien de Troyes. Ce dernier est l’auteur, au XII^e siècle, de romans retraçant les aventures de divers chevaliers (Yvain et le Chevalier au lion, Lancelot ou le Chevalier à la charrette, Perceval ou le Conte du Graal).

Outre la quête du Graal, ces romans développent des intrigues liées à l’amour courtois, comme dans Tristan et Yseult de Béroul au XII^e siècle.

Le Roman de Renart retrace les aventures rocambolesques du plus célèbre goupil de l’époque, appelé Renart, et de ses compères (le loup Ysengrin, le blaireau Grimbert, etc.).

Si cette fable animalière a tellement de succès, c’est en partie parce que les animaux représentent des caractères humains. À travers les personnages, certains comportements sont moqués, ainsi que des défauts de la société. Tout cela confère à cette oeuvre une dimension satirique.

La particularité de ce roman repose sur sa genèse : il est en partie anonyme et plus d’une vingtaine d’auteurs en ont écrit des branches, durant deux siècles. En se saisissant du personnage de Renart et en inventant de nouvelles aventures, ils ont enrichi le récit de plus de 80 000 vers. Ces romans sont tellement populaires que le nom du goupil, Renart, est aujourd’hui celui qui est utilisé pour désigner l'animal.