Les caractéristiques de la littérature d'idées
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- Définir la littérature d’idées
- Connaitre les formes de la littérature d’idées
- Comprendre comment ces formes ont évolué au cours de l’histoire
- La littérature d’idées est un genre purement argumentatif visant à transmettre des idées.
- Les auteurs peuvent argumenter de manière directe ou indirecte.
- Les autres genres peuvent également transmettre un message argumentatif.
- L’argumentation au XVIe siècle
- L’argumentation au XVIIe siècle
- L’argumentation au XVIIIe siècle
Le terme « littérature d’idées » désigne tous les genres argumentatifs. Les textes appartenant à ce genre ont pour objectif d’informer le lecteur, de défendre une thèse ou, au contraire, de la réfuter.
Un auteur peut faire appel à la raison du lecteur, à ses capacités de raisonnement, pour le convaincre.
L'auteur peut également faire appel aux émotions du lecteur pour le persuader.
La littérature d’idées prend des formes très variées qui évoluent en s’adaptant au contexte historique, politique ou littéraire. D’ailleurs, les auteurs peuvent choisir de présenter leurs idées à travers deux types d’argumentation :
- directe : l’auteur expose directement ses idées, il s’implique généralement et il n’a pas recours à la fiction. C’est une argumentation claire et efficace ;
- indirecte : l’auteur passe par un récit fictif afin de présenter ses idées. Le lecteur doit interpréter le texte mais ce dernier est protégé de la censure.
L'essai apparait au XVIe siècle grâce à Montaigne, qui livre ses réflexions humanistes basées sur l’observation dans son ouvrage Essais. Cette forme évolue jusqu’à nos jours, elle permet d’aborder des sujets très variés.
Proche de l’essai, le discours est oralisé. Il permet à l’émetteur d’interpeler directement son auditoire afin de le faire réagir. Au XVIe siècle, La Boétie écrit Discours sur la servitude volontaire (1576) mais il faudra attendre le XIXe siècle pour voir apparaitre une plus grande liberté d’expression, pour que les discours soient davantage utilisés.
La lettre ouverte est une lettre polémique, adressée à un ou plusieurs destinataires clairement identifiés, mais publiée le plus souvent dans la presse afin d’interpeler l’opinion publique.
La lettre de Zola, « J’accuse ! », a été publiée dans le journal L’Aurore en 1898.
En vers ou en prose, la satire est utilisée pour critiquer les vices et ridicules d’une époque. Elle se développe au XVIe siècle (Rabelais) et au XVIIe siècle (La Fontaine, Molière), avant de disparaitre.
Le débat et les dialogues philosophiques permettent de confronter des idées différentes afin de chercher la vérité, ou l’emporter sur la thèse adverse. Ces formes se développent au XVIIIe siècle.
Les formes de l’apologue sont :
- la fable et le conte, très appréciés au XVIIe siècle ;
- la parabole, notamment utilisée dans la Bible ;
- l’utopie (« lieu qui n’existe pas »), inventée par Thomas More au XVIe siècle et développée au XVIIIe siècle dans les contes philosophiques ;
- la dystopie (ou contre-utopie) qui se développe au XXe siècle avec des auteurs comme Huxley ou Orwell.
Très en vogue au XVIIIe siècle, le portrait est la représentation satirique d’un personnage incarnant les défauts et les vices de son époque.
La littérature d’idées renvoie donc à des formes argumentatives précises dont la seule fonction est de transmettre des idées. Toutefois, il n’est pas rare que les auteurs s’emparent des trois autres genres littéraires que sont la poésie, le théâtre et le roman afin d’argumenter.
Dans ce cas, la littérature devient une arme au service des idées de leur auteur. Souvent, ce sont des événements sérieux, impactant la société, qui poussent les auteurs à s’engager.
Au XVIe siècle, les guerres de religion déchirent le pays et des poètes comme Agrippa d’Aubigné avec Les Tragiques, ou Ronsard et ses Hymnes, se positionnent et écrivent des poèmes traduisant leur opinion.
Au XXe siècle, les poètes engagés, en réaction à l'occupation, écriront eux aussi des poèmes comme « Liberté », de Paul Éluard, qui sera parachuté sur le maquis par la Royal Air force.
Au XVIIe siècle, Molière se moque à travers ses comédie des vices de son époque mais certaines pièces, plus grinçantes, s’attaquent à des sujets plus graves comme l’hypocrisie et la dévotion — ce qui vaudra à sa pièce Tartuffe d’être interdite.
La comédie de moeurs du XVIIIe siècle, le drame romantique au XIXe siècle et le théâtre engagé (ou le théâtre de l’absurde du XXe siècle) sont autant de formes que prend la critique sociale au théâtre.
Dès le XVIe siècle avec les romans de Rabelais, le roman est utilisé pour brosser un portrait critique de la société. Mais c’est surtout au XIXe avec les romans de Victor Hugo et les démarches réalistes et naturalistes que le roman prend son envol.
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