Le registre satirique
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Quinze ans, il fut
Le dieu que traînait la victoire
Sur un affût ;
L'Europe sous la loi guerrière
Se débattit.
Toi, son singe, marche derrière,
Petit, petit. »
(Victor Hugo, « Chanson », Les Châtiments, 1853.)
Le sarcasme ou l'invective abondent également dans les textes au registre satirique, tous les éléments qui peuvent apporter une certaine dose d'agressivité dans un texte sont donc les bienvenus.
De l'Antiquité jusqu'au XVIIIe siècle, la satire désigne un poème en vers, de forme libre, à rimes plates, qui se moque de quelqu'un ou de quelque chose. Le plus souvent c'est un poème en alexandrins qui combat les vices et les ridicules du temps, les défauts des hommes et de la société. La satire possède donc, en plus d'une fonction comique, une nette dimension éducative, voire didactique. Ainsi Voltaire s'empresse-t-il de faire prendre conscience de l'hypocrisie ambiante de la société du XVIIIe siècle vis-à-vis des puissants :
(Voltaire, Candide ou l'Optimisme, 1759.)
On note aussi qu'une satire peut prendre la forme d'un
texte en prose, d'une pièce de
théâtre, comme par exemple Tartuffe ou
l'Imposteur (1664) de Molière qui est tout
entière une satire de l'hypocrisie et de la fausse
dévotion qui transforme la religion en instrument
d'oppression.
La satire peut également adopter la forme d'un
dessin, elle s'apparente alors à une
caricature.
Le registre satirique se rencontre dans des genres et des
types de textes variés : en poésie comme
au théâtre dans des discours argumentatifs,
narratifs, descriptifs.
Non seulement elle vise à faire sourire mais
elle a également pour objectif de critiquer,
voire de dénoncer les défauts d'une
société ou bien d'une institution (ou de
ses représentants). Ses outils sont une certaine
violence verbale et une bonne dose
d'agressivité le plus souvent.
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