Le drame
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Objectif
connaître les principaux textes dramatiques et leurs
caractéristiques.
A partir du 19e siècle, sous l'influence
des romantiques apparaît un nouveau type de
pièce de théâtre, le drame, qui vient
« concurrencer » le genre de la
tragédie et de la comédie.
1. Les caractéristiques du drame
a. Le contexte littéraire
Le courant romantique naît d'une réaction
contre le rationalisme des Lumières. Les
poètes du 19e siècle
souhaitent émanciper la littérature,
tant au niveau de la forme qu'au niveau du contenu. Le
« moi » devient ainsi un
thème essentiel dans la production
littéraire. Le théâtre est
également touché par ce courant. La
tragédie, dont les règles sont assez
contraignantes, semble finalement trop artificielle pour
exprimer ce que contient l'esprit romantique. Il faut
alors créer une nouvelle forme.
b. La libération du théâtre
Le drame s'oppose à la tragédie sur bien
des points. En effet, il ne réduit pas son
action aux célèbres unités de temps,
de lieu et d'action. En outre, il met en scène
des personnages de tous horizons sociaux, qu'il fait
s'exprimer dans leur langage habituel ; c'est pourquoi ce
type de pièce mélange tous les niveaux de
langue. Aussi le drame alterne-t-il des scènes qui
pourraient relever de la tragédie (entre
personnages nobles) ou de la comédie (entre
bourgeois et domestiques).
L'objectif avoué est de se rapprocher d'une représentation du réel afin d'exposer les préoccupations de l'époque (mal-être de l'auteur, relations humaines, conflits avec l'autorité, etc.). Par conséquent, les personnages sont avant tout humains, avec des qualités mais aussi des défauts.
Cependant, ce rapprochement entre théâtre et réel n'implique pas que l'action se déroule au 19e siècle. Au contraire, on préfère choisir des époques passées, des pays étrangers, mais on délaisse l'Antiquité au profit d'époques jugées plus attractives.
Selon le choix de l'auteur, le drame est écrit soit en prose, soit en vers. L'alexandrin y est alors malmené, selon les classiques qui jugent indécent de le découper en plusieurs répliques.
L'objectif avoué est de se rapprocher d'une représentation du réel afin d'exposer les préoccupations de l'époque (mal-être de l'auteur, relations humaines, conflits avec l'autorité, etc.). Par conséquent, les personnages sont avant tout humains, avec des qualités mais aussi des défauts.
Cependant, ce rapprochement entre théâtre et réel n'implique pas que l'action se déroule au 19e siècle. Au contraire, on préfère choisir des époques passées, des pays étrangers, mais on délaisse l'Antiquité au profit d'époques jugées plus attractives.
Selon le choix de l'auteur, le drame est écrit soit en prose, soit en vers. L'alexandrin y est alors malmené, selon les classiques qui jugent indécent de le découper en plusieurs répliques.
2. La bataille d'Hernani
a. Le début des hostilités : Hugo
et Stendhal
Deux textes fondateurs marquent le début du drame.
Ils dénoncent les règles classiques
qui ne correspondent plus aux attentes du spectateur.
Tout d'abord Stendhal, dans Racine et Shakespeare (1823-1825) :
Victor Hugo n'est pas plus tendre avec leurs prédécesseurs dans la Préface de Cromwell en 1827 :
Tout d'abord Stendhal, dans Racine et Shakespeare (1823-1825) :
« Je dis que l'observation des deux unités de lieu et de temps est une habitude française, habitude profondément enracinée, habitude dont nous nous déferons difficilement, parce que Paris est le salon de l'Europe et lui donne le ton ; mais je dis que ces unités ne sont nullement nécessaires à produire l'émotion profonde et le véritable effet dramatique. » |
Victor Hugo n'est pas plus tendre avec leurs prédécesseurs dans la Préface de Cromwell en 1827 :
« Quoi de plus invraisemblable et
de plus absurde que ce vestibule, ce
péristyle, cette antichambre, lieu banal
où nos tragédies ont la
complaisance de venir se dérouler,
où arrivent, on ne sait comment, les
conspirateurs pour déclamer contre le
tyran, le tyran pour déclamer contre les
conspirateurs, chacun à son
tour [...]. »
« L'unité de temps n'est pas
plus solide que l'unité de lieu.
L'action, encadrée de force dans les
vingt-quatre heures, est aussi ridicule
qu'encadrée dans le vestibule. Toute
action a sa durée propre comme son lieu
particulier. Verser la même dose de temps
à tous les événements,
appliquer la même mesure sur tout ! On
rirait d'un cordonnier qui voudrait mettre le
même soulier à tous les
pieds. »
|
b. Le combat au théâtre
C'est Théophile Gautier, membre actif du
clan romantique, qui témoigne de ce que fut la
bataille d'Hernani, le premier jour de sa
représentation en 1830, dans Victor Hugo, publié
en 1902 (posthume) :
« Quoiqu'on ait reproché
à notre école [le romantisme]
l'amour du laid, nous devons avouer que les
belles, jeunes et jolies femmes furent chaudement
applaudies de cette jeunesse ardente, ce qui fut
trouvé de la dernière inconvenance
et du dernier mauvais goût par les vieilles
et les laides. [...] L'orchestre et le balcon étaient pavés de crânes académiques et classiques. Une rumeur d'orage grondait sourdement dans la salle ; il était temps que la toile se levât ; on en serait peut-être venu aux mains avant la pièce, tant l'animosité était grande de part et d'autre. Enfin les trois coups retentirent. [...] La querelle était déjà engagée. Ce mot rejeté sans façon à l'autre vers, cet enjambement audacieux, impertinent même, semblait un spadassin de profession, allant donner une pichenette sur le nez du classicisme pour le provoquer en duel. » |
L'essentiel
Le drame romantique est créé au 19e siècle. Il répond à une volonté des auteurs de ce courant d'exprimer des perceptions différentes de la réalité, une nouvelle relation face au pouvoir et à l'autorité. Ces préoccupations ne cadraient pas avec les contraintes de la tragédie classique ; c'est pourquoi celles-ci ont été bousculées dans des oeuvres comme Hernani de Victor Hugo en 1830.
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